( chorégraphie ) — c’est le frissonnement d’excitation, c’est l’électricité d’un soir, avec la sensation d’observer une bribe de souvenir à travers un miroir — avec la nostalgie qui vient s’imprimer au rebord de sa rétine et couvrir son regard de nouvelles couleurs.
son sourire est paisible, serein — comme bercé par le balancement de tes cheveux dans ton dos tandis qu’il te suit jusqu’à la scène. il se revoit il y a quelques années, sous les fresques de l’opéra garnier ou face à ces immeubles parisiens ; à se rappeler ces années où vous dansiez encore ensemble et à l’unisson.
ça fait longtemps ;
ça fait si longtemps qu’il a même un peu de mal à réaliser que tu es bien là, devant lui, vêtue de blanc,
à se perdre dans plusieurs dimensions un peu étiolées — se demandant si cela date d’hier ou de plusieurs siècles lentement écoulés.
c’est étrange, qu’il te glisse, arrivant finalement à ton niveau.
je crois que c’est la première fois que je n’ai absolument pas le trac de me produire sur scène. d’habitude c’est l’effroi d’échouer, de décevoir – et pourtant aujourd’hui son coeur et son esprit demeurent vides.
c’est comme si nous avions répété pendant des années cet instant. alors je suis serein, je crois.et il te tend la main, comme pour sceller vos destins.