go ahead, underestimate me ~ (( sangna ))

Emmitouflée dans sa grosse parka, le bas du visage disparaissant sous le col et l’écharpe de laine rose bien trop grande pour elle, il n’était toutefois pas compliqué de deviner qu’elle souriait. Le froid maquillait ses joues de la plus belle des couleurs tandis qu’elle marchait avec vigueur, sautillant parfois ça et là dans un tas de neige, le paysage sous ses yeux la faisait redevenir enfant. Le fait de se trouver avec un ami et non les crowns lui redonnant sans doute aussi la sensation d’être une femme et encore jeune, voulant en profiter même si elle trainait à ses côtés Sangwoo qui, pour ne pas changer, marchait à reculons. « Allez tête de pioche !! Arrête de bouder parce que je t’ai fait sortir de ta tanière et bouge ton popotin ! Je suis sûre que tu vas adorer ! » Elle ne lui avait pas dit où ils allaient, préférant garder la surprise, le prévenant juste de s’habiller chaudement et confortablement, sous-entendant qu’il lui faudrait pouvoir bouger comme il l’entendait. Là avait été son seul indice tandis qu’elle le conduisait désormais hors des pistes, dans un petit chemin à travers la forêt de conifères. S’il avait pris connaissance de la carte des activités et leurs lieux, sûrement saurait-il déjà où ils allaient, elle en doutait toutefois fortement et n’avait qu’une hâte : découvrir son expression lorsqu’il verrait les chiens. S'il n'était pas très enclin à sortir et s'amuser depuis plusieurs années, elle le connaissait assez pour le savoir adorer ces animaux et plus encore pour son cœur tendre. Il avait beau jouer le rabat-joie aigri la plupart du temps, même lorsqu'il faisait mine de ne plus en pouvoir d'elle - et peut être était-ce vraiment le cas - elle ne l'écoutait pas. Surtout comme lorsque ces derniers jours elle avait l'impression que le moral n'était pas au plus haut. Et que par dessus le marché, il lui cachait quelque chose !

En attendant, il lui faudrait ruser si elle voulait espérer amener cet idiot renfrogné à bon port, une moue boudeuse se dessinant sur ses traits avant qu’un sourire carnassier ne vienne le remplacer. Et il savait, la connaissant un peu trop bien, que ça n’annonçait jamais rien de bon pour sa pomme. « Tu veux que je te tienne la main, c’est ça ? Je suis trop loin de toi pour que tu avances ? Attends-moi, j’arrive. ~ » Si avec ça elle ne lui avait pas fait passer la seconde si ce n’est la troisième… Il ne s’agissait définitivement pas de Seo Sangwoo sous ce bibendum de fringues ! 

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Sangwoo ne peut que grommeler. Pourtant, l’activité, contre toutes attentes, ne lui est pas particulièrement désagréable. Le fait de s’aérer et de faire un peu d’exercice est sympathique, et c’est pour ça qu’il prend son temps à chaque nouveau pas devant lui, malgré Nayung qui semble prendre ça pour une bouderie certaines. Boude-t-il ? Peut-être, il n’en sait rien. Il est plus aisé de compter les moments où il ne boude pas, plutôt que l’inverse. « Je ne boude pas. » tient-il quand même à marmonner en détournant le regard, posant ses yeux sur les pins enneigés. L’emmène-t-elle réellement quelque part ? Il n’en sait trop rien. Il s’est habillé aussi chaudement que possible, mais n’a aucun réel indice sur l’activité. Et si c’était ça, la randonnée, l’activité ? Non. Nayung avait l’air de lui faire attendre quelque chose de particulier.

« Tu m’emmènes ici pour m’achever. » grommelle-t-il en se rendant compte qu’ils quittent les sentiers tracés pour faire du hors piste. « Tu sais que je suis bien plus fort que toi. Je te maîtrise sans aucun problème. » souffle-t-il en posant son regard grave sur sa silhouette enjouée. Qui aurait pu les croire amis ? Lui le bougon jamais content, et elle toujours pleine d’énergie et un peu trop prête à tripoter tout ce qui passe. Il n’empêche que depuis le décès de sa femme, Nayung avait été d’un soutien immensurable, alors même qu’ils n’étaient pas si proches à l’époque. Elle aimait Eunkyung, alors il ne voit pas d’autre option que de l’aimer, elle. Et elle a un bon cœur. Il ne peut pas l’ignorer.

