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 ego — ((jacob))

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Im Jacob
Ven 17 Jan 2020 - 16:47
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Im Jacob
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25 y.o (int.) ; 26 y.o (kr) (300499)

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flying to wonderland (ftw)

rôle dans le groupe :
lead guitar, vocalist. idiot, 1/2 casse-cou line.

nom de scène :
none, but call him jake

occupation :
rockeur à deux balles, ex-chacal ; « avoir l’air triste » d’après junsu.

avatar :
mark youthinkyabigboi lee

crédits :
self (avatar) ; drake (signature)

DC :
rose’s garden ((eunwoo, léo, ilkyung, aaron, eunji, jae, may))

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it happened quiet
Vous, qui n’avez jamais vue la mort en face, savez-vous vraiment à quoi elle ressemble ? Moi, je l’ai vue. Aujourd’hui, je l’ai regardée aspirer mon meilleur ami, l’amour de ma vie entre ses bras gelés. Je parle d’elle, de ses bras, comme si elle était humaine. C’est faux, et c’est vrai pourtant : elle est la chose la plus humaine et la plus inhumaine à la fois, parce qu’elle est destin immuable de toute l’humanité autant que ce que l’humanité redoute le plus, son exact opposé si l’on considère que notre espèce réside dans la vie.

La mort est laide. Son visage est putréfié et pue le macchabée. Elle est effrayante, et elle a rampé doucement, silencieusement dans sa chambre sans se faire remarquer. On ne l’entendait pas, sous le bruit d’un moniteur cardiaque qui nous a trompé, nous a fait croire que la vie était encore là - elle et la mort ne partagent pas une pièce plus de quelques instants. Elles sont indissociables autant qu’ennemies. Je ne les ai pas vues procéder à leur éternel échange - j’étais trop occupé à fixer son visage, serrer ses mains trop froides, lui murmurer quelques mots rien qu’à nous qui l’auraient fait réagir si la vie ne l’avait pas déjà déserté, mais la mort s’était déjà installée au creux de son crâne, n’attendait que notre signal pour s’étendre au reste de son corps inanimé. Et lui, perdu quelque part entre elle et la mort, devait bien me prendre pour le dernier des idiots.

La mort cérébrale, c’est une drôle d’expression, une connerie de mensonge. On vous fait croire que la mort n’a pas totalement pris cet être cher, qu’il reste encore vivant quelque part, tant que son coeur bat : elle n’a empoisonné que son esprit, et c’est déjà assez, n’est-ce pas ? J’avais vu assez de ces émissions télévisées pour savoir qu’il ne reviendrait pas. Mais je l’aimais, je l’aimais trop pour permettre que la mort ne me le vole : lorsqu’elle emporte ce qui est à vous, vous n’avez plus aucune chance d’un jour le récupérer. La mort est frappée d’une kleptomanie maladive, et fauche sur son chemin les biens les plus précieux. Il était le mien. Elle me l’a pourtant dérobé, et son souffle froid m’a gelé le cou lorsque j’ai enfin compris qu’elle l’avait, désormais, en sa possession éternelle.

Ce fut difficile à accepter. Tellement que j’ai d’abord refusé de pleurer. Tétanisé, je me suis pourtant réveillé assez pour grommeler quelques mots à sa mère, et m’enfuir à toutes jambes jusqu’au parking déserté de l’hôpital. J’hurlais sans bruit ; et si mon cœur se brisait en mille morceaux de verre, ses éclats furent tous plus silencieux les uns que les autres. Le regard dans le vide, la mort avait tenté de me le voler, lui aussi : au fond, elle s’était installée dans le creux de ma poitrine pour bloquer ma respiration, tentant de récupérer la part de moi qui lui appartenait, à lui. Je vous l’ai dit, ce qu’elle vous prend, elle ne vous le rend jamais : cette part de moi est encore cachée sous ses grands jupons de voleuse, elle y restera pour l’éternité.

J’y ai passé bien une petite éternité, sur ce parking lugubre. Les yeux dans le vague, la tête vide, j'enchainais comme un robot les cigarettes pour me donner quelque chose à faire, un geste à répéter pour m’empêcher de penser. Peut-être que je souhaitais un peu mourir, moi aussi. J’ai trouvé l’éveil lorsque, à force d’y piocher, je finis par trouver le paquet vide. Plus agacé qu’autre chose, je l’ai jeté à même le sol - désolée, planète Terre, j’avais bien du mal à t’imaginer encore tourner sans lui -, et mes pas me guidèrent vers cet hôpital que j’avais tenté de fuir, le temps d’un paquet de cigarettes que j’ai fumées sans même les sentir. Je puais le tabac à des kilomètres, je n’en avait pourtant pas grand chose à faire.

