birthday trip (ft. velsoo ♥) (hot)

Ses paumes sont moites. Quiconque connaîtrait Minsoo, à part les personnes les plus proches de son entourage, diraient qu’il n’est pas le genre à être timide. Nerveux. Peu confiant en lui. Car ce qu’il donne à voir à la plupart des gens est une surface parfaitement lisse : et personne ne pourrait se douter des démons enfonçant leurs griffes contre son cœur et des peurs le gardant éveillé la nuit. N’est-ce pas pour ça qu’il remplit chacune de ses minutes avec tant d’attention ? Pour échapper à cette douleur et à ce vide qui pointent leur nez à chaque fois qu’il se laisse aller à l’oisiveté. Un cruel vide qui lui est apparu ces derniers mois comme plus effrayant que jamais : les démons hurlant à en mourir face à ce qui lui était possible de perdre. Il ne sait toujours pas comment leur relation tient encore debout : pourquoi Velvet ne lui a pas annoncé la fin de leur couple, son dégoût face au pathétique de sa personnalité et les nombreuses faiblesses dont il est accablé. Il est presque plus effrayant de ne pas voir la fin arriver : Minsoo incapable de faire du sens de tout ce qui les définit, surtout lorsqu’elle est loin de lui. Trop honteux pour lui demander d’être rassuré et trop conscient d’en avoir trop besoin, se plongeant dans le travail pour ne pas trop penser, éviter, repousser l’inévitable.

Mais aujourd’hui il ne peut fuir ces sentiments. Aujourd’hui il doit les confronter comme il aura à confronter son regard : garder silencieux toutes ses interrogations et ses tortures internes pour tenter de trouver dans son attitude quelque chose qui lui donnera une petite sûreté sur ce fait là. Partira-t-elle ? Arrêtera-t-elle de lui parler ? Rompra-t-elle, l’abandonnera-t-elle ? Ce serait un parfait cadeau d’anniversaire : « ma vie serait mieux sans toi, donc je me donne ce cadeau ce jour là ». L’imaginer lui invoque des frissons.

Venu avec sa moto et un casque en plus pour pouvoir la faire monter derrière lui, Minsoo se gare pas loin du dortoir et lui envoie un message rapide. Le cœur battant et l’angoisse l’enserrant de peiner à imaginer ce que constituera cette journée, cette soirée, cette nuit même qu’il lui arrache, ayant pris soin de lui demander de garder son emploi du temps libre pour le lendemain. Il ne peut que prier pour qu’elle apparaisse vite : car autant Velvet est naissance de nombreuses de ses peurs, autant sa vision a le don de les calmer, son sourire et sa voix chaleureuse calmant ses maux et bâillonnant les pires démons. Lorsqu’il l’aperçoit enfin pénétrer dans la petite ruelle dans laquelle il s’est garé pour ne pas être photographié, un soupir lui échappe.

Il serait faible de lui avouer. Qu’à son goût ils ne se voyaient que trop peu et cela depuis un long moment, qu’il lui manque de voir son visage tous les jours, que son corps se réveille trop de fois rien qu’à penser à elle. Il garde tous ses mots dans cette langue qu’il vient mordiller. Incapable pourtant de retenir un léger sourire de venir étirer ses lèvres, son regard brillant de s’accrocher à son visage dont les traits lui sont plus faciles à discerner plus elle se rapproche. « Velvet... » soupire-t-il. Il voulait partir immédiatement car il y a un peu de route, mais le casque qu’il avait à la main est reposé sur le siège de la voiture. Ses mains se tendent en sa direction et s’enroulent autour de sa taille, la poussant contre le mur du bâtiment, protégée de sa rugosité par son bras qui la tient. Personne ne passera ici : c’est pour ça qu’il s’autorise à tirer sur le masque qu’il portait pour laisser apparaître ses lèvres, envieuses de ses jumelles qu’elles viennent presser sans attente. Son corps s’embrase et un soupir lui échappe tout contre elle, une de ses mains se redressant pour venir caresser sa joue. Tu m’as manqué. Ne peut-il pas au moins susurrer ces mots ? Mais les prononcer serait une faiblesse à laquelle il ne veut céder. « Désolé. » souffle-t-il doucement entre deux baisers, butinant ses lèvres charnues avec envie, le brasier augmentant un peu plus à chaque seconde passante. Il finit pourtant par se forcer à rompre l’étreinte dans un soupir peiné, fronçant les sourcils et venant enfoncer son regard profondément dans le sien. « Tu... » commence-t-il en clignant légèrement les yeux, arrivant sur terre « … as pris ton pyjama ? » demande-t-il en changeant radicalement de ton. Un rire gêné s’échappant de ses lèvres et son regard penchant vers le bas un instant avant de remonter. Tu m’as manqué. Non. Toujours pas. « Peut-être que je ne te ramènerai pas. Tu n’as pas peur ? » souffle-t-il doucement en s’autorisant à lever les doigts pour caresser une mèche de ses cheveux, « joyeux anniversaire... » murmure-t-il finalement avant de soupirer, incapable de s’arracher à la contemplation de son visage.

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Les mois avaient défilé à une vitesse effrénée et Velvet avouait ne pas les avoir vu passer. Trop occupée par nombre de choses, les événements s’étant enchaînés sans crier gare et ayant mis à mal ses émotions. La page Revelio s’était clôturée dans les larmes et son changement d’agence peu de temps après l’avait forcée à adopter une nouvelle routine et trouver des repères loin de ses points d’attaches. Plus de Youngmin pour lui dire quand manger ou arrêter de s'entraîner, encore moins de Minsoo en invité surprise entre deux mouvements de danse. Si beaucoup de choses lui avaient manqué, les regrets d’une époque révolue étaient ceux qui l’avaient le plus plombée, devant se battre contre elle-même pour ne pas céder à la négativité et arriver à avancer. L’impression de n’être qu’un mauvais présage s’était pourtant renforcée quand, quelques mois plus tard, Micah s’en était allée à son tour, disant adieu au milieu de l’entertainment. Se demandant réellement si elle ne cassait pas tout ce qu’elle touchait et si elle ne ferait pas mieux de partir à son tour avant que Kassiopeia n’implose. Elle ne l’avait cependant pas fait. Parce qu’elle ne voulait laisser comme dernière impression celle d’être lâche.