La voix de Nayung, retentissant au milieu de sa réflexion, le fait légèrement sursauter. Un regard noir en sa direction. Il sait qu’il peut s’autoriser ces choses là avec elle, elle sait que c’est plus pour le spectacle qu’autre chose. « Non merci. » Et son pas s’accélère automatiquement, jugeant plus sage d’arriver le plus rapidement à leur destination sous peine de… « Tu es comme un chat. Qui joue avec sa victime avant de la dévorer... » souffle-t-il en marchant à côté d’elle. « Tu sais quoi ? » lance-t-il en tournant le regard en sa direction. Sortant la main de sa poche et venant attraper la sienne sans détours. « ça m’aide. Merci. Tu es la meilleure. » lui lance-t-il avec un sourire forcé et les dents serrées. Mais il peut au moins espérer la surprendre. « Tu es sûre que ton groupe survivra à ton absence temporaire ? » lui demande-t-il en laissant un sourire filer au coin de ses lèvres, « je sais que le mien ne survivra pas. Mais j’ai hâte de voir. Ce qu’elles auront bien fait comme bêtise. Ça me donne des excuses pour libérer ma colère. » Ses dents qui s’accrochent à l’intérieur de sa joue. « Pas que j’aie particulièrement de colère à exprimer. »

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Ah, il ne boudait pas ? Vraiment ? Alors pourquoi marmonnait-il dans sa barbe comme un enfant, franchement ! Pour qui la prenait-il ? Elle ne le connaissait que trop pour savoir que Sangwoo voulait dire boudeur en une langue exotique, certes encore inconnue, mais pas moins véridique. C’était écrit dans ses gênes. Sur son visage aussi, toujours fermé. A croire que sourire était aussi douloureux que de lui arracher une dent ! Mais c’était pas grave, elle avait l’habitude de son gros boudeur et l’aimait au fond tel qu’il était, haussant un sourcil hilare face à ses insinuations. L’achever ? Mais quelle bonne idée ! « Toi. Me maîtriser. Moi. » Le sourire en coin, elle ne peut s’empêcher de le regarder de haut en bas puis de bas en haut, secouant la tête de gauche à droite, décidément bien peu convaincue. « Il faudrait te lever tôt ! Tu as peut-être du muscle, que je n’ai jamais touché d’ailleurs donc on va rester dans l’hypothèse… » Est-ce qu’elle l’emmerdait en titillant son ego ? Clairement. « Mais tu ne sais décidément pas t’en servir et tu es tellement coincé que tu ne survivrais ni à ma proximité, ni à mes assauts. » Ce dont elle n’était à dire vrai pas peu fière. Lui qui réussissait toujours à éloigner les gens ou leur faire peur n’avait jamais réussi à se débarrasser d’elle. Et elle comptait bien continuer à le coller ainsi longtemps ! Il fallait bien que quelqu’un fasse fonctionner son corps et ses réflexes avant qu’il ne rouille, ne serait-ce que pour parler ou sourire avant qu’il ne se transforme en véritable homme des cavernes ! Bon, certes, il avait Nabi, mais c’était différent. Il avait besoin d’un ami, et sur la mémoire d’Eunkyung, elle jurait de ne jamais le laisser au fond de son foutu trou.

Raison pour laquelle elle ne cessait de le chercher pour un oui ou un non, lui proposant sa main comme si c’était un enfant. Bon, ok, elle le faisait aussi parce que c’était hilarant, mais détail. Il n’y avait qu’à voir comment il accélérait tout d’un coup, riant à gorge déployée face à sa victoire évidente. « Je suis le chat et toi la proie ? Tiens donc, je croyais que tu me maîtrisais aisément ? Sage décision que de se ranger du côté du vainqueur… » Elle n’était toutefois pas peu fière qu’il avoue pouvoir perdre face à elle. Il lui arrivait effectivement d’être… Redoutable. Comme en cet instant où, prenant sa main pour la faire taire et la surprenant certes, il pensait que ça suffirait. Que ça l’arrêterait. Fatale erreur… Il ne lui fallu que quelques secondes pour faire face au choc et riposter, glissant ses doigts pour les lier plus étroitement aux siens et venant s’accrocher de sa main libre à son bras, frottant son visage contre son épaule en ronronnant. « Tu acceptes enfin mes avances Sangwoonet, trop trop contente. » Il lui est toutefois impossible de rester sérieuse plus longtemps, explosant de rire et lâchant sa main pour venir simplement se pendre à son bras, peinant à avancer tant la crise était forte. Elle s’était plainte qu’il n’avançait pas assez vite il n’y a pas une minute ? Oui, et alors ?