Les quelques minutes précédant sa mort m’ont semblées durer plus de mille ans, tandis que j’écrasais entre la mienne sa main inanimée. J’entendais les infirmières nous parler au fur et à mesure qu’elles débranchaient les machines, et pourtant je ne distinguait pas un mot sortant de leurs bouches de croque-morts. Moi, j’avais le regard et l’attention tout entiers fixés à son visage qui me semblait d’autant plus sans vie que je regardais la mort s’y pencher, victorieuse. Elle s’affairait autour de lui, de plus en plus imposante à chaque appareil éteint, à chaque tube retiré - au point d’en devenir obèse morbide, et qu’on ne distingue plus dans la pièce que la masse lugubre de son corps géant, lui qui s’apprêtait à aspirer tout entier l’homme que j’aimais tant.

La mort a voulu m’étouffer entre les monceaux de son corps répugnant. Écrasé entre deux pans de sa chair, j’avais du mal à respirer. Elle a doucement repris la place entre mes côtes que lui avait dérobée la fumée de cigarette, et a silencieusement tenté de m’asphyxier. La mort ne fut pas victorieuse sur moi ce soir là, pourtant - elle était bien plus intéressée par le corps inanimé sur le lit, de plus en plus frémissante de joie au fur et à mesure qu’il s’approchait du moment funeste - et finalement, elle a semblé jouir de son plaisir immonde dès lors que furent prononcé les mots qui ont arraché mon propre cœur.

Heure du décès, vingt heures quarante-huit.

Et c’est lorsqu’elle jubilait de l’avoir tout entier en sa possession que je l’ai enfin vue en face : elle s’est tournée vers moi, glorieuse, et m’a sourit de toutes ses dents pourries. La mort, elle a le sourire le plus effrayant que vous n’ayez jamais vu. Tellement que moi, qui criait pourtant en silence depuis tout ce temps, j’ai du quitter la pièce pour lâcher le hurlement le plus perçant que vous n’ayez jamais entendu. J’ai vomi ma douleur en un cri, si fort qu’il m’a transpercé tout entier. Et la mort m’a regardé. Je crois bien qu’elle-même en a été effrayée.



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Im Jacob
Mar 18 Mai 2021 - 1:03
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soliloque d'un soir d'ivresse
( _ september 2018, detroit, mi _ tw : mentions of death / grief _ )

J'ai la tête qui t o u r n e et le cœur en miettes. Mal, mal, mal. On dirait que depuis que t'es plus là, c'est tout ce que je peux ressentir. La joie est passagère, superficielle. Elle s'invente quelques secondes, le temps d'un sourire, s'efface aussi vite qu'elle est venue. Et voilà que je me retrouve seul, sans toi, sans cette partie de moi que tu étais, en tête à tête avec cette sensation de vide que ne vient combler que mon immense tristesse. Ça fait peur, tu sais ? De ne plus rien ressentir, à part la peine qui m'écrase le cœur, les poumons et la gorge. Elle remplit mon estomac, j'ai envie de vomir. Ou peut-être que j'ai juste trop bu. J'sais plus. Je sais plus rien. Je sais que le monde est flou, je sais que ça fait moins mal, quand j'arrive à peine à marcher, que le goudron qui m'écorche les genoux est plus agréable que le manque qui me taille la peau, plante ses griffes partout sur mon corps.

Parce que tu me manques trop. Partout, tout le temps. Et je regarde cette ville qui était la nôtre, chaque coin de rue empeste de souvenirs si sucrés que ça en est nauséabond. T'es partout. Dans ma chambre où on s'est aimés sous mes draps, sur les bancs de la fac où je pensais à toi, face à nos amis qui m'ont jamais connu seul. Tu me manques, Alex. Tu me manques trop. Je te déteste de me manquer, parce que t'avais pas le droit de me quitter. De laisse ton souvenir errer un peu partout.

Je me reconnais plus. Je suis un fantôme, moi aussi, un être erratique qui traîne son boulet de tristesse partout où il met les pieds. J'ai mal. Je vis plus. Je vis que quand je risque ma vie. L'adrénaline comble un peu le vide que t'as laissé - pour ressentir autre chose que ma peine, peut-être, elle brûle dans mes veines à chaque fois que j'appuie un peu plus sur l'accélérateur, que je bois plus que de raison, que je couche avec quelqu'un que je viens de rencontrer, sans savoir ce qui pourrait arriver.