Malheureusement, quand son cerveau tournait trop… Les mauvaises habitudes reprenaient le pas, et il fut un temps compliqué où les nuits étaient trop courtes et décalées, les repas oubliés ou pris sur le pouce et le corps que trop malmené. Elle avait dû se forcer à jeter la bombe anti-douleur pour ne plus l’utiliser à outrance et recommencer à écouter les signaux que lui envoyaient l’épave qu’elle était. En somme : elle avait tout fait de travers et, dans sa honte de n’être qu’un boulet, elle s’était quelque peu cachée et éloignée des autres. Il était désormais temps d’y remédier, d’autant qu’il s’agissait en ce jour de son anniversaire.

Les messages qu’elle avait reçu de Minsoo étaient en somme fort énigmatiques, et si elle avait fourré dans son sac son nécessaire de toilette sans poser plus de questions, elle s’en retrouvait aujourd’hui bien curieuse. Elle se refusait toutefois à demander quand il avait pris tant de soin à mettre en place sa surprise, enfonçant avec précaution une casquette sur sa tête avant d’y ajouter une paire de lunettes. Le camouflage réussi, elle se dirigea sans plus tarder en direction de la ruelle indiquée.

Elle ne s’attendait toutefois pas à le trouver accompagné d’une moto flambant neuve, la surprise se lisant sur ses traits alors qu’elle le rejoignait, son sourire se répercutant dans les lueurs rieuses de ses prunelles. Le voir lui faisait du bien, et sans doute aurait-elle dû y penser plus tôt pour contrer la déprime. Mais il n’était jamais trop tard, pas vrai ? Et alors qu’elle se faisait capturée à peine à sa hauteur, quelques notes chantantes s’échappent de sa gorge avant de mourir contre ses lèvres. « De quoi ? Me plaquer contre le mur comme premier réflexe ? » Riant de plus belle avant de lui rendre son baiser, se décidant à profiter de l’instant et non se torturer, la rondeur de ses charnues lui faisant de toute manière tout oublier. Il met pourtant fin aux retrouvailles, semblant autant gêné que désireux d’obtenir réponse à quelconque question. Quant à savoir laquelle… Le mystère restait entier, l’esquisse malicieuse se dessinant sur son sourire alors qu’il croyait pouvoir lui faire peur. « Je devrais ? » Un souffle, semblant de confidence, pas le moins du monde effrayée. « Et si je ne veux pas que tu me ramènes ? » continue-t-elle sur un ton plus suave alors que ses doigts venaient caresser le grain de sa joue tout juste rasée. « Peut-être que j’aurais aussi dû oublier mon pyjama… » lance-t-elle alors sur le ton de la blague, avant de venir pourtant apposer ses lèvres avec lenteur sur les siennes, les agrippant légèrement et restant un instant là à mélanger la chaleur de leurs souffles. Finissant par s’éloigner un peu plus alors qu’un sourire mutin se dessinait. « Je vois que tu as sorti le grand jeu pour aujourd’hui ! Mais tu sais, je n’avais pas besoin d’une moto pour faire du rodéo, j’ai déjà mon destrier. » Le clin d'œil volant alors qu’elle s’échappait du mur sans crier gare pour venir attraper le casque lui étant destiné en riant, plutôt fière de sa blague. « Alors, tu m’emmènes où ? Au septième ciel ? » Ok, peut-être qu’au final… Elle n’avait pas fini de l’embêter, sa simple présence lui ôtant un poids si lourd qu’elle se sentait flotter sur un petit nuage, à des lieux de toute préoccupation. Et ça lui faisait un bien fou.

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Son apparition le détend. Alors que ses lèvres s’embrasent à force de rencontrer leurs jumelles, chacun de ses muscles se délace lentement, un long soupir lui échappant face au soulagement qui vient l’entourer comme un plaid réconfortant. Elle est là. Tant pis si elle veut s’arracher à lui, il ne croit pas pouvoir être capable de lui en laisser l’opportunité, son cerveau se réveillant pour lui donner déjà mille scénarios où il la retiendrait et la convaincrait de lui donner une seconde chance. Elle ne donne pourtant aucun signe qui montrerait son envie de fuite: pas alors qu’elle l’embrasse aussi chaudement que lui, pas alors qu’elle rit contre lui. Peut-il se laisser aller à penser que tout ira bien? Il sait en tout cas que ces quelques secondes sont un lieu où il peut se laisser aller à être en sécurité, bien trop honteux de trouver ce genre de sentiment dans les bras de Velvet quand jamais même il n’avait imaginé se laisser ainsi vulnérable face à qui que ce soit. Mais lorsqu’elle est là son coeur ne bat plus très bien, il s’en retrouve idiot à laisser toutes ses défenses s’effondrer dans l’envie de se noyer dans cette chaleur lumineuse qui la caractérise. Non, il ne pourra jamais la laisser partir.

Les taquineries de Velvet dessinent une esquisse plus détendue sur son visage. Les coins de ses lèvres relevés en un doux sourire tandis que ses yeux sombres la détaillent, son cœur gonflant de joie de pouvoir observer avec attention chacun des traits de son visage. La réalité de sa présence ici lui échappe encore, et il s’apprête à tendre le bras pour se rassurer de sa tangibilité lorsqu’elle le fuit, sans lui demander son avis. Il se tourne pour suivre son trajet et pourtant il ne fait pas un pas en sa direction. Le silence et le calme le reprennent alors que Velvet virevolte, son cœur accusant de chacune de ses taquineries en se remplissant d’une chaleur addictive et qui ne lui avait que trop manqué ces derniers mois. Leurs brefs échanges avaient bien déclenché l’étincelle mais l’avaient toujours laissé sur sa faim, et maintenant, Minsoo commence déjà à regretter que leur petite escapade ne puisse pas se prolonger en une, ou plusieurs semaines.

