let's have fun together || ft.Remi

Quelle heure est-il ? Jibae n’en a pas la moindre idée et pour cause, il se retrouve à la porte de sa chambre d’hôtel sans téléphone, sans portefeuille et évidement sans clé – sinon – il serait déjà à l’intérieur de celle-ci. Le garçon était parti se chercher quelques choses à grignoter quand il s’est aperçu dans l’ascenseur qu’il avait oublier son portemonnaie dans la chambre… sauf que cet idiot, tête en l’air qu’il est, à laisser la clé de la chambre dans ce dit-objet. Sauf qu’il sait pertinemment que son colocataire pour ce séjour n’est pas là, donc personne pour lui ouvrir. C’est avec un peu d’espoir que le trainee remonte à l’étage de sa chambre et espère que l’attente ne sera pas trop longue. Il aurait pu aller prendre l’air ou faire autre chose pour passer le temps, mais il n’avait pas non plus pensé à changer de chaussures et se retrouvait avec les chaussons de l’hôtel au pied ! Encore heureux, il était habillé et non, en pyjama comme il l’était juste avant de passer le pas de la porte. Il fit les cent pas dans le couloir, regardant à son poignet une montre invisible. Ou pouvait être son ami ? Il ne lui avait pas vraiment dit où il se rendait, alors Jibae n’allait pas se lancer à sa recherche, vu la grandeur du complexe, c’était peine perdu. Il n’avait pas la notion du temps et avait l’impression que des heures venaient de s’écouler, alors que cela ne faisait que quinze bonnes minutes. Il longeait ce fichu couloir, de long en large puis s’arrêta au bout de se dernier… il posa sa main sur son menton, signe qu’il venait d’avoir une idée – sûrement stupide – après tout, on parle de Jibae et de son âge mental d’un gosse de dix ans. Courir le plus vite possible ? Il le fit trois-quatre fois, avant de trouver cela ennuyeux. Puis il décida de faire la roue, manquant de casser à deux reprises l’un des vases qui se trouvant dans le couloir. Décidément, il ne fallait pas le laisser seul ! Il se repositionna devant la porte de sa chambre, toujours fermée. Si par magie, elle pouvait s’ouvrir toute seule ! Il fit le poirier contre mur, c’est la tête en bas et les pieds en l’air qu’il se fit prendre par surprise quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit. Il manqua de se casser la figure en redescendant ses deux pieds, sur la terre ferme.

La neige ne l’émerveille plus depuis longtemps. Au Canada, il en voyait de la neige. tout le temps, longtemps pendant l’hiver. Allait-il néanmoins se plaindre d’être en vacances ? Pas le moins du monde. il avait à peine pu profiter du summer camp avec l’emploi du temps chargé de B2M et avec la tournée mondiale qui avait été annoncé, il savait que ça n’allait pas se calmer. Il n’était pas le plus grand fan de ski, ni de snowboard, mais s’y prêtait quand même avec les membres de son groupe. ça ne lui plaisait pas tellement, mais il n’avait pas vraiment d’autres options. Il devrait vraiment se faire plus d’amis. ça le peinait un peu que Jacob soit en tourné avec Hor :zon project. A croire qu’ils n’auraient jamais l’occasion d’avoir des « vacances » juste entre eux.

Une moue légèrement boudeuse et contrariée se forma sur son visage dans l’ascenseur qui l’amenait dans sa chambre. Jacob ne répondait pas. Il devait soit faire la fête quelque part, soit déjà dormir. Il renterait plus tard. Il peinait un peu à savoir l’heure qu’il était chez lui. il avait quitté exprès la soirée pour pouvoir l’appeler tranquillement tant que la chambre était vide. Il lui semblait qu’il n’avait vu personne monter. Comme à son habitude, il avait à peine bu un verre d’alcool, résistant cette fois à la terrible peer pressure dont il avait déjà été victime par le passé. Il était fier, ça voulait dire qu’il grandissait. Un peu.