Est-ce que tu m'en veux ? D'offrir mon corps au premier inconnu qui passe par là. T'as pas le droit de m'en vouloir, tu sais. Parce que si tu voulais être le seul à me toucher, t'avais qu'à pas me quitter, pas partir comme ça. Je sais pas si tu m'en veux. Tu peux rien me dire. Je te parle, mais tu peux pas me répondre. Réponds moi, putain ! Réponds. Est-ce qu'il faut que moi aussi, je crève, pour pouvoir te parler à nouveau ? C'est pas juste, c'est tellement injuste. T'avais pas le droit de mourir, il avait pas le droit de t'emporter. Pourquoi c'est toi qui paie pour les actions d'un taré ? Toi, puis moi. Si tu me voies, je suis sûr que t'as honte de moi. Un putain de déchet.

Je les entend, tous les jours, enfin. Ceux où je me traîne à la fac, c'est pas si souvent, j'ai un peu trop tendance à m'endormir sur les bancs, même quand je sors pas - je dors mal, tu hantes mon sommeil autant que mes journées. Hier encore, je suis arrivé en cours en retard, ma capuche rabattue sur la haut de ma tête en m'engouffrant dans l'amphithéâtre, et les yeux éclatés, et encore sur moi l'odeur de la vodka que j'avais avalé la veille. J'les ai entendues chuchoter, ces filles derrière moi. Les copines d'une conne que j'ai sautée. Comme si c'était ma faute, comme si leur pote s'attendait à vivre le grand amour avec un type qu'elle connaissait depuis deux heures, hein ? Avec leurs voix pleines de jugement. Puis la pitié. Je déteste la pitié. Elles te connaissaient pas, comment elles peuvent être désolées ? Elle puait partout dans leurs mots, pourtant.

He's the one whose boyfriend died this summer...guess he's fucked up or something. Really, that's sad. Ces mots. Ou quelque chose du genre. Ça m'a tellement énervé - j'me suis retourné, j'avais envie de hurler, mais j'ai juste pris mon sac, puis je me suis barré, à l'instar de la colère aussi vite que j'ai enfourché ma moto. La colère non plus, elle dure pas. Rien que la peine, la peine et le vide. J'ai peur. Du vide. De ce que je deviens. Je me demande si ça sera pour toujours, mais au fond, j'en ai plus rien à foutre. À quoi ça sert, d'être quelqu'un de bien ? Je crois plus au Paradis, ou peut-être que si, j'en sais rien. Si Dieu existe comme je l'ai toujours pensé, je le déteste de pas t'avoir laissé vivre, de t'avoir pris aussi tôt. Mais je veux pas penser que t'es plus là pour de bon. T'es là, t'es partout, dans les rues, puis au-dessus des nuages. Est-ce que tu me regardes, Alex ? Est-ce que tu m'aimes encore ? Même si je fais n'importe quoi, est-ce que si tu pouvais à nouveau être là, tu voudrais encore de moi ? Faut me comprendre. C'est dur, sans toi.

J'veux m'en aller. Quitter cette ville et nos souvenirs. Ma sœur me manque, tous les jours. Si t'es pas là, Alex, si t'es pas là, j'ai besoin d'elle. Je crois qu'il faut que je m'en aille. Pour arrêter de te voir partout où je vais. Mais j'ai peur de t'oublier. Il faut que je m'en aille, tu penses ? Est-ce que ça m'aidera à mieux respirer ? J'étouffe sous leurs regards, j'étouffe dans cette maison où t'habites chaque pièce, j'étouffe avec ces gens qui me rappellent sans cesse à toi, ou à ce que j'ai perdu. Toi, et moi en chemin. Aide moi, Alex. À prendre une décision. J'attends toujours une réponse de cette fameuse agence. Je sais pas ce que je vais leur dire, si c'est oui. Je sais plus. Je sais pas ce que je veux. Mon futur, je le voyais à deux.

J'ai la tête qui tourne, encore et encore. Je crois que je vais dormir un peu. Qu'il faut que je rentre chez moi. Et demain, vivre une nouvelle journée sans toi. Ça devient long. Alors, demain soir, j'aurai encore la tête qui tourne. Peut-être que je te parlerais encore, qui sait. En attendant, pense à moi, de là où tu es. Moi, je n'arrête jamais. Je crois bien que c'est en train de me tuer.