Peut-être toute la vie. “Est-ce que tu embêtes tous les hommes comme ça ou est-ce une attention qui m’est particulière?” lance-t-il en relevant un sourcil, ignorant le désagréable sentiment qui essaie de se pousser aux portes pour lui laisser à penser au champ des possibles. Pour se distraire, Minsoo ne résiste pas à l’envie d’enfin se rapprocher de Velvet, incapable de laisser une distance de sécurité convenable entre leurs deux corps quand tout en lui crie de le presser. “C’est ton anniversaire. Alors je t’en donne le droit…” murmure-t-il en esquissant une petite moue arrogante, l’air d’un roi qui donne ici le plus beau cadeau à quelqu’un qui de toute façon, ne s’était jamais retenu d’en profiter avant. Combien même se donne-t-il des airs, ce serait mentir de dire que la façon que Velvet a de l’embêter ne lui confère pas un certain charme, quand beaucoup ne se laisseraient pas aller à tant de familiarité. Alors que son regard s’égare sur le côté d’un air faussement vexé, il se force à le remonter en direction de son visage, un long soupir s’échappant de ses lèvres. “Il faut y aller.” murmure-t-il de sa voix grave, louchant sans aucune gêne en direction des lèvres de Velvet encore rougies, celles qu’il torturait sans gêne il y a si peu de temps. Un autre soupir, frustré, et torturé, lui échappe. “ça m’apprendra à vouloir être roman-...” commence-t-il avant de froncer des sourcils, un bête rire gêné lui échappant. Romantique, lui? Qui essaie-t-il de tromper? Il l’a été tant de fois et sans gêne avec des dizaines de femmes, leur ressortant la formule aseptisée et parfaitement calculée tout droit sortie des plus niais des kdramas. Mais lorsqu’il s’agit de Velvet… la sincérité de ses propres gestes lui confère une profonde timidité, lui qui n’aurait jamais pensé que la niaiserie pourrait lui venir naturellement. Un frisson de dégoût le traverse à l’imaginer.

Minsoo finit par se pencher en direction de Velvet pour dérober ses lèvres une brève fois, soupirant de devoir s’en tenir là. Puis, il s’empare du casque de la jeune femme pour lui enfoncer sur la tête et bien l’attacher, prenant gare à ce qu’il ne bouge pas, avant de s’emparer du sien. Il n’a pas encore eu bien le temps de profiter de son nouvel engin, et il ne voit personne d’autre avec qui il aimerait autant partager ce moment: mais tout autant, l’idée de conduire avec Velvet derrière a le don d’augmenter son stress. Il devra conduire avec attention et faire gare à ce que rien ne puisse arriver: lui qui était habitué à oublier le code de la route et à dire légèrement qu’au pire du pire, il pouvait juste mourir.

Enfourchant l’engin, soupirant de plaisir de prendre le guidon entre ses mains, il attend que Velvet soit elle aussi montée et que ses bras se soient enroulés autour de sa taille pour enlever la béquille et commencer la route. Souriant bêtement sous sa visière de la sensation agréable qui vient fourmiller dans chacun de ses membres. Elle lui a manqué. Peut-être aurait-il eu le courage de le dire à cet instant, commodément incapable de lui signifier à présent. Il n’empêche qu’à chaque fois qu’ils sont arrêtés à un feu rouge, il vient poser sa main sur la sienne pour profiter de sa simple présence contre lui.

La ville de Seoul donne lieu aux autoroutes, puis bientôt aux petites routes de campagne jusqu’à ce que la moto s’arrête à l’orée d’un chemin. Le panneau en bois enfoncé à côté des gravillons ne donne pas lieu à beaucoup de surprise par rapport à l’endroit où ils se trouvent: le nom du camping entouré de marguerites peintes à la main. Aidant Velvet à descendre de la moto, Minsoo finit par enlever son casque et remettre ses cheveux en place à l’aide de ses doigts. “C’était pas trop long?” demande-t-il. Les deux heures de route sont passées assez rapidement pour lui mais peut-être est-ce uniquement parce qu’il était au guidon.

Tournant la tête, son regard se pose sur l’écriteau. Minsoo ne peut s’empêcher d’éclaircir la voix d’un air gêné. “J’ai pensé que ce serait…” commence-t-il avant de s’arrêter, incapable de se décider sur exactement le mot à donner. Oserait-il dire qu’il avait pensé avec excitation au fait de s’endormir contre Velvet après avoir observé les étoiles, main dans la main? L’idée le rend inconfortable et lui donne la bête idée d’être réellement niais, et c’est pour ça qu’il se décide à prétendre qu’elle n’a jamais traversé son esprit. “ça changera de la ville, non?” finit-il par lancer hésitant, un sourire timide étirant ses lèvres avant que son regard ne s’échappe sur le côté. Récupérant son sac dans le coffre, il vient finalement attraper la main de Velvet dans la sienne pour la tirer en direction de leur emplacement.

