— ❝ never ending saga

Soojin reposa les yeux devant elle, en sortant du cabinet de sa psychologue. Elle n'avait pas eu envie de se lancer dans une telle entreprise, mais visiblement... C'était le mieux pour elle. Plus encore, elle le faisait pour eux : pour Connect', qu'elle appréciait bien plus qu'elle n'avait jamais apprécié personne. C'était con, de se sentir aussi proche d'un groupe de deux garçons qu'elle ne connaissait même pas avant de devenir leur manager, mais qu'y pouvait-elle ? C'était ainsi.

Soojin avait accepté la dure réalité : ses nerfs n'en pouvaient plus, seuls, et il fallait qu'elle trouve une solution pour parvenir au bout de ses peines. Si cela passait par une thérapie, alors, elle la ferait. Si cela passait par des rendez-vous désagréables, des sorties qu'elle ne voulait pas faire et des interactions qu'elle aurait préféré éviter... Elle le ferait également. Ce qui comptait, au bout du compte, c'était qu'elle puisse revenir auprès de son groupe pour les manager comme il se devait.

Déterminée à nouveau, la jeune femme avait levé les yeux et hoché la tête pour elle-même plus qu'autre chose. Son reflet dans le miroir qui décorait le bout du couloir lui renvoyait l'image d'une femme forte et téméraire, qui ne se laissait jamais faire pour rien... L'image qu'elle s'était construite aux yeux des autres. Était-ce vraiment elle ?

Elle n'en savait rien.

Ce qu'elle savait, c'est que les choses étaient bien moins simples qu'il y paraissait.

D’après la dame du troisième étage qui avait l’honneur d’être ma voisine et dont la voix ressemblait étrangement à une crécelle pénible, il fallait que je me calme et respecte mes aînés. Non mais, vraiment. De quoi je me mêle ? Qui était-elle pour me juger et pour me dire quoi faire, hm ? C’était juste terriblement pénible de l’entendre geindre à longueur de journée. Je pense que si on était dans un film d’horreur, je la laisserais partir en premier en tant qu’appât… Non, ce n’était pas une bonne pensée non plus. Mais les gens me fatiguaient, parfois. Souvent. Ce n’est pas comme si c’était surprenant, après tout.

J’étais descendue jusqu’à la salle de sport qui se trouvait à quelques rues de là, et j’avais passé quelques heures à faire du yoga et de la boxe, histoire de me défouler un peu. Puis, une fois que c’était terminé, il était largement temps de partir au travail. Je m’étais changée, enfilant quelque chose d’un peu plus ‘respectable’. Fallait pas risquer de ne pas « respecter mes aînés », quand même. Direction le studio. Je devais travailler un peu sur mes prochaines productions… Mais il fallait aussi que… Oh non ! J’avais une réunion avec Connect’ dans quelques minutes et je n’avais absolument rien préparé. C’était une honte. Il fallait au moins que j’aie une bonne excuse. Une excuse en béton…

Et si je tombais encore une fois sur l’autre grand dadais, là… Là, je n’allais pas rire autant.