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Im Jacob
Mer 2 Nov 2022 - 17:51
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how i wish you were here

tw/cw : mort, deuil ; cimetière

((mid-april 2022)) -- Aujourd'hui est une belle journée : le soleil d'avril réchauffe les rues froides de ma ville natale, et illumine le pavé après qu'y ait fondu la dernière neige, la semaine dernière. Au-dessus de ma tête, le ciel ne compte que quelques nuages timides, leur brume dissipée d'un blanc qui laisse paraître le bleu de leur toile azurée. Il pourrait y avoir à cet endroit une sorte de beauté lugubre, née des fleurs sur la pierre, de la façon dont les rayons du soleil transpercent les feuilles des arbres en renaissance pour dessiner des points de lumière sur les allées. Tout est calme, tout est silence : s'il n'était pas ton lieu de repos, je crois que je pourrai passer au-dessus de la morbidité de l'endroit pour apprécier cette beauté singulière, presque apaisante dans un silence qui, pourtant, devient pesant dans la nature du lieu qu'il habite. Mais puisqu'il est ce qu'il est, je ne l'apprécie pas vraiment : j'ai jamais été le genre de gars étrange à aimer traîner dans les cimetières. Celui-ci, j'aurai aimé n'avoir aucune raison de le fréquenter.

Je l'ai pourtant assez fait pour que, malgré le temps écoulé depuis ma dernière visite, mes jambes trouvent sans réfléchir le chemin de l'entrée à ma destination. Presque rien n'a changé, sur ta pierre, bien moins que sur celle de ton voisin moins chanceux qu'on ne semble pas visiter bien souvent. Les fleurs sont différentes, peut-être - je sais que ta mère les change régulièrement, de la même façon qu'elle entretient l'endroit à chaque fois qu'elle y passe te saluer, te rappeler que tu n'as pas été oublié. Au-delà de ça, elle reste immuable, du même gris froid, avec les mêmes inscriptions en lettres dorées. Alexander Diaz. May 26th 1999- June 3rd 2018. Dix-neuf petites années - ça me fait toujours mal d'y penser. Beloved son, and friend to all. Parce que tout le monde t'aimait. Moi plus que tous, sauf ta mère, évidemment, mais plus que tous les autres. Je n'arrêterai jamais de t'aimer, tu sais ? Même si tout change. Je crois que ça me travaille, cet amour que j'ai pour quelqu'un d'autre, que ça m'a poussé à être ici. Ça faisait longtemps, et c'est une des premières choses que je te dis, les yeux posés sur ton nom gravé alors que j'ouvre la bouche.