Il suppose qu’on ne l’a vraiment pas arnaqué. Au lieu d’une tente en plastique agglutinée au milieu de dizaines d’autres, ici l’intimité est de mise et la demeure conviendrait presque à une princesse des genres de Dambi. Une tente blanche en tissu déjà plantée et ouverte sur le lac un peu plus bas, personne aux alentours et les arbres les protégeant du froid. Le sourire se plante sur le visage de Minsoo à la vision, bien qu’il n’ait jamais été du genre à s’émouvoir à cause de la nature. Peut-être est-ce simplement la compagnie. S’approchant de la tente ouverte, il observe un long moment le couchage blanc avant de se tourner en direction de Velvet. Pense-t-elle qu’il est en train de réfléchir à des trucs louches? “Je serai sage.” affirme-t-il en venant poser la main sur sa poitrine, trahissant lui-même les pensées indécentes qui menaçaient de passer par son esprit. Et pourtant il est sincère. Ses pensées beaucoup plus innocentes qu’il ne l’aurait pensé alors même que l’idée de dormir avec Velvet fait battre son cœur d’envie. “Tu…” demande-t-il soudainement, peu sûr de lui-même. Ne l’est-il pas depuis qu’il est parti de chez lui? Non… depuis qu’il a pensé à son anniversaire? Craignant que tout ce qu’il fasse ne soit pas assez et ne la pousse définitivement dans la direction opposée de la sienne. Minsoo déglutit difficilement. “Tu es heureuse de passer ton anniversaire avec moi… pas vrai?” lui demande-t-il sans parvenir à cacher l’angoisse qui vient faire trembler son ton, fourrant nerveusement les mains dans les poches de sa veste. “Tu es heureuse d’être avec moi… pas vrai?”

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Est-ce qu’elle embêtait tous les hommes comme ça ? Pourquoi cette question semblait-elle à double sens ? Ne se savait-il pas spécial ? « Oui. » commence-t-elle taquine, avait de continuer. « Je les embête tous. » Évidence même, le faisant également avec les femmes. « Mais pas comme ça. » Du moins, pas avec ce genre de sous entendu, venant appuyer sur le bout de son nez de son index, le sourire léger. « Pourquoi, tu es jaloux ? » Son rire emplissant l’air de notes chaudes alors qu’il se rapproche et lui fait l’honneur de lui donner le droit de l’embêter, en ce jour spécial. Comme si elle avait déjà demandé quelconque autorisation ! Comme si elle ne continuerait pas une fois les douze coups de minuit passés. Elle n’était pas Cendrillon. Secouant la tête de gauche à droite, autant amusée que sidérée. Minsoo avait toujours été un sacré numéro. Il le démontrait encore aujourd’hui.

« Où m’emmènes-tu ? » demande-t-elle lorsqu’il l’informe qu’ils doivent y aller. Pour l’instant, elle n’avait pas le moindre indice si ce n’était qu’ils y allaient en moto. Et qu’ils y passeraient la nuit, d’où la mention des affaires de toilette. Mais en dehors de ça ? Elle n’avait ni une idée de la localisation, ne sachant pas s’ils quitteraient vraiment Séoul ou pas, et encore moins ce qu’ils feraient une fois là-bas. Le mystère était complet, et elle devait avouer, sans trop de difficulté, que ça lui plaisait. Elle était femme à aimer être surprise, se mordant la lèvre pour ne pas s’esclaffer de plus belle quand il se coupe, parlant visiblement de romantisme. Aurait-il peur de verser dans le niais ? Qu’avait-il prévu, un dîner aux chandelles ? Il était si difficile à cerner… capable de lire en lui qu’à travers ses moments de vulnérabilité. Peu importait, elle saurait bien assez tôt ! Et plus vite ils y seraient, plus vite le voile serait levé ! Goûtant à ses lèvres une dernière fois, comme un aperçu de ce qui allait arriver, avant que son casque ne lui soit enfoncé et attaché, prête pour le grand départ.

Elle qui n’était jamais monté sur une moto pourrait vous dire sans hésiter en cet instant qu’elle adorait ça. Que ce soit la vitesse, cette sensation vertigineuse de voler et affronter le vent de concert et la chaleur de leur étreinte, leurs corps scellés de ses bras et parfois de leurs doigts mélangés… tout avait un arrière goût de plénitude, auréolé des paysages devenant tableau abstraits peints aux couteaux et reflétés de diverses couleurs par les rayons timides du soleil qui perçait à travers le ciel voilé. Un moment hors du temps, ce dernier s’étirant et se rétractant, si bien qu’elle n’aurait su dire si elle avait trouvé l’instant éternel ou, au contraire, beaucoup trop court. « Je n’ai pas vu le temps passé ! » Une réponse qui voulait à la fois tout et rien dire mais reflétait bien sa pensée. Suivant elle aussi son regard pour se poser sur l’écriteau peint joliment, donnant un aspect bucolique à cet endroit. Ce dernier semble pourtant buter sur ses mots, et lorsque la fin de sa phrase se fait hésitante, elle l’encourage d’un hochement de tête, le sourire tendre. « C’est parfait. » C'était vraiment le cas, n’étant pas femme compliquée et aimant la nature. Dans un certain sens, par rapport à Séoul, c’était dépaysant. Et ça lui rappelait un peu des paysages verdoyants de son Canada.