C’est sa question qui la calme un tant soit peu, ou du moins la suite, ne comprenant pas trop ou il voulait en venir ni pourquoi il se défoulerait sur elles. Ce n’était pas son genre, loin de là. Et il n’était pas du genre à faire de blagues non plus. C’était… Louche. Et irrémédiablement, ça attisa sa curiosité. « Les Crowns se débrouilleront, je crois en Kiwoo et Suho ! Tant qu’ils ne laissent pas Dohyun seul… Ca devrait le faire. » Pour une fois qu’il était trop occupé dans la neige pour lui envoyer quatre cents messages, elle ne s’en plaignait pas ! « Toi par contre… Tu sembles avoir du mal à les éduquer… Je dois avoir peur pour Nabi ? » Qu’il fasse gaffe ou elle viendrait la voler ! Sa nièce adorée. Mais on s’écartait là !! Ce n’était pas ça qu’il fallait retenir de son discours, non… « Du coup, c’est quoi qui te met en colère ? » Les deux pieds bien dans le plat, strike Nayung ! « Et ne me répond pas rien, sinon je vais penser que t’es juste trop en manque mais que t’oses pas l’avouer. » Ou comment l’énerver plus encore et l’empêcher de s’enfuir en même temps. Dresser Sangwoo devenait de l’art.

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La réponse de Nayung étire l’espace de quelques secondes un coin de ses lèvres, avant que celles-ci ne retombent, avant qu’elle ne puisse l’apercevoir. D’où lui vient cette confiance en elle ? A-t-elle suivi un entraînement de ninja dont elle ne lui a pas parlé, pour être aussi sûre que dans un combat à mains nues, elle le mettrait à terre ? Elle a beau le traiter à cet instant comme un enfant qui tomberait sur les fesses d’une simple pichenette, il ne voit aucun scénario où il pourrait la prendre au sérieux, vexé également qu’elle aille jusqu’à lui dire toutes ces idioties. « Coincé ? » ne peut-il s’empêcher de répéter en sentant le sourire monter à nouveau, celui-ci, décidément jaune. Quel est le rapport ? Entre coincé, et le fait de faire la bagarre. « Tu crois que je n’oserais pas te toucher ? » demande-t-il en tournant son regard sombre en sa direction. La fusillant du regard sans réellement le vouloir, trop habitué à le faire naturellement. « Ta proximité ne me ferait ni chaud ni froid. Pourquoi est-ce que tu racontes ces sottises ? » lui répond-il agacé, sa mâchoire se serrant perceptiblement. « Tu veux juste m’énerver. » souffle-t-il en reposant son regard en direction de la route. « Tu fais ça pour m’embêter. » ajoute-t-il en fronçant un peu plus les sourcils. L’idée qu’elle croie vraiment à tout ce qu’elle est en train de raconter le vexant trop pour qu’il trouve là une autre explication. « Mais ça ne va pas marcher, Nayung. Ça ne marche jamais. Je suis un… roc. » se sent-il obligé de souffler, tentant de se redresser pour que sa carrure, au moins, impose la confiance qu’il veut se donner.