"Salut, Alex. Ça fait un moment que je suis pas venu ici...tu m'en veux ? C'est pas trop pratique, maintenant que je suis là-bas, mais tu le sais bien. J'étais pas venu la dernière fois que j'étais à Detroit, non plus...j'voulais pas revenir te parler pour me plaindre et chouiner dans tes oreilles, je crois que je l'ai assez fait pour tout le reste de ta mort." Un rire faible, timide, j'ai du mal à rire de ça, je n'ai pas envie de m'y habituer. "Puis j'étais pas bien pour un truc qui a pas de rapport avec toi, pour une fois. Et t'sais, ça me fait bizarre de venir ici pour te parler de lui. De Rémi. Comme si t'allais m'en vouloir, comme si je te le cachais. C'est débile, je sais. Tu voulais pas que je reste tout seul toute ma vie en attendant de te rejoindre, hein ?" J'essaie de me convaincre autant que lui, peut-être même plus. "Tu me l'as dit, pas vrai ? Cette fois là. J'ai peut-être rêvé ou halluciné à cause des médocs mais moi je pense que c'était vrai, que je t'ai vu, parce que je suis passé pas loin de te rejoindre pour de bon. Tu me l'as dit, que tu voulais que je sois heureux...j'espère que c'était pas juste pour te donner bonne conscience. Ça a jamais été ton genre, de toute façon, de me mentir à moi. J'veux pas te cacher de choses, non plus. Je sais que tu sais tout, de toute façon. Tu viens regarder comment je vais, hein ? Je dis pas que tu dois le faire tout le temps. En fait...y a des moments où je préfère que tu regarde ailleurs, hein. Et même en dehors de ça. J'sais que tu peux pas toujours me regarder me casser la gueule tous les cent mètres...ça doit être vachement répétitif, pardon. Peut-être que je te dérange, là, d'ailleurs. En même temps, c'est pas comme si je pouvais vérifier que tu sois pas occupé...j'te parle toujours quand j'ai envie," ici, ou tout seul dans ma chambre, parfois même sans le faire à voix haute, dans ma tête, "mais peut-être que des fois, tu m'entends et tu te dis que j'ai mal choisi mon moment ? Genre...j'sais pas, peut-être que là, t'étais en pleine partie de basket sur les nuages avec tes copains du Paradis et que je t'ai fait manquer ton panier. Est-ce que vous devez forcément venir écouter, quand on vous parle ? Ou est-ce que c'est un peu comme un téléphone entre chez nous et chez vous, et vous pouvez décliner l'appel ?" Silence. Bien sûr, depuis que tu es parti, nos conversations sont toujours à sens unique. "Bon. J'espère quand même que tu déclines pas les miens. Tes parties peuvent attendre que je t'ai étalé mes états d'âme, nan ? C'est pas comme si c'était différent de quand t'étais là, je venais toujours t'embêter pour te raconter ce qui allait pas, quand ça allait pas. Si t'as cru que t'allais avoir la paix parce que t'es mort, c'est raté." Un sourire amusé, et un pincement au cœur : la culpabilité. "Pardon. Je devrai peut-être pas dire ça. Ou peut-être que tu t'en fiche. J't'ai probablement dit des trucs pires, avant...je t'en veux plus, depuis, tu sais ? J'espère que tu sais. Je m'en veux à moi de t'en avoir voulu...mais bon, ajouter un truc de plus ou de moins sur la liste des trucs pour lesquels je m'en veux, ça change plus grand chose, à ce stade." Un soupir. "Je fais vraiment tout de travers, quand t'es pas là pour m'aider...mais je m'améliore, tu trouve pas ? Je..." Ma voix reste coincée dans ma gorge, un instant. C'est dur, de te parler de lui. Pourtant, je crois que c'est un peu pour ça que je suis là, aujourd'hui. Comme pour chercher une aprobation que tu ne pourras plus jamais me faire connaître. "Je pense que Rémi, il m'aide beaucoup pour ça, juste en étant là. Maintenant que j'essaie plus de le fuir. Tu te souviens de Rémi, dis ? On l'a pas connu longtemps, la première fois que tu l'as vu, je me souviens que tu m'as dit que c'était vraiment pas juste que des gens soient grands comme ça." Un rire. Je l'ai jamais dit au concerné, ça, je pense que je ne le ferai probablement pas. J'aime que certaines choses restent entre toi et moi. "Il est encore plus grand, maintenant. Et il pense que le monde qui l'entoure est forcément petit. Il est pas très modeste, Rémi, mais j'aime ça chez lui. Y a beaucoup de choses que j'aime chez lui, tu sais..." Le silence, à nouveau.