C’est presque religieusement qu’elle suit son petit-ami, n’osant piper mot et n’en ayant à dire vrai pas envie, trop occupée à redessiner la nature verdoyante de ses orbes fauves et en apprivoiser chaque contour. Se laisser aller à entendre le chant d’un oiseau entre deux crissements de leurs pas sur les galets ou humer l’air de la forêt, imaginant déjà ce que serait le coucher de soleil lorsqu’elle découvre le lac. Ce n’est que lorsqu’elle aperçoit la tente qu’elle se reconnecte avec la réalité, un sourire conquis venant ourler ses lippes. Il avait vraiment vu les choses en grand, s’apprêtant à l’enlacer de dos lorsqu’elle est stoppée par sa remarque, explosant de rire. « Toi, sage ? » En vérité, il avait été plus qu’exemplaire ces derniers mois, en dehors du fait qu’ils ne se voyaient que peu. Et il fallait dire que lorsqu’ils avaient décidé de sortir ensemble, il avait paru plus que timide. Pourtant… il lui avait dit avoir eu plusieurs conquêtes et elle l'imaginait mal être du genre sage. A croire qu’elle lui avait retourné le cerveau. « Je n’ai rien dit, tu sais. » Prouvant bien, de ces quelques mots, qu’il était celui à y avoir songé le premier. Pas que ça la gêne, bien au contraire. Quand il lui avait affirmé qu’ils ne rentreraient pas, elle ne s’était pas imaginée enfiler des perles ! Elle ne s’attend toutefois pas à ce revirement soudain d’ambiance, le détaillant les orbes rondes sortir quantité d’inepties. Se posait-il vraiment pareilles questions ? C’était insensé. Et tout autant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était de sa faute. Qu’elle n’avait pas été assez présente pour lui. Et ce simple fait la peinait grandement, réduisant la distance jusqu’à venir l’enlacer, passant les bras sous sa veste en cuir ouverte, comme quémandant sa chaleur. « Idiot. » Ne peut-elle s’empêcher de souffler. Parce que c’était bien vrai. Comment pouvait-il avoir organisé tout ça et l’avoir emmenée si loin s’il n’était pas sûr des sentiments qu’elle entretenait ? Il fallait être fou. L’une de ses mains remontant pour venir prendre son visage en coupe et caresser de son pouce le grain tout juste rasé de sa peau alors qu’elle apposait ses lèvres sur les siennes avec autant de douceur que de ferveur. « Je suis heureuse. » Une affirmation venant du cœur, ses prunelles éclatant de vérité plongées profondément dans les siennes. « Et je n’ai jamais douté. » De lui. D’eux. De tout ce qui les concernait. « Sinon, pourquoi serai-je ici ? » Elle n’était pas aussi cruelle. Elle serait aussi tout bonnement incapable de se forcer, soupirant alors qu’elle venait jouer avec le col de son tshirt, une étincelle de malice s’allumant dans ses obsidiennes. « Tu veux que je te le prouve ? » Les teintes suaves de son ton ne laissant pas à douter sur ses intentions, l’esquisse coquine ornant ses lippes. « Je crois que tu t’imaginais des trucs, là, avec moi… il n’y a pas deux minutes. » Changeant l'ambiance en un clin d'œil en le poussant de sa paume contre son torse doucement vers la tente, provocatrice.

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Minsoo se tend. Il peut encore tout annuler. Se mettre à exploser de rire devant Velvet et lui avouer que tout ceci n’était qu’une vaste blague. Oserait-elle vraiment rompre avec lui dans un cadre idyllique?... Peut-être là est-ce une raison de ne pas revenir sur ses mots et de profiter du moment, si? Mais si on suivait cette même logique, qui romprait avec lui le jour de son propre anniversaire… Qui monterait sur sa moto et serait agréable et taquin avec lui pour lui briser le cœur après… Ne se faisait-il que des plans sans queue ni tête dans sa tête, par simple peur? Et si Velvet avait juste été occupée, et était heureuse de le retrouver, après tout ce temps?...

Non, impossible de baisser sa garde. Il n’empêche qu’il flanche un peu, lorsque Velvet éclate de rire. Oui. Lui, Choi Minsoo. Sage. Est-ce si dur que ça à croire? Une petite moue vient prendre ses traits pour montrer à quel point il est vexé, incapable de se vouer à une esclaffe aussi franche que la sienne. Et même s’il fait toujours la même expression lorsque Velvet se moque ou le taquine, il n’empêche que ce serait mentir de dire qu’il n’apprécie pas l’attention, et qu’elle ne réchauffe pas agréablement sa poitrine. “Arrête de te moquer.” marmonne-t-il dans sa barbe, “je sais que t’as rien dit mais je l’entends. Tu le cries!” Il aurait mieux fallu pour lui de juste changer de sujet au lieu d’enfoncer le clou, mais tant pis. S’il doit passer pour un pervers alors au moins se défendra-t-il jusqu’au bout, que personne n’ait une seule preuve de sa culpabilité.

Il s’apprête d’ailleurs à lui expliquer de A jusqu’à Z. Un plan avec de jolis mots et des images pour lui montrer à quel point ses pensées sont loin des endroits sombres et viciés qu’elle semble sous entendre. Seulement, sa chaleur qui s’approche de lui et vient bientôt l’envelopper l’arrête dans son élan, et ses lèvres ouvertes, prêtes à se vouer au plus impressionnant des discours, se referment d’un coup net. “Tu…” commence-t-il avant de s'éclaircir légèrement la gorge. C’est agréable. Ces bras qu’elle vient passer autour de son torse, sous sa veste en cuir. Il soupire légèrement. “Tu as froid?... J’ai pris des couvertures…” marmonne-t-il, sous-entendant qu’elle n’était qu’à la recherche d’une source de chaleur. Quand bien même ça serait le cas, il passe lui-même ses bras autour de sa frêle silhouette pour la maintenir contre lui. Voilà, Velvet, impossible pour toi de t’échapper.

Il accueille l’insulte avec une légère moue. Idiot. Il aimerait lui trouver un bel argument mais il ne sait pas sur quoi elle se base, pour en arriver à un tel constat. Ses pensées arrêtées par les lèvres charnues de Velvet qui fondent en sa direction, les siennes y répondant avec habitude. Un brasier montant dans son corps tandis qu’il l’amène un peu plus contre lui, tout entier prêt à approfondir leur baiser, mais prenant comme exemple la douceur de Velvet pour ne pas se laisser emporter. Choi Minsoo n’est pas un pervers. N’était-ce pas ça qu’il essayait de lui prouver il y a à peine quelques minutes?!

“Tu es… heureuse.” répète-t-il avec un petit air idiot, clignant des yeux avant d’éclaircir la gorge. “Bien sûr que tu es heureuse. Tu es avec moi. Qui ne le serait pas?...” lance-t-il avec un faux air arrogant, incapable de se laisser aller à imaginer que peut-être, Velvet est entièrement consciente de la peur qui habite chacune de ses cellules. Son regard s’égare sur le côté, incapable de s’ancrer au fond du sien, mais tout autant, la proximité de leurs corps l’empêche de laisser ses pensées divaguer.