Sortant de la cabine les yeux rivés sur son téléphone, il leva les yeux, s’arrêtant un instant. Qu’est-ce qu’il faisait ? Le poirier ? Un petit sourire se forma sur ses lèvres en baissant son téléphone. « Ca va ? » Peut-être qu’il avait trop bu ? Il avait l’air un peu jeune, était-il seulement en âge de boire ? Il n’en était pas sûr, mais qui était-il pour juger ce que faisaient les autres ? « Attention, te fais pas mal. » Il s’approcha légèrement au cas où le jeune garçon tombe, mais il retourna sur ses pieds sans problème. « Qu’est-ce que tu faisais ? » Il avait beau regarder autour d’eux, il n’y avait personne d’autre dans ce couloir.

Est-ce que la situation serait gênante si quelqu’un arrivait dans le couloir ? Certainement ! Mais il faut dire que Jibae n’était pas à une ridiculisation près, ces derniers temps, il les enchainait. Il faut croire que quelqu’un lui avait jeter un sort ou non, une malédiction ! Oui, peut être qu’il en faisait un peu trop et que tout ceci n’avait rien de dramatique, en soi. Sauf qu’il savait que les débuts de son groupe approchaient et il ne voulait pas se ridiculiser devant le monde entier… peut être devrait-il aller voir un chaman ou un truc du genre pour lui retirer ce mauvais sort ? Il allait y réfléchir ! pour le moment, il se contentait de tuer le temps en faisant l’andouille dans le couloir de l’hôtel. Il se disait qu’il valait mieux qu’il se ridiculise devant une femme de ménage, plutôt que d’aller dans le hall de l’hôtel en chausson et faire la manche pour que quelqu’un veuille bien le nourrir. Il se retrouvait la tête en bas, quand une silhouette fit son apparition en sortant de l’ascenseur. Il y avait une chance sur mille pour que ce soit son colocataire, évidement, ce n’était pas lui. Jibae retrouva la terre ferme, le rouge aux joues à cause de sa position précédente. Il sourit au jeune homme qui se trouvait face à lui et répondu tout en hochant la tête. « Oui, je vais bien. Ne vous inquiétez pas pour moi ! » Ce garçon, il l’avait déjà vu, mais où ? Jibae s’emmêlait les pinceaux avec tous les groupes présents dans ce complexe. La seule chose dont il était certain, c’est que ce dernier n’était pas un trainee, mais qu’il faisait parti d’un groupe. Ce dernier lui demanda ce qu’il faisait, Jibae ne put se retenir de rire légèrement, trouvant la situation ironique. « Je passais le temps… toutes mes affaires sont restés dans la chambre… et la clé aussi. Je ne sais pas où est mon coloc’ » Il haussa les épaules, l’air de dire « ouais, j’suis débile ». Peut être qu’il aurait pu demander à l’accueil de l’hôtel qu’on vienne lui ouvrir, mais l’idée ne lui ai pas venu. Son ventre se mit à gargouiller, alors il se pinçait les lèvres l’une contre l’autre, gêné. Faire le poirier n’avait sûrement pas arranger le fait qu’il avait déjà le ventre vite. « J’étais parti me chercher à manger au distributeur quand j’ai réalisé que j’avais tout laisser sur mon lit. » Il plaça ses deux mains sur son ventre. Peut être que son interlocuteur s’en fichait de ce qu’il racontait, mais c’était Jibae, il ne pouvait s’empêcher de parler… même à des inconnus.

Rémi ne savait pas trop pourquoi ce garçon faisait le poirier dans ce couloir. C’était un peu bizarre. il n’était pas habitué à voir des genre faire ça sans raison. En Corée, en tout cas. il avait grandi dans un cirque donc forcément, les bizarreries, ça avait longtemps été son quotidien. Son entourage était majoritairement calme et principalement dans son groupe, généralement c’était le silence qui régnait plus que des délires farfelus. Il adorait se dire qu’il vivait la réalité de la vie d’idole, même s’il aurait sans doute préféré avoir un groupe qui s’entendait un peu mieux que ça.

