Métro, boulot, dodo. La vie des japonais à Tokyo est réglée comme une horloge bien huilée. Ils se lèvent tous les jours à la même heure, prennent leur petit-déjeuner,
le métro, puis ils vont bosser, ils finissent leur journée, vont boire avec leurs collègues,
par obligation plus que par envie, puis ils rentrent chez eux, prennent une douche, se mettent en pyjama, vont se mettre au lit. Et s'endorment à la même heure tous les soirs. Les relations sociales sont quelque chose qui a été
mis de côté, au second plan. Moins de contacts, moins de relations sociales, moins d'interactions. Moins de couples, moins de naissances, et une démographie qui descend à vue d'oeil.
Le gouvernement japonais a cherché pendant
deux ans une manière de remédier à ça de façon à ce que tout le monde puisse participer, sans différences entre majorités et minorités.
Tout le monde à égalité.
En partenariat avec un géant de la technologie
européen et des compagnies téléphoniques
japonaises, le gouvernement a mis en place une application autour des
signes astrologiques occidentaux qui leur semblait être le sujet le plus en vogue. Chaque personne se retrouvera dans un
groupchat uniquement avec des personnes du même signe que lui. Le gouvernement espère par ce biais développer les contacts et les relations entre japonais.
Et ça irait, si c'était une possibilité, si c'était
un choix qu'on leur donnait, aux japonais.
Sauf que c'est pas le cas.
Le matin du 27 Septembre 2020, les japonais se sont retrouvés avec une
mise à jour installée sur leur téléphone et une nouvelle
application :
Uranai. En débloquant leur téléphone, ils n'ont eu d'autre choix que de choisir un pseudo sur l'application. Et une fois fait, il n'y a plus moyen ni de supprimer l'application, ni de la mute. Les notifications, même silencieuses si le téléphone est en mode vibreur, apparaissent tel des SMS normaux sur l'écran du téléphone.
Impossible pour les japonais de s'en délester.
Et comme pour tout changement, comme dans toute nouveauté,
y'a ceux
qui adorent l'idée, et ceux qui
la détestent.