Elle n’a jamais douté. Mais de quoi, au juste? L’incompréhension vient peindre les traits de Minsoo. Il n’est pas idiot. Il peut se laisser aller à comprendre ces sous-entendus mais il ne se l’autorise pas. Parce que ça serait trop beau. Parce que ça serait se laisser aller à trop de faiblesse, et chacun de ses muscles se tend rien qu’à l’idée. “Parce que tu aimes les arbres, bien entendu. Quelle autre raison.” marmonne-t-il sans insuffler la moindre confiance à un seul de ses mots, marmonnant dans sa barbe plus qu’autre chose, laissant son regard fuir avant de s’enfoncer dans celui de Velvet à nouveau. Les frissons commençant à danser dans son bas ventre de la simple façon qu’elle a de jouer avec le tissu de son haut. Un soupir chaud lui échappe. “Ne m’...” commence-t-il avec l’intention de dire Ne m’allume pas. Mais alors là serait la preuve qu’il est définitivement pervers. Elle ne fait que jouer avec son t-shirt, nom de dieu. Il doit se reprendre.

Minsoo vient se mordre avec violence l’intérieur de la lèvre inférieure, pour ne pas flancher. Incapable de ne pas laisser des évocations interdites danser devant ses prunelles. “Pas besoin. J’ai compris ce que tu voulais dire. Je te crois.” ment-il entre ses mâchoires serrées, essayant de ne pas se concentrer sur l’expression enjôleuse qui est en train de prendre part de chacun de ses traits. Le jeune homme ne peut s’empêcher de soupirer longuement. “Velvet, tu…” commence-t-il, prêt à lui dire de s’arrêter maintenant, avant que celle-ci ne mette les pieds dans le plat. Ses prunelles s’écarquillent et, chose improbable, la température de ses joues semble chauffer. “Tu te t-trompes!” balbutie-t-il alors que Velvet commence à le pousser, son regard légèrement paniqué venant se poser sur ses mains, avant de remonter en direction de son visage. Il est obligé de faire des pas en arrière, c’est un fait, mais il ne peut s’empêcher de trébucher sur une branche d’arbre pour atterrir en plein sur les fesses. “Velvet!” vient-il gronder en lui adressant une moue. Qui est cet homme? Celui qui poussait les femmes dans son lit, qui les amenait avec les plus jolis mots sans aucun scrupules, quand bien même ils n’étaient que mensonges. Pourquoi se transforme-t-il en chaton effrayé, incapable de trouver les bons mots ou les bonnes actions pour…

“Tu es sûre?” lance-t-il en enfonçant son regard dans celui de Velvet. Il n’a pas l’air exactement fin, là. Devant l’entrée de la tente, les fesses par terre face à Velvet, en position d’infériorité totale. Il serre les doigts et sent des feuilles mortes s’écraser contre sa paume, une expression dégoûtée passant sur ses traits à cause de la sensation. Un silence s’étire. Il s'accroche à l'intérieur de la lèvre inférieure avant de continuer. “Tu ne doutes pas. Tu n’as jamais douté, c’est très bien tout ça mais…” commence-t-il en fronçant les sourcils, “ça c’est maintenant. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Tu regretteras. Tu finiras par regretter.” affirme-t-il sans hésitation, plus de confiance dans le fait qu’elle soit sur le point de l’abandonner que sur le fait qu’elle veuille rester à ses côtés. Reprenant un peu de force, il se remet debout et enfonce son regard dans le sien, sans parvenir à cacher une certaine frustration. “Je ne veux pas te toucher si…” commence-t-il avant de serrer la mâchoire. En vérité, c’est lui le faible. Lui qui est dans la situation dans laquelle il a mis tellement de personnes sans même se questionner sur leurs sentiments. Lui qui désespère d’envie de la garder à ses côtés comme le plus niais du monde, lui qui craint de se donner à quelqu’un qui s’effacera peut-être de sa vie avec autant de violence qu’elle y est arrivée. Lui qui se sent tout d’un coup vieux jeu, priant presque pour qu’une nuit ensemble soit une promesse de mariage et d’amour éternel. Il se dégoûte. “Ils partent toujours. Les gens partent toujours au moment où tu…” Ses dents s’accrochent un peu plus à sa lèvre, la douleur l’aidant à se concentrer au moins quelque part. “Tu dois me promettre que tu ne partiras pas.” achève-t-il en laissant son regard, légèrement embué, partir sur le côté. Il renifle, sans pouvoir s’en empêcher.

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« C’est donc moi la perverse ? » Puisqu’elle semblait, selon lui, être celle à penser (et même crier sans ouvrir la bouche) des choses indécentes en ne voyant que cette petite tente pour deux. De quoi croyait-il pouvoir se dédouaner ainsi ? Avait-il si honte que ça de la désirer ? C’en était presque mignon, sourire flottant au coin des lippes alors qu’elle le détaillait de biais, finissant par hausser les épaules. « Soit, disons que c’est moi. » Ca avait beau être faux, n’ayant eu le temps de penser à rien, elle mentirait en disant qu’elle n’avait jamais eu envie de plus alors… si blâme il y avait, elle le prendrait sans sourciller.

Le problème devient toutefois rapidement autre et bien plus sérieux, peinée de le voir souffrir autant en silence et ne pouvant s’empêcher de venir se serrer contre lui pour le rassurer. Parce qu’il lui avait manqué, aussi, se reposant contre son torse puissant et se laissant aller là quelques instants, un sourire amusé maquillant ses traits alors qu’elle soupirait. « Je t’ai toi, pas besoin de couvertures. » Ce ne serait sûrement pas le même discours quand la nuit tomberait mais en attendant… sa chaleur lui suffisait amplement. Surtout qu’elle n’avait pas froid de prime abord. Non, elle voulait lui montrer, aussi bien par les mots que les gestes, qu’il était important. Que toutes ses craintes étaient infondées et que rien n’avait changé entre eux. Au contraire, elle se découvrait aujourd’hui bien plus nécessiteuse de sa présence qu’elle ne l’aurait cru, apaisée d’une simple étreinte quand ces derniers mois avaient été franchement tumultueux. Encore une fois n’avait-elle pas assumé ce trop plein de changements, pas toujours bons, dans sa vie. Elle s’était laissée submergée. « Tu le sais, alors… c’est tout ce qui importe. » Qu’elle était heureuse avec lui, bien qu’il le répète avec si peu de vigueur. Au moins faisait-elle passer le message en insistant, du moins elle espérait.

