memories -- rhea

Catwalk qu’il avait fui rapidement, les caméras toujours pour hantise. Il avait perdu Minjae entre la foule, l’avait cherché durant plusieurs minutes, les oreilles pulsant sous la musique edm, genre apprécié, et la tête encore plus fiévreuse après un verre de trop. Il sent son téléphone vibrer dans la poche de son jeans, Minjae qui prévient qu’il rentre à l’hôtel mais qu’il pouvait revenir le chercher s’il le désire. Pour une fois, Noma n’a pas envie de déranger et prévient qu’il le rejoindra plus tard. Son corps vibre, le sang est liquide ; presque une envie rare de danser, sans doute causée par les relents d’alcool qui déguisent de pourpre ses joues creuses. Sa tenue n’avait rien de flamboyant, une paire de jeans délavés et un t-shirt blanc trop ample, seulement de légères traces fluorescentes sur ses avant-bras le préservent dans le thème de la soirée. Et Noma s’en va chercher un énième verre, le dernier qu’il se promet alors que ses longs doigts s’accrochent à un cocktail à base de vodka. Il avait évidemment nargué du regard toutes les boissons sans alcool, dénuées d’intérêts à ses yeux. Puis entre tous, une silhouette se distingue, elle s’illumine presque tant son corps sonne l’alerte à sa vision, le cœur-aimant. Il n’a pas le temps de réfléchir, Noma, pas même de s’assurer que tout était réel. « Rhea. » les syllabes s’échappent, assez fort. Le battant s’agite capricieusement et il sent ses doigts serrer un peu plus son verre.

– ‘trapped in my damn mind, wrapped in a damn lie. only time i feel pain, when i'm feelin' love ◐

des éclats de couleurs qui s'éparpillent ci et là, redécorent les facettes en ces teintes pastel. l'ambiance est chaotique, l'ivresse de l'instant agite les émois. rhea n'y échappe pas, la jeune demoiselle était extatique à l'idée de se laisser emporter dans cette vague. cela faisait longtemps que pareil événement ne s'installa à proximité de la capitale. et depuis le disband de serenata, l'astre orbitait dans l'imbroglio. émotions en désordre, poussa l'enfant dans des décisions sans queue ni tête. c'était l'impulsion qui régissait ses lendemains. jamais au même endroit. vaine tentative de noyer ses propres peines. ce soir n'était qu'un autre témoin marqueur de volupté. tant qu'elle s'occupait, tant qu'elle embrumait ce qui se passait à l'intérieur de sa boîte crânienne, alors les pensées ne pouvaient la contrôler. il était bien plus facile de nier, que d'affronter sa propre réalité. elle a toujours fonctionné ainsi. ses relations passées n'en étaient que des accumulations d'exemples.

et l'ironie voulut raviver un de ces souvenirs. à ses côtés, le parfum d'un être attise l'étincelle en son être, tord l'intérieur aussitôt le regard porté sur cette silhouette. le prénom prononcé, le sien. et c'est le sol qui s'écroule sous ses pieds.

il fallut qu'elle souhaite se rendre au bar dans un premier temps, s'appuyant contre le comptoir afin de passer commande, le sourire aux lèvres avant que ce dernier ne se fane ci-tôt le regard adressé à l'homme. silence au fond d'elle, les minutes s'étirant bien trop, se confondant à des heures qui n'en finissaient guère. toi, ici voix placide, contrastant avec le tonnerre grondant dans sa tête. c'était une tornade là-dedans, rhea elle-même confuse par ses propres émotions. ça faisait longtemps... maigre sourire qui souhaite, bien malgré lui, dissimuler cette peine se nichant au fond de ses iris. est-ce bizarre si j'admets que tu m'as manqué ? elle était la première surprise par ses paroles. elle qui guida leur relation vers l'auto destruction. elle qui, bien malgré elle, fit s'éteindre le soleil en noma. et il fallut qu'il soit à ses côtés pour réaliser combien il importa pour la demoiselle. après tout, prétendre était bien facile quand l'évidence était tapis dans l'ombre.