| | enfants de bourgeois — ((sangjae)) |
| ☾ C’est l’impatience qui grésille sous la peau - en millier d’étincelles portées au bout des doigts, ceux qui n’attendent rien de plus que de trouver la pièce parfaite pour pouvoir dégainer la carte noire. Tout prétexte est bon pour éparpiller quelques billets, faire grincer des dents le paternel quant aux dépenses faramineuses du fils prodigue ; peut-être cela est-il d’ailleurs, vu comme un avantage par l’adolescent rebelle qui se cache toujours dans l’ombre de son esprit. Aujourd’hui, le voilà plongé dans l’étranger, grande ville d’un pays qu’il ne connaissait que de monde - parfait moment pour explorer les boutiques, arpenter Auckland à la recherche de la pièce parfaite. Revenir à Séoul sans nouveaux achats semblant presque inconcevable, fashion victim jusqu’à la moëlle, en profitera également pour ramener quelques souvenirs aux proches. Partenaire idéal pour la session shopping trouvé en la personne de Sangjae : l’un de ceux qui partagent les moyens, dont les yeux ne s’ouvrent pas ronds devant les sommes qu’il est prêt à mettre pour une simple ceinture, un simple t-shirt - exceptionnel toujours à ses yeux. Ainsi, le sourire est clair sur les lippes lors du trajet jusqu’au centre-ville, les doigts battant impatiemment la mesure sur son genou. “ Tu penses qu’ils auront des choses qu’on ne trouve pas à Séoul ? Ce serait bien...mon Dieu, ça fait tellement longtemps que je n’avais pas eu le temps de faire ça !” Emploi du temps toujours plein à craquer ces derniers jours - cette période de repos au soleil a été accueillie à bras ouverts. | ☾ Visiblement, Gabriel ne m'en voulait pas. Il ne m'aurait pas appelé pour faire les boutiques si c'était le cas... bon, il faut dire que je m'étais quand même bien inquiété de vérifier, une fois l'activité de saut à l'élastique passée. Rire de ses amis/compagnons était la base de toute bonne relation qui se respectait, il n'y avait que comme ça que vous pouviez vraiment tester s'ils avaient de l'auto-dérision ou pas et ainsi valider la personne à vos côtés. J'avais pour principe de ne jamais me moquer des gens que je ne connaissais pas, sauf s'ils étaient particulièrement mal habillés... autrement, c'était mes proches qui ramassaient... mais l'inverse était bien sûr tout aussi valable. C'est confortablement installé dans le fond de la banquette que j'observais le paysage d'un oeil à la fois intéressé et tout de même consterné face à la corpulence moyenne des habitants. « J'espère bien ! Ca reste une grande ville... » Un petit sourire étira mes lèvres et je fronçais un peu le nez. « Ah, oui... heureusement qu'ils nous payent des vacances dans ce genre d'endroits, n'est-ce pas ? » Je n'étais pas revenu sur le devant de la scène depuis très longtemps, mais même avant ça, les journées à l'agence étaient partagées entre divers entrainements en tout genre... avec ce qu'on nous avait fait apprendre, moi je vous le dis, l'armée ne me faisait même plus peur. « Espérons quand même qu'on trouvera des habits à notre taille, tu as vu comme ils sont tous gras ? » À moins d'être dépressif ou malade, comment pouvait-on se laisser aller ainsi ? Maman avait toujours fait en sorte qu'on soit nourris correctement par notre cuisiner et à l'agence, c'était pareil, alors je ne comprenais pas que tout le monde n'ait pas ces notions de base. | ☾ Oublier l’ego blessé des jours passés par l’effervescence de l’une de ses activités préférées - Gabriel qui aime par-dessus tout danser, mais également faire passer la carte de crédit dans les machines, cascader les diamants hors des coffres pour s’en offrir de plus beaux, plus colorés. Curiosité fait scintiller le regard sous l’envie de découvrir les exclusivités de ce pays inconnu, l’envie de renouveau, parce que la garde-robe pourtant pleine à craquer n’est jamais assez remplie. “ Oui ! Et j’ai grand besoin de ça, j’ai plus grand chose à me mettre…” Audace du mensonge éhonté, qui pourtant lui semble si véridique quand bien même son armoire déborde de vêtements en tout genre. Enfant, gamin, pourri-gâté qui veut toujours plus et ne saurait s’arrêter. “ Oh, que oui ! Franchement, je mérite, je ne compte plus le nombre d’heures que j’ai fait pour leur compte, cet hiver...grave besoin de vitamine D avant de me changer en zombie, ils auraient pas pu mieux choisir, comme destination.” Le soleil, la chaleur, loin de l’hiver qui recouvre toujours Séoul - les rayons dorés lui avaient tant manqués, remplacés bien trop souvent par le jaune déprimant des néons, les murs de l’agence comme ceux des trois autres