Lorsque la jeune femme vient se frotter contre son épaule, son visage de marbre ne peut que se déliter un instant pour laisser apparaître une grimace flagrante. Mais même si ce contact ne lui plaît aucunement, il n’a pas non plus la force de particulièrement la repousser, posant simplement ce regard jugeur sur sa silhouette. « Tu vois. Tu me provoques. » souffle-t-il sans parvenir à cacher une pointe d’affection sous son ton glacial. Il sait pourquoi elle agit toujours comme ça avec lui. Et ça a beau l’agacer la plupart du temps, il lui en est aussi reconnaissant silencieusement. Il sait que sa compagnie ne doit pas être agréable. Il lui est difficile de trouver quoi que ce soit de positif dans la plupart des évènements de la vie. Difficile pour lui de se départir de cette froideur sans nom où il a trouvé refuge, depuis deux ans. « Sangwoonet... » répète-t-il en laissant paraître une ombre de sourire sincère, l’espace de quelques maigres secondes. « Tu m’agaces. » lui souffle-t-il d’un ton qui semble pourtant vouloir dire tout le contraire. « Nayungie. » souffle-t-il d’un ton un peu plus bas et timide, détournant le regard dans la direction totalement opposée de la sienne, pour ne pas montrer si clairement sa faiblesse.

« Peur pour Nabi. » répète-t-il en laissant un rire lui échapper, préférant ne pas la prendre au sérieux plutôt que de se vexer. Son rire qui s’efface légèrement tout de même, dans le doute. « Tu trouves que... » commence-t-il en fronçant les sourcils. Même si ce n’est pas quelque chose dont il fait part à qui que ce soit, c’est une de ses peurs réelles. Ne pas être un assez bon père. Que Nabi grandisse en manquant de quelque chose. Il avait toujours pensé qu’Eunkyung savait tout faire, et lui rien. S’il fait de son mieux depuis son absence, il n’a jamais jugé faire assez, craignant se tromper de bout à bout, dans l’éducation qu’il lui prodigue. « Je l’éduque très bien. » finit-il par avouer sans parvenir à paraître entièrement confiant, son regard se durcissant par la force de ses sombres pensées. « Et je ne suis pas… en colère. » La glace autour de sa voix qui fond pour ne plus laisser apparaître qu’un doux filet. Il perd de ses forces. C’est toujours la même chose, avec Nayung. Il lui semble toujours qu’elle fait tout pour l’épuiser d’abord pour que ses défenses tombent rapidement. « ça serait mal ? Si je l’étais. » lance-t-il en regardant droit devant lui. « En manque. » achève-t-il en tournant le regard vers Nayung. Se décidant à l’embêter une seconde à lui adresser un sourire qui se veut charmeur. Évitant le sujet par un humour qui lui est pourtant si rare. « Tu penses que je suis coincé et que je ne te toucherais jamais. Et si tu te trompes ? » ajoute-t-il en penchant la tête sur le côté, ses paupières se fermant à moitié dans un regard lascif. Ce n’est pourtant pas son genre d’étirer ses blagues beaucoup trop loin. Son expression retombe et il repose son regard devant lui. « J’ai couché avec quelqu’un. » avoue-t-il aussi directement, sans en dire plus de détails.

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Coincé, oui. L’adjectif. Pourquoi était-il si surpris ? Ne se rendait-il donc pas compte de ce qu’il était devenu depuis… Et bien, le drame ? Elle aurait pu ajouter bien d’autres choses comme aigri, bougon, taciturne et elle en passait, néanmoins ne voulait-elle pas chercher à le vexer pour de bon. Juste le secouer un peu, pour qu’il sorte des sentiers battus. Pour qu’il se rappelle comment on exprimait ses sentiments et qu’une fois la pression relâchée, peut-être, il s’ose à sourire. Qui sait ? Elle ne disait pas non à cette maigre possibilité. Même si elle avouait aisément qu’il tirait sur la corde et qu’il était difficile de ne pas l’enfoncer. « Oh mais je ne doute pas que tu ne ressens rien à mon égard très cher, tu es disons juste… Avar du contact ? » C’était un bien faible mot mais elle le ménageait sur cette bataille là. Cela ne servirait à rien de pousser plus. Surtout quand il montait lui-même crescendo tout en répétant que tout ça ne lui faisait rien, qu’elle l’embêtait juste et qu’il… était un véritable roc, ne pouvant s’empêcher de le regarder ahurie avant de partir dans un fou rire incontrôlé. Ce qu’il ne fallait pas entendre !! Il avait le don pour faire des blagues tout en restant sérieux.