« Je m’inquiétais pas, je voulais juste comprendre ce que tu faisais. » Rémi s’inquiétait rarement pour des inconnus. Ça arriverait éventuellement s’ils étaient grièvement blessé ou un comportement bien plus bizarre que cela. S’ils couraient comme des fous en hurlant, par exemple. Il s’inquiéterait pour lui-même aussi. « T’as pas ton téléphone pour l’appeler ? Ton coloc ? Tu sais où il est ? » Il serait un peu soulé s’il devait être enfermé dehors parce que ses camarades de chambres n’étaient pas là. heureusement, il pensait toujours à sa clé, parce qu’il se doutait qu’ils ne seraient pas là. Kyubin était toujours fourré avec son gars, comme s’il ne pouvait pas respirer quand il était loin, Kangmin avait probablement payé sa propre chambre comme la vie en communauté était trop difficile quand on avait son compte en banque, et Ilkyung devait encore désespérément essayer de trouver quelqu’un. A ce stade, ça lui faisait presque de la peine. « T’as pas pu t’acheter à manger du coup ? » Ses lèvres se pincèrent légèrement, hésitant entre l’ignorer et partir ou rester. De toute façon, avait-il mieux à faire ? Se coucher tristement sur son lit, ça ne lui apporterait rien. « Tu veux que je t’accompagne ? Tu pourras me rembourser plus tard. » Même s’il doutait un peu de le revoir un jour. Il n’était pas idole, c’était une certitude qu’il avait (sauf s’il avait débuté la veille) donc leurs chemins ne se recroiseraient sans doute pas.

Ce garçon qui venait tout juste d’arriver allait sûrement le prendre pour un fou. C’est vrai ! Qui, à son âge, s’amuserait à faire des figures acrobatiques dans le couloir d’un hôtel ? Alors oui, le plus jeune sentit le rouge lui monter aux oreilles quand ce dernier lui retorqua qu’il ne s’inquiétait pas… mais plutôt qu’il cherchait une raison à cette position étrange. Bon, il n’était pas non plus à poil ou en peignoir entrain de courir dans le couloir… y’a plus bizarre comme scène, non ? Jibae le regarda, haussant les sourcils en même temps que ses mains, pour montrer qu’il n’avait ni portefeuille, ni téléphone. « J’avais vraiment la tête ailleurs… j’ai tout laisser à l’intérieure ! » Puis il soupira fortement à la seconde question. Où était son coloc ? Bonne question… il avait sûrement la réponse mais ça lui faisait mal de savoir que c’était sûrement la vérité. C’est pourquoi sa réponse se fit sur le bout des lèvres… « entrain de bécoter sa copine, je suppose… » Et cela allait de soi avec le fait qu’il n’avait pas voulu aller le chercher. Il allait bien entendu, frapper aux portes de ses autres bandmates, mais tout le monde avait disparu. Soit c’était de la malchance, soit il était vraiment devenu le pestiféré de la bande. Puis son ventre se mit à gargouiller face à cet inconnu, comme si le surprendre en train de faire le poirier n’avait pas suffi. Il ferait mieux d’aller se recoucher… ah non, il ne pouvait pas, il était coincé dehors. Il secoua la tête pour répondre à la négative. « C’était justement ce que je m’apprêtais à faire… » Il releva la tête quand cet inconnu lui proposa de lui payer ses snacks. « Je ne veux pas te déranger… tu allais sûrement te coucher, non ? » Il se sentait déjà assez coupable de le retenir avec ses bêtises. A nouveau son ventre cria famine, répondant clairement à sa place. « En fait… je veux bien. Mais si tu es trop fatigué, tu n’es pas obligé. » Il se pinça les lèvres l’une contre l’autre, le regardant avec cet air de chiot larmoyant. « Tu n’auras qu’à me dire dans quelle chambre tu es, et je te rembourserais avant la fin du séjour ! » s’exclama-t-il, il ne voulait en aucun cas avoir des dettes envers ce jeune homme dont il ignorait encore le prénom.