episode 8

Taste It: ETAPE 3.

Oh Min Su.

Outfit ━Bon… Incorporer cette espèce de mousse blanche étrange ne devait pas être si compliqué. Enfin, de ce que je savais, il fallait juste faire attention à ne pas casser la mousse. Je dois bien vous avouer que je me demandais comment on faisait pour casser une mousse… Bas oui, je veux dire de la mousse ce n’est pas vraiment cassable non ?

-« Ça se casse vraiment ? Enfin je veux dire... »

J’aurais peut-être mieux fait de me la fermer parce que j’étais persuadé que je venais de passer pour un grand imbécile. Mais, il fallait aussi faire le show non ? Et puis, je finirais bien un jour ou l’autre par raconter d’autres conneries. On ne pouvait pas dire que je savais briller par mon intelligence. C’était plus le contraire parfois. Cela pouvait être aussi une façon de se donner un genre. Dans tous les cas, je commençais à bosser. Je prenais du temps et je n’avais pas l’air de tout faire comme il fallait mais, après avoir jeté un coup d’œil sur les autres, ce que j’avais fait ne semblait pas si mal que ça. Loin d’être parfait, mais ce n’était pas trop grave.

-« Mais c’est qu’on va le manger ce truc ! »

Lançais-je guilleret.

✻✻✻

CODES LITTLE WOLF.

Dire qu’elle était stressée aurait été un bel euphémisme. Elle n’en pouvait plus. Dans quelques minutes, elle allait se retrouver sur un plateau de tournage avec son idole, Hakku. Rien que d’y penser, elle a les mains qui tremblent. Et ce n’est pas forcément bon pour ce qu’ils vont faire : la cuisine. Honnêtement, elle n’a jamais fait la cuisine de sa vie. Elle se contente de manger ce qu’on lui dit de manger mais ne s’aventure jamais plus loin dans ce terrain inconnu. On lui fait passer un tablier au-dessus de ses vêtements et elle se retrouve devant les caméras, son idée non loin. Elle ne peut s’empêcher de regarder dans sa direction, impressionnée par son charisme alors qu’il s’exprime pour introduire l’épisode qu’ils vont tourner aujourd’hui. Elle n’a même pas écouté ce qu’il fallait faire et c’est complétement paumé qu’elle commence à lire la recette. Séparer les jaunes des blancs, comment est-ce qu’elle peut faire ça. Elle n’a jamais vu un œuf dans sa coquille. Cette chose étrange qu’elle tient dans sa main est donc un œuf. Elle attrape un grand saladier contre lequel elle casse un premier œuf. Elle fait tomber le contenu dans le bol et sous ses yeux, le jaune s’explose au milieu du blanc. « oh non » dit-elle en levant un regard désespéré vers les autres participants. Ça commence mal pour elle. Elle attrape un autre récipient pour pouvoir récupérer ce qu’elle peut du jaune et le séparer.

Elle continue à casser ses œufs, tentant de séparer le blanc du jaune comme elle a pu voir ses collègues de tournage le faire. Mais elle a perdu énormément de temps à récupérer sa boulette et elle lit les instructions concernant les jaunes d’œufs encore plus perdue qu’avant. « Le sucre, le sucre » dit-elle en attrapant un truc au hasard pour le mettre dans le même récipient que les jaunes d’œufs. Elle ajoute du beurre et de la vanille avant de mélanger rapidement. « La suite » murmure-t-elle en relevant une mèche de cheveux rebelle. Mélanger la farine et le matcha, ça devrait pas être bien compliqué. Elle attrape un troisième récipient pour effectuer cette seconde étape. En versant la farine, elle ne manque pas d’en mettre la moitié à côté ce qui ralentit considérablement sa progression, encore une fois. Le matcha enfin mélangé à la farine, elle attrape le lait pour le verser délicatement dans le récipient, prenant son temps au maximum. Mais encore une fois, elle fait un mauvais mouvement et renverse la moitié de son lait à côté du saladier. « Nooooon » gémit-elle en regardant le massacre désespérément. Si elle n’avait pas de fierté, elle se serait mise à pleurer. Mais elle était filmée et ne pouvait pas se permettre de craquer.

Plus le temps passe et plus elle court à sa catastrophe. Elle n’a vraiment jamais été douée pour la cuisine, elle n’a jamais eu besoin de l’être en fait. Et puis, ce n’est clairement pas sa priorité, apprendre à cuisiner. De toute façon, avec le régime que l’agence lui impose, pas la peine de savoir cuisiner de bons petits plats. Le jour où elle aura besoin de cuisiner pour son mari, elle apprendra. D’ici là, elle n’a pas besoin de tenter un suicide en cuisine. Elle se penche finalement sur la troisième étape de la recette. Ajouter les blancs d’œufs, ça ne devrait pas être bien compliqué après tout. Elle récupère le saladier dans lequel se trouve les maigres blancs qu’elle a sauvé et les ajoute sans ménagement dans le reste de la préparation. Oups pour la délicatesse. Elle attrape une spatule et mélange sans ménagement jusqu’à ce que la texture de la préparation lui semble homogène. Difficile de le savoir, elle n’a aucun repère, aucun modèle, aucune idée de l’aspect que doit prendre sa préparation et malheureusement, les étapes ne sont pas accompagnées de photos. Elle avance à l’aveuglette sur tout ce tournage qui vire clairement à la catastrophe pour elle. Son groupe n’a pas encore débuté qu’elle se ridiculise déjà. Génial.

Quatrième et dernière étape, elle a cru qu’elle n’y arriverait jamais. Il lui faut donc chemiser un moule. Bien sûr. « Ça existe pas des chemises pour moule, ils sont bêtes » murmure-t-elle en se contentant de verser sa préparation directement dans le récipient destiné à passer au four. Elle programme le four et lance le chronomètre pour quarante-cinq minutes. Le plus dur reste à venir : attendre que le temps passer en regardant sa catastrophe prendre forme sous les 180° de l’appareil électroménager. Quarante-cinq minutes qui semblent être une véritable éternité pour la demoiselle qui reste accroupie devant le four à regarder sa préparation gonfler. Pitié qu’elle n’ait pas besoin de goûter cette horreur. Elle n’est même pas certaine d’apprécier le goût du matcha. Lorsque son chronomètre retentit, elle s’empresse de sortir le moule du four, manquant de se brûler au passage. Elle le secoue pour vérifier que son gâteau est ferme et miracle, il se démoule parfaite ! Il ne lui reste plus qu’à décorer, ce qu’elle prend plaisir à faire. La décoration c’est son truc, elle aime bien ajouter des vermicelles de couleurs, des motifs en pâtes de sucre et d’autres débilités du genre. Sans vraiment s’en rendre compte, elle se retrouve à écrire « Hwaiting Hakku » sur son gâteau avec des fleurs et des étoiles autour. Magnifique. Histoire de bien continuer à s’enfoncer devant la caméra. Merci son stupide cerveau.