Il ne fallait de ce fait pas s’étonner si après coup, elle poussait la plaisanterie un peu trop loin, dans le simple but de lui prouver ses dires. De le faire sortir de son petit confort, aussi, ne supportant pas de le voir se renfermer toujours plus. Et tant pis si ça le dégoûtait, elle y survivrait, comme à ses regards assassins qui ne lui faisaient plus rien. Lui avaient-ils seulement déjà fait quelque chose ? Elle n’en était pas bien sûre. « Tu es sur ? » ne peut-elle s’empêcher de le titiller alors qu’elle avoue pourtant le provoquer de tous les côtés. Un véritable sport digne des jeux olympiques. Et pour ce simple sourire qu’il lui offre, si faible et court pourtant, elle sait qu’elle a bien fait. Que jamais elle ne l’abandonnerait. « Je prends ça comme une déclaration d’amour » argue-t-elle à son “tu m’agaces”, le clin d'œil partant avant qu’elle ne se fige un instant, prise au dépourvue. Nayungie ? Venait-il vraiment de… Wah. Incroyable. Le sourire fleurit, d’autant plus grand, une mélodie semblable au rire s’étirant alors qu’elle resserrait sa prise sur son bras, juste heureuse de l’instant. Se remettant de ses fous rires et surprises en tout genre.

C’est un autre sujet qui attire pourtant son attention, sur lequel il ne veut visiblement pas s’attarder mais y voyant là une alarme silencieuse. Comme s’il tentait de lui dire quelque chose sans en avoir vraiment le courage. Ou la force nécessaire de se poser les bonnes questions. S’engageant tout d’abord dans la plaisanterie avant d’arriver comme un tank. « Evidemment que tu l’éduques bien, même si tu ne la laisses pas assez voir sa tante adorée, tu devrais avoir honte. » Soupirant de désarroi, comme si on lui arrachait le cœur, tentant tout de même de le rassurer en voyant le sujet sensible. Il était un bon père, de ça, elle n’en avait jamais douté. Comme elle ne doutait pas qu’il fut énervé, quoi qu’il tente d’arguer à l’instant. Se retenant vraiment d’enfoncer le clou alors qu’il niait, patientant pour qu’il parle de lui-même. S’ouvre un tant soit peu. Se retrouvant sur le cul et freinant des quatre fers à ses mots. Comment ça ce serait grave s’il était en manque ??? D’où il sortait cette connerie ? Mais donc.. Il était vraiment… Les pensées s’entrechoquent dans sa tête, reconstruisant le puzzle, mais freinée par sa tentative d’humour, lui répondant par une moue blasée, pas dupe une seule seconde. Oh il pouvait lui offrir des regards langoureux et des sourires charmeurs s’il voulait, elle avouait aisément qu’il fut beau mais… Elle ne le connaissait que trop pour y croire vraiment. S’il éprouvait quelque chose à son sujet, il ne la draguerait pas présentement. En fait, il ne lui parlerait même pas, sûrement l’éviterait-il comme la peste tout en se flagellant parce qu’elle était l’amie de sa femme et elle ne savait quoi. Un sujet de discorde fréquent, n’arrivant pas à lâcher prise. Du moins, jusqu’à maintenant, balançant sa deuxième bombe du jour et le regardant réellement comme s’il fut un ovni. Avant de hurler de joie et sauter dans ses bras, l’entrainant dans des tours sur lui-même en sautillant, comme une enfant. « Non mais tu déconnes !! Pourquoi ce serait mal ! Je suis si contente pour toi !! » Il avait enfin craqué, se doutant que ça arriverait un jour mais… Peut-être pas si tôt. Soulagée de se dire qu’il recommençait à devenir humain. A ressentir. A désirer, quand bien même il allait devoir passer par une période compliquée. C’était le premier pas, et elle le fêtait comme il se doit. « Et si tu commençais par le début ? » Un invitation à se confier, de la façon qu’il désirait, en lui disant ce qu’il avait sur le cœur… Ne voulant le brusquer en lui demandant directement qui c’était ou si ça lui avait plu, sachant pertinemment qu’il ne devait pas voir cette faiblesse d'un bon œil.

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