→ groupe bleu 1

son heure de gloire, sonnait. et naturellement, le grand gaillard aux longues guibolles maigrelettes osait croire en ses chances. la concurrence semblait rude, il se retrouvait aux côtés de trois garçons dont il possédait l'identité sur le bout de la langue. faciès dont, la gent féminine s'arrachait les babioles en tous genres. pourquoi diable, son groupe et lui-même avaient osés se présenter en de telles futilités ? la chance serait-elle de leur côté ? il espérait simplement, ne pas rejoindre le sol en une gestuelle des plus ridicules qu'il soit. il se retrouvait alors, vêtu de son plus accoutrement : un jogging de couleur bleue, foncé. le tout, agrémenté d'une paire de basket et de sa chevelure en bataille. il nouait avec mégarde les lacets de ses chaussures avant qu'ils ne soient invités à prendre place sur la ligne de départ. tension. et ce, jusqu'à ce qu'un bruit sourd parvienne à se faire entendre. go.

il cours, l'idiot. il semble épaté de ses compétences en ce domaine sportif, à moins que... ce ne soit le simple et unique fait de posséder des guibolles d'avantage longues, que ses camarades. il doute, possédant néanmoins une once de confiance à l'égard de sa personne et de son début de course qui n'était aucunement autre que : plutôt stable, impressionnant. il n'aurait de cesse de proclamer sa réussite auprès des garçons qui se contentaient de l'observer à distance, ses band-mate. alors, naturellement ; il poursuit en de tels actes. s'offrant le loisir d'accélérer le pas tandis que son souffle se fait d'avantage saccadé. le bougre avait appris à gérer de telles situations et il semblait en avoir oublié les principales bases afin de frôler la réussite. alors, son cœur s'agite, son front est maculé d'une couche de sueur et ses vêtements virevoltes en ces pas féroces.  

courir, ralentir, se forcer à reprendre sa course semblable à précédemment. croire que tout est possible, que la victoire est à portée de mains. croire en ses capacités, ou simplement impressionner la galerie. qu'importe. il souriait fièrement tandis que sa course prenait fin lorsqu'il fut en mesure de franchir la ligne d'arrivée. les soixante mètre parcourus semblaient si longs, pourtant... si courts, en apparence. alors, naturellement : sa carcasse sera amenée à rejoindre le sol une fois les efforts terminés. de l'eau versée à l'encontre de son crâne, sa chevelure et son faciès se retrouvaient trempés tandis qu'il se laissait sombrer d'avantage. il n'espérait qu'une simple et unique chose : être oublié, l'année suivante. rester au sein de son antre personnel et observer les candidats au travers d'un écran télévisé, installé sur son sofa. ainsi, il goûterait au jugement et à la victoire. sérénité.