grands du milieu, bien trop souvent contemplés ces derniers mois. Et si c’est la passion qui brûle pour animer le corps, l’envie de repos ne saurait se taire. “ Toujours aussi charmant, Sangjae…! Si Enigma finit par prendre l’eau, tu pourra toujours te reconvertir dans le milieu de la presse people - commenter le physique des gens, tout ça.” Ricanement, en réalité toujours amusé des frasques de l’ami, tant qu’elle ne sauraient viser sa personne ou son entourage. Égoïsme à peine dissimulé. “ Enfin, t’as pas totalement tord...cela dit, les gens que je vois là ont l’air de se fournir là où je ne mettrais même pas les pieds.” Grimace, l’idée de pénétrer certaines enseignes suffit à faire froncer son nez - Primark, son enfer personnel. | ☾ Presse people ? Je suis sûr que je serais un excellent journaliste a scandale, assez bon pour lancer un concurrent direct a Kombini, même ! Mais ça, pas certain que mes parents l'acceptent... sauf si je revenais a la maison avec des milles et des cents, parce qu'apparemment, c'était le seul filtre avec lequel ils semblaient voir le monde. Il fut un temps, je ne savais même pas que les pauvres, ça existait. Le concept même de ne pas pouvoir se nourrir à sa faim m'échappait... il avait fallut attendre au moins jusqu'au collège pour que je prenne un peu conscience de la réalité. Jusque là, le monde semblait complètement rose, dans ma vision... mais je crois que c'était depuis le début de ma volonté d'être Idol, que je m'étais vraiment frotté aux différences de classes sociales : il y avait des collègues avec lesquels je ne m'entendais pas DU TOUT. Ceux qui avaient une éducation des bas-fonds, ça ne me convenait vraiment pas... on n'était pas très convaincants en tant que rappeurs, Gaby et moi, à partir de là, hein ? Genre rapper en freestyle sur le fait que y'avait plus de jus de pamplemousse dans le frigo mais seulement du jus d'orange, ça au moins, je savais faire. Pour des leçons de vie plus profondes, ça risquait de s'avérer difficile. « Eh, mais dis que j'ai tort ? Ah, tu vois... c'est ce que me racontait Joo Ha l'autre jour. Tu sais, la fille du mec qui tient Nature Republic, là ? Oui, voila, donc elle me disait qu'en Australie et tout ça, c'était la qualité-même des aliments qui craignait a mort... donc peut-être qu'ils ont pas le choix ? » Mais c'était super triste pour eux. Oh... voila qu'on approchait du centre ville. « Aaaaaah, une boutique Balenciaga, on arrive ! » Je souris de plus belle, impatient, et puis le chauffeur finit par nous déposer pour nous laisser flâner à notre guise dans les rues. « Au fait... paraît que c'est compliqué entre Jaesun et toi, non ? » | ☾ Bavardages en tout genre, frivolités de deux enfants gâtés dont l’esprit de verre ne semble pouvoir gagner en substance - s’envole d’un sujet à l’autre à chaque brise en s’évertuant à rester des plus superficiels ; oubliant les profondeurs au profit d’une journée pleine d’un soleil que rien ne pourrait entacher. Ainsi, enfant s’étonne des faits relatés et s’en outre comme des plus grandes nécroses de ce monde - apparemment intolérables sur l’instant, les yeux s’écarquillent d’une surprise candide. “ Sérieusement ? Mais c’est terrible, ça ! Ne jamais connaître la bonne nourriture, les pauvres.” Oubliés, les affamés ! Au profit des gavés de nourriture plastifiée. “ J’ai de la chance d’être né en France...tu es déjà allé à Paris ? J'espère bien que oui - franchement, la nourriture française bat des records, je pense vraiment qu’il faut y goûter avant de mourir. Ça me manque.” Goinfre de toujours, la nostalgie se fait sentir au fil de sa voix lorsqu’il évoque les mets ô ! si délicieux (quoique pas toujours délicats, comme la raclette et sa pluie de fromage) de son pays natal. “ Ahhh ! Des vêtements potables, s’il vous plaît. J’ai un dressing à remplir à la maison, moi.” Pour apaiser ses yeux que la vue d’un tshirt Target a agressés plus tôt. Mais le sourire s’efface à la mention d’un nom maudit - lui qui ne créé que l’agacement. “ Hein ? Jaesun ? Euh…” Sans trop savoir s’il a envie de détailler leurs déboires, les épaules se haussent pour feindre l’indifférence. “ C’est à dire que je préfère éviter d’avoir affaire à lui si je le peux, oui - on a...des points de vue assez divergents sur certains sujets.” Euphémisme certain. “ Pourquoi ? Les gens racontent des choses ou c’est lui qui t’en as parlé ?” L’air faussement désinvolte ancré aux traits, peur de voir leur altercation narrée au travers des couloirs. | | | enfants de bourgeois — ((sangjae)) |
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