la vie en rose — ((jihyo))

((outfit + shoes)) — Les yeux sont grand ouverts, prêts à dévorer tout entiers chaque trésor, chaque beauté que le monde a à lui offrir. L’étranger, le goût de l’ailleurs n’a jamais été prédominant dans sa vie, enfant pourtant aux milles couleurs courant au creux des veines - mélange parfait d’Argentine, Chine et de Corée. Qu’importe, Ludmila quelque peu sédentaire n’a jamais vu guère d’autres horizons que les lieux où elle a pu vivre, son adoré village de bord de mer, puis finalement jetée au coeur de la jungle urbaine ; Séoul en deuxième amante.

Alors c’est milliers d’étincelles qui crépitent sous la peau, illuminent ses yeux d’excitation depuis que l’avion a décollé, noyée sous les promesses de quelques jours rêvés, loin des fatiguantes obligations - découvrir la ville lumière auprès de ses compagnons d’agence. Paris un peu légendaire pour elle qui la connaît que des histoires, la rêve probablement meilleure qu’elle ne l’est ; elle ne saurait pourtant pas faire taire cet émerveillement presque enfantin qui la saisit à chaque fois qu’elle se souvient d’où elle se trouve. L’impatience qui voudrait déborder, brûler ses lèvres à attendre un temps libre pour partir explorer la ville qui lui tend les bras.

Enfin, le moment tant attendu pointe le bout de son nez - enthousiasme peint sur les lèvres, c’est dans un éclat qui lui ferait presque perdre quinze ans qu’elle attrape la leader du groupe par le bras, heureuse de partager cet instant avec elle ; s’engouffre pleine d’impatience dans la bouche du métro.

“C’est quelle ligne, déjà, pour la Tour Eiffel ? Mon Dieu, je ne comprends rien au plan…”

Légère grimace, enfant un peu perdue dans ce nouveau labyrinthe de béton. Pas si prête sur le plan pratique - ses préparatifs s’étant limités à la tenue parfaite, un appareil photo, une batterie externe et un portefeuille rempli. Frivole.

((outfit + shoes)) — Depuis les concerts de la KCON durant l’été 2018, tu n’as pas vraiment eu beaucoup d’occasions pour quitter le sol sud-coréen. Il faut dire qu’entre vos activités de groupe et tes activités solos, en plus de ta vie personnelle, tu n’as pas vraiment de temps pour voyager. Ton passeport reste tristement au placard, attendant sagement que tu le glisses dans ton sac à main un jour ou l’autre. Votre première tournée mondiale a été annoncé mais elle ne débutera qu’en mars alors jusque là, tu prépares mentalement tes déplacements avec impatience. Lorsque l’agence a annoncé un séjour à Paris pour tous ses membres, tu as sauté de joie même si le voyage se déroule quelques jours seulement avant la sortie de ton nouvel album solo.

Paris, ville de l’amour, de la mode, du romantisme et de la gastronomie. Dire que tu es excitée à l’idée d’y être en ce moment est un euphémisme. Mais Ludmila est dans un état d’excitation pire que le tien. Vous faites bien la paire toutes les deux, les deux aînées du groupe. Impatientes de découvrir la capitale française, vous vous êtes permise de quitter l’hôtel pour partir à l’aventure. Votre destination: Montmartre. Ok, on est à Iéna. D’après le plan il faut prendre la ligne 9 puis la 12, commences-tu en faisant défiler l’écran de ton téléphone. Comment on achète un billet déjà, demandes-tu à ta collègue et amie en regrettant presque de ne pas avoir trainé votre manager avec vous.  

((outfit + shoes)) — Candeur, émerveillement presque innocent face à la ville-lumière qu’elle découvre avec plaisir - à vouloir ne manquer aucun détail, pas le moindre coin de rue, tandis que les yeux dévorent les paysage alentours autant que le lui permet la marche ; pas tout de même pressé sous l’impatience de découvrir ce dont elle a toujours entendu parler, ce rêve vendu par les séries et films télévisés, image peut-être un peu faussée. Clichés qui la frappent et l’enveloppe à l’évocation de ces destinations célèbres : Paris, New York...rêvées mais peu connues, les transports parisiens sont à mystère aux yeux de la séoulite affirmée.

“9...puis 12...ok, il faut que je retiennes. Tu as les stations où on doit descendre ?”

Un peu perdue, égarée loin des deux seules villes de son coeur ; Séoul est la première et seule jungle de béton qu’elle a su dompter, au fond pas si citadine se sent bien vite étourdie dans la grande ville.

“Euuuh...tu penses que c’est sur la machine, là ?”

Le doigt pointant cette dernière, c’est un peu suspicieuse qu’elle s’avance vers l’automate. Craignant de devoir faire face à une machine ne parlant que le français ou l’anglais, le sourire se dresse aux bouts des lèvres à y voir apparaître l’espagnol, langue maternelle maîtrisée aussi bien si ce n’est mieux que le coréen.

“Ok super, elle parle quelque chose que je comprends, on devrait s’en sortir.”

Les yeux partant à l’assaut de l’écran.

((outfit + shoes)) — Tu pianotes sur ton smartphone, l’application pour calculer vos trajets n’étant pas du tout intuitive à tes yeux. Vous devez prendre deux lignes de métro différentes mais un seul ticket de ce que tu comprends. Laisse-moi vérifier, dis-tu en cherchant la station où vous devez descendre de la première ligne pour emprunter la seconde. Bon, maintenant il me dit de prendre la 6 dans une autre station puis la 2, je comprends rien, soupires-tu en lançant un regard de désespoir à ton amie. Si on garde le premier itinéraire, il faut changer à Havre Caumartin et sortir du métro pour rejoindre la gare Saint Lazare.

Tu rigoles quand Mila demande à la machine d’afficher les commandes en espagnol. C’est pas juste, je ne parle pas espagnol moi! rouspètes-tu en rigolant. En anglais je me débrouille bien mieux, continues-tu en affichant le trajet à suivre sur ton portable. On doit prendre un ticket pour aller jusqu’à Abbesses. Tu regardes la machine en espagnol avec un regard suspicieux, laissant Ludmila la manipuler pour vous trouver deux tickets jusqu’à destination. Tu es fascinée par l'habileté avec laquelle ta partenaire réussit à vous payer les deux tickets et après quelques minutes, vous vous mettez en route, trouvant miraculeusement des places assises sur la ligne 9. Allez, on y croit, on va réussir à aller à Montmartre, dis-tu à Mila en rigolant.