La suite la surprend toutefois, sortie d’elle ne savait où et l’esclaffe s’échappant avec autant de naturel que la blague était nullissime, le regardant avec ce mélange d’effarement et de tendresse avant de sourire, pleine de malice. « Ah vraiment ? » ne peut-elle s’empêcher d’arguer, toute personne la connaissant sachant que c’était la suite dont il fallait se méfier. « En vérité, j’aime un arbre. Un tronc, pour être plus exacte, mais je n’ai encore jamais tâté de sa solidité. » Son regard dérivant en direction de son pantalon avant que sa moue ne se fasse plus fourbe, ses lippes mangeant son minois. S’il croyait pouvoir gagner au jeu du plus con, il se fourrait allègrement le doigt dans l'œil, qu’on se le dise ! Elle avait une médaille d’or dans le domaine.

Quant au fait de ne pas l’allumer… n’était-ce pas de notoriété commune qu’elle avait un problème avec les ordres ? Qu’elle n’en faisait qu’à sa tête, aussi ? Si, sans aucun doute. « Tu me crois ? Vraiment ? » reprend-elle d’une voix suave et traînante, ses lippes s’agrandissant jusqu’à venir manger son minois. Il n’avait pourtant pas l’air fort convaincu, malgré la teinte écarlate qui prenait ses joues et les balbutiements qui suivaient. Comment ne pas continuer quand il était ainsi à croquer ? Ce serait pur péché, mordant sa lippe coupable en le voyant tomber à la renverse et son prénom ainsi grondé, essayant du mieux qu’elle pouvait de ne pas s’esclaffer. A les regarder, on croirait vraiment qu’elle était celle à ne pas pouvoir se tenir. Alors pourquoi avait-elle l’impression que lui aussi n’était pas tout blanc ? Sans doute parce que sous la couche de gêne, elle sentait le feu qu’elle allumait en lui, ne se stoppant qu’en l’écoutant parler de nouveau. Si elle était sûre ? De quoi, au juste ? Fronçant les sourcils incertaine avant que la suite ne vienne, incapable de l’arrêter dans son flot de paroles et d’incertitudes qui tendent à le submerger. Alors elle le laisse faire, attendant qu’il ait tout déversé et prenne le temps de respirer, pour venir agripper son menton de deux doigts et le forcer à lui faire face comme il faut.

« Choi Minsoo. » Le ton sévère, les orbes dardées sur lui insondables avant qu’elle ne soupire. « Pourquoi ne peux-tu pas me faire confiance ? En suis-je si peu digne ? Et pourquoi inventer des problèmes qui n’existent même pas encore ? » Elle ne comprenait pas, elle qui était si spontanée et prompte à voir le positif. Pourquoi se faisait-il ainsi du mal, au juste ? « Je ne peux pas promettre quelque chose que je ne contrôle pas, et je ne te le demanderai jamais non plus. Je pourrais mourir ou déménager, tu pourrais ne plus m’aimer… L’incertitude est valable dans les deux sens et il y a un potentiel risque, soit. Mais en quoi est-ce important maintenant ? » Ils n’avaient pas à se préoccuper du futur à l’heure actuelle. Ils commençaient même à peine leur relation, n’ayant même pas encore un an et les moments ensemble s’étant fait rares, s’apprivoisant toujours. « Je ne compte pas partir, ni aujourd’hui, ni demain. Et je ne compte pas plus regretter le temps passé avec toi ou ce que je t’ai donné parce que tout sera venu du cœur. » Elle se serait donnée sans faux semblants et n’aurait pas à rougir de ses actes ou sentiments. « Je n’ai jamais eu envie de le faire jusqu’à maintenant, c’est tout nouveau pour moi et tu es mon premier. Peu importe ce qui arrivera dans un an ou dans dix ans, je compte chérir chaque instant et en faire des souvenirs éternels. » Qui vivront avec elle, lui dans ses souvenirs et toujours quelque part, spécial dans son cœur. Qu’ils soient encore ensemble ou pas, peu importait. « Maintenant si tu n’es pas prêt, ou même si tu n’as pas envie, ce n’est pas un problème. Je ne t’y force pas et je le comprends parfaitement, ce n’est pas grave. » Son pouce venant caresser distraitement son grain de peau avant que ses lèvres ne se posent brièvement mais pas moins chaudement sur les siennes. « Je t’attendrai, peu importe le temps que ça prend. » Elle avait toujours été patiente et elle le saurait d’autant plus pour lui, cher de bien des façons. « Je me contenterai juste d’un coup d'œil pour mon anniversaire. » Le sérieux s’évaporant à une vitesse effarante alors qu’elle soulevait son tshirt pour révéler ses abdos avant de s’éloigner à petits pas rapides en riant haut et fort. « Tu avais prévu quoi, du coup ? Tu veux qu’on se prépare un barbecue ? Ou qu’on fasse un tour ? » Elle n’était pas bien compliquée, tant qu’elle passait du temps en sa compagnie.

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Alors que Velvet s’empare de son menton, Minsoo commence à plisser les yeux… avant de se forcer à ancrer son regard dans le sien, l’air de n’avoir aucunement peur. La vulnérabilité semble pourtant maquiller chacun de ses traits, son menton probablement tremblant sous son toucher, ses yeux humides. Il est pathétique. Une évidence de laquelle il ne peut se détacher, se demandant comment elle peut entretenir une quelconque affection à son égard, et encore moins du désir. Plus touché qu’il ne le voudrait de toutes les tentatives qu’elle fait pour le rassurer, allumant une chaleur bien trop agréable au creux de sa poitrine.