"En fait, je suis amoureux de lui." Et c'est dur de te le dire à haute voix, comme ça, ici, peu importe ce que tu as pu voir ou entendre de là où tu es. "Je suis amoureux de lui...ça fait un moment que je le sais, mais tu le sais, pas vrai ? Tu sais, ça se passe bien, avec lui, vraiment bien. Moi...je vais bien, je crois. Même si c'est pas toujours facile et que j'ai peur de plein de choses. Qu'il parte comme toi, par exemple. Ou...ou que tu m'en veuilles, parce que je vais bien ou parce que je suis amoureux de lui." La gorge serrée, le regard qui se baisse. C'est idiot, je n'ai même pas le tien auquel faire face. Il me manque, ton regard. "Je veux pas que tu penses que je t'oublie. Ou que je t'aime plus. Que je t'ai remplacé...tu le sais, non, que je pourrai jamais te remplacer ? Ce qu'on avait, toi et moi, c'est pas comparable à quoi que ce soit. T'as compté toute ma vie, même avant qu'on soit ensemble. J'peux pas te remplacer, mais de toute façon, j'en ai même pas envie." Une pause. "Mais je peux pas m'empêcher de me sentir mal, parfois. D'aimer quelqu'un d'autre, ou d'aller mieux. D'avancer. Comme si je t'avais laissé derrière moi. C'est pas vrai, ça, tu sais ? T'es toujours avec moi. Je pense toujours à toi. Peut-être pas tout le temps comme avant, c'est vrai...c'était peut-être pas très sain, de toute façon. Mais je me sens mal quand même, quand j'y pense, quand je vois que t'es plus autant dans ma tête qu'avant. Tu m'en veux, toi ?" Pour seule réponse, la brise vient balayer un peu des feuilles qui traînaient à mes pieds. Est-ce que c'est toi qui me parle à travers elle ? J'en ai pas l'impression. "C'est vachement frustrant, de parler tout seul, tu sais ? J'aimerai bien que t'aies une façon de me répondre. Tu pourrai venir me hanter, même, si tu veux, tant que tu commence pas à casser mes affaires ça me va. Même si je crois pas trop aux fantômes, qui sait, James avait peut-être raison. J'devrai peut-être lui demander au lieu de venir ici, pour te parler. Mais je préfère pas, ça me fait un peu flipper. J'pense qu'on doit laisser les morts où ils sont, même s'ils nous manquent vraiment beaucoup. Même si j'ai super envie que tu me répondes. Après, si tu veux venir en mode rêve mystique ou je sais pas quoi me parler, fais toi plaiz', mais moi, j'te force à rien, hein." Un rire sombre quitte mes lèvres, alors que je finis par m'asseoir sur l'herbe à côté de la pierre, me tournant pour y faire face. "Est-ce que tu m'en veux, Alex ?" Je répète, sans attendre de réelle réponse. "Je voulais pas, tu sais ? Tomber amoureux de quelqu'un d'autre. Je pensais que j'allais jamais aimer quelqu'un après toi, que c'était fini. Et je me disais que ça m'allait. Mais je regrette pas d'être tombé amoureux de lui. De l'avoir dans ma vie. Je me sens vraiment bien, quand il est là, tu sais ? Et ça faisait tellement longtemps que je me sentais mal en permanence, que j'arrivais plus à savoir qui j'étais, si j'étais encore capable d'aller bien...ouais, ça change, et je pense que c'est une bonne chose. J'en pouvais plus, t'sais, même si je m'en rendais pas trop compte sur le moment. C'est pesant, d'être malheureux tout le temps, comme ça. De plus se reconnaître dans le miroir. Je crois que j'ai changé, pour de bon. Que j'peux plus être vraiment comme avant. Ça me fait de la peine...mais maintenant, je pense que je suis au moins quelqu'un dont j'ai pas à avoir honte. C'était pas toujours le cas. Tu le sais...j'me demande si t'as eu honte de moi, toi. Désolé, si c'est le cas. Moi non plus, je suis pas fier de tout ça. J'essaie de m'améliorer...j'y arrive, je pense. T'es d'accord ? J'avance, en tous cas. Quand tu compares avec moi, y a un an...je sais que j'ai beaucoup changé, et je pense que c'est en bien. J'espère que t'es d'accord avec moi." Un sourire timide.

"Je suis tombé amoureux de quelqu'un d'autre, mais je t'oublierai jamais. J'arrêterai jamais de t'aimer. C'est juste que je l'aime aussi. Et je pense qu'il me fait du bien. Moi, je me sens bien...heureux. J'vais mieux, ça, c'est sûr. Et je sais que tu m'aime, j'sais que tu veux que j'aille bien, alors...alors j'espère que t'es heureux pour moi, Alex." Dans le ciel, transperçant les feuilles des arbres, le soleil semble briller plus fort, amener encore plus de sa lumière sur le sol et sur ma peau qu'il réchauffe. Dans les branches, un oiseau chantonne un air joyeux. Et je souris, d'un sourire franc. Moi qui croit en Dieu, au ciel, aux maisons dans les nuages dans lesquels vivent ceux qui nous ont quitté, moi qui croit en la vie après la mort et à toutes ces histoires que certains jugent fantastiques, je veux croire que toi, au ciel, depuis ta maison dans les nuages, dans ta vie après la mort, tu m'envoie un signe, un peu de soleil et un chant printanier. Gravant l'instant dans ma mémoire, l'émotion me prend au cœur, tout près de là où je viens ranger le souvenir de ce moment ; en priant pour ne pas l'oublier comme je sais si bien le faire quand je vois la vie en noir. "Merci, Alex," je murmure dans un sourire. "Je vais rentrer, maintenant. Tu peux retourner à ta partie de basket, ou à ton livre, ou...vous faites quoi, au juste, toute la journée au Paradis ? Bref, tu peux retourner faire ça. Merci de m'avoir écouté. Je t'aime, Alex. Tu me manques, tous les jours que Dieu fait." La voix basse, comme une confidence que je te fais quand bien même aucun de ces mots n'est secret. Le soleil brille toujours à travers les feuilles ; frappant la pierre, il vient faire briller ton nom en lettre dorées, l'inscription qui rappelle pour qui la voit à quel point tu es aimé.


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je ne parlerai qu'en présence de mon avocat:
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