“C’est moi” s’apprête-t-il à lui répondre lorsqu’elle susurre sévèrement son nom, s’arrêtant en pinçant les lèvres avant de laisser aller à la légèreté. Elle aurait été feinte, un vil mensonge. Chaque question qu’elle lui adresse creuse la moue sur son visage, celle d’un enfant qui est en train de se faire gronder pour la pire des idioties. Mais n’est-ce pas ce qu’il veut?... Que Velvet lui dise tout ça. Qu’il se torture pour rien. Qu’il a mal pour rien. Que tout va bien. Une envie éternelle d’être rassuré, lui qui n’a jamais su comment le faire avec lui-même, n’ayant jamais eu qui que ce soit pour lui apprendre. Et il lui est doublement reconnaissant de ne pas lui dire des mots vides créés uniquement pour apaiser son cœur, le pragmatisme de Velvet transparaissant dans ses mots, et l’aidant à lui faire plus confiance que si elle s’était égarée en fantasmes irréalistes. Elle ne veut pas partir. Chacune de ces déclarations allume un feu au creux de sa poitrine et, étrangement, l’intégralité de son corps. Accueillant son baiser sans bouger, l’esprit un peu brumeux de prendre la totalité de son discours, incapable de savoir comment il doit agir à présent, ce qu’il doit dire. Il reste d’un sérieux et d’une timidité accrue jusqu’à ce qu’elle relève son t-shirt.

“Hey!” ne peut-il s’empêcher de s’exclamer en tentant de rattraper le tissu pour le redescendre, d’habitude aucunement gêné de se montrer torse nu, plus pris de court par la surprise qu’autre chose. Une jolie esquisse vient redresser les coins de ses lèvres, et un rire, finalement, s’échappe de lui. Alors qu’elle lui demande ce qu’il veut faire, il ne peut s’empêcher de rester silencieux un instant, indécis.

“ça.” finit-il par répondre en rapetissant la distance qu’elle a établie entre eux. Tendant un bras en sa direction, Minsoo vient le passer autour de sa taille fine pour l’emprisonner et la ramener en sa direction, la forçant à se coller entièrement contre lui. Ses lèvres n’hésitent pas avant de fondre en direction des siennes, la frustration née du mini baiser qu’elle lui a offert plus tôt se faisant sentir. Il n’y a aucune retenue dans la façon dont il vient l’embrasser, avec passion, hargne, désir. Reconnaissance aussi, un volcan qui laisse sa lave se déverser après s’être assuré qu’il était là en sécurité, incapable de se lasser de cette chaleur réconfortante qui est toujours présente lorsqu’elle est là, et qui lui manque cruellement lorsqu’il est seul. “Je t’...” commence-t-il à dire entre deux baisers, les mots arrêtés au fond de sa gorge, ses doigts se resserrant contre le haut de la jeune femme de crispation en espérant qu’elle ne l’ait pas entendu. Que s’apprêtait-il à dire?... Est-il complètement fou? C’est ce qu’il se dit en venant serrer la nuque de Velvet entre ses doigts, laissant ses longs doigts remonter dans sa chevelure pour la presser un peu plus contre lui. Sa langue s’immisce entre ses lèvres charnues pour venir trouver la sienne, jouer avec elle d’une danse lascive, tandis qu’à petits pas, il la pousse en direction de la tente. Elle a dit qu’il avait le droit. Il est prêt. Il est prêt, non ?

En vérité, il n’en sait absolument rien. Prêt. Pas prêt. Peur. Pas peur. Tout ce qu’il sait c’est que son corps en brûle d’envie, allongeant Velvet contre les sacs de couchage pour venir la surplomber et approfondir leur baiser, caressant sa joue avec douceur sans cesser de l’embrasser.

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Ce besoin d’affection, Velvet le comprenait parfaitement bien. Tout comme cette peur de l’inconnu, couplée à celle du rejet et de l’abandon. Gamine élevée pour se conformer à un modèle dont elle n’avait pu être l’exacte poupée, jamais assez pour satisfaire l’ego maternel quand pourtant elle s’était donnée jusqu’à s’en écrouler. Et puis, elle avait compris. Qu’il n’y aurait jamais d’amour au bout de ce chemin escarpé, simple reconnaissance factice qui serait vouée à être oubliée lorsqu’un nouveau but encore plus grotesque pointerait. Elle avait eu l’habitude du ballet incessant de la volonté des gens, née pour plaire à une femme qui avait cru que son enfant ferait office de parure pour combler son ennui. Elle s’en était détachée, après avoir été que trop esquintée, en subissant encore aujourd’hui quelques traumatismes. Alors si elle devait le rassurer, s’il lui fallait réexpliquer encore et encore qu’il n’était pas rien, elle le ferait. Parce qu’elle l’aimait, et cet amour là, né d’une sincérité pure, valait bien tous les discours.

Elle se refusait toutefois à gâcher l’ambiance d’un anniversaire qui avait si bien commencé, se repaissant dans le rire une fois le message passé. Après tout, sa belle déclaration valait bien un petit coup d'œil, pas vrai ? Elle doutait de toute façon que ses abdos soient restés toute sa vie camouflés, connaissant plutôt bien sa vanité et en rigolant un peu trop. Et puis, s’ils existaient, c’était bien pour que quelqu’un les admire, non ? Fière de son coup, pensant déjà partir sur un tout autre sujet lorsqu’elle est attrapée à la volée dans sa courte fuite et ramenée à lui. « C’est donc un kidnapping… » qu’elle a à peine le temps de souffler avant que leurs bouches ne se chevauchent, s’abreuvant de son souffle et fauchant son âme pour la faire danser avec la sienne. Leurs corps se cognant l’un à l’autre et s’épousant en une impatience enflammée, sentant tout contre elle avec une conscience aiguë chacune de ses courbes, de ses hanches anguleuses à son torse musclé, ses biceps dessinés qu’elle agrippe et ses omoplates larges sur lesquelles elle glisse. Se laissant guider sagement à l’intérieur, ses doigts refermant à l’aveugle la porte de la tente juste avant de s’allonger, accusant de son poids avec un frisson délicieux.

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