dry flower | ft Min Ha

« On le pense souvent à tort, oui », dis-tu doucement dans un léger mouvement du visage. Le paysage était totalement différent – mais pas que. L'ambiance n'était clairement pas la même et l'apaisement ressenti non plus. Du moins, selon toi. Pour d'autres cela devait être la même chose. Tout dépendait de notre façon de voir les choses et de voir le monde probablement. « Je vois et je comprends parfaitement. Je suis le genre à planifier mes vacances », pas à tout gérer à la seconde près mais tu aimais savoir ce que tu allais faire. Tu te renseignais sur la destination, les alentours de ton hôtel, tu cherchais toujours quelque chose à voir ou à faire ou mieux encore, à découvrir. « Ca me semble pas mal oui », affirmas-tu dans un sourire. Il valait mieux ne pas trop forcer, surtout pour la première randonnée. Entre les racines, le chemin parfois chaotiquement, la faune, la flore... l'expérience n'était pas vraiment toute belle toute jolie. Les muscles s'en souvenaient et le corps devait apprendre à s'habituer aux mouvements et au terrain. Alors il valait mieux démarrer doucement que foncer tête baissée. « Je tombe parfois sur un autre chemin en faisant ma randonnée, et la fois suivante je pars découvrir cet autre chemin. D'autres fois j'essaie de voir en fonction des alentours pour l'endroit idéal. Mais de manière générale je suis les chemins déjà tracés, je sors rarement des sentiers déjà battus. C'est tentant mais c'est aussi dangereux », tu ne voulais pas prendre le risque de te perdre parce que tu n'avais pas suivi le chemin emprunté par d'autres avant toi. Tu t'aventurais un peu à gauche et à droite de temps en temps, tu te faufilais ici ou là pour prendre des clichés mais tu revenais toujours sur le chemin principal ensuite. D'autres diront que l'aventure c'était ça, partir hors des sentiers battus. Ca dépendait toujours du point de vue. « Ca m'est déjà arrivé oui », tu ris quelque peu. « Surtout au début. En voulant prendre un arbre en photo j'ai perdu le chemin principal et j'ai tourné pendant un moment avant de le retrouver », tu te pinças un peu les lèvres avant de bouger la tête. « Ca m'arrive d'accompagner un ami quand il est disponible mais sinon je suis seule en général. Peut-être qu'on se croisera souvent si vous retentez l'aventure. Et peut-être même qu'on pourra faire plusieurs chemins ensemble », que tu proposas dans un clin d’œil, l'air enjoué et le sourire large.

« Je ne suis pas spécialiste en oiseaux mais je dirais en général. Je n'en avais jamais vu un avec des couleurs pareilles », précisas-tu dans une nouvelle esquisse, pas totalement renseignée sur la faune. Et en même temps il y avait tellement d'animaux que t'en avais le tournis. « Non, ne vous en faites pas », il était probablement parti en vous voyant mais parce qu'il craignait l'Homme plus qu'il ne la craignait elle en particulier. Tu ris quelque peu ensuite, hochant le visage pour confirmer. « Il y a tellement du monde dans le métier qu'on en perd le nord », commentas-tu, amusée. T'en voulais à personne de ne pas te reconnaître. T'étais pas non plus celle qui se mettait le plus en avant. « Ca devait être dur non ? Psychologue pour idoles », pas que psychologue tout court ne le soit pas mais elle avait dû entendre beaucoup de choses sur ce monde-là. Et pourtant, elle y travaillait encore. « Votre travail vous plaît ? Si oui, c'est le plus important. Et ça veut dire que vous le faîtes bien », assuras-tu dans une esquisse. Même si elle avait rien demandé. « C'est froid durant les premières secondes. On ne sent plus la fraîcheur de l'eau ensuite », tu répondis doucement, admirant le paysage, la vue, les couleurs, prenant quelques clichés ici et là. Tu avais hâte de découvrir tes photos ce soir pour redécouvrir ce spectacle fantastique. « Ca fait un bien fou, on a pas idée », quoi de plus naturel et de plus reposant qu'un lac ? Il n'y avait personne, en plus et les couleurs étaient magnifiques. « Je vous ferai essayer, et vous m'en direz des nouvelles », promis-tu en silence dans une esquisse contentée, le regard pétillant. Tu ris à ses mots suivants, prenant encore quelques photos. « Il est vrai qu'on a envie de les voir de plus près mais à partir du moment où on plonge, ils s'éloignent. Pas tous, bien sûr mais la plupart », tu avais déjà croisé quelques beaux spécimen sous l'eau. « Je suppose qu'ils sont un peu peureux. Et c'est normal, on est pas des milliers à se baigner ici », alors forcément les moindres mouvements trop brusques les effrayaient. Certains étaient curieux, s'avançaient pour mieux voir et d'autres restaient dans leur coin sombre. « Mais ils ne refusent jamais qu'on vienne découvrir leur univers. C'est à avoir l'impression de se retrouver dans un film de science-fiction tant tout est différent. Même les couleurs », car rien n'était frôlé par l'Homme. Tout était bâti par la nature et uniquement elle, et son travail était remarquable. Tu gardas le silence ensuite, prenant d'autres clichés, allant t'accroupir à côté de l'eau pour réussir à capter l'ensemble du paysage. « Vous voulez que je vous prenne en photo devant le lac ? », proposas-tu. « On peut s'asseoir un peu ici et faire une petite pause », vins-tu ajouter encore, allant finalement t'asseoir sur un gros caillou, soufflant discrètement, le sourire léger, l'invitant à prendre place à tes côtés.

À la place de circuler dans une marée de gens à essayer de se faufiler pour se rendre à sa destination, la marche en nature est bien différente. Je m'active tout autant en essayant de ne pas trébucher sur une branche ou de faire attention pour ne pas écraser un insecte. Toutefois, ce qui rend la promenade en nature bien plus unique est l'état de mon esprit. La ville me rappelle trop le travail et ma vie quotidienne alors c'est logique que je me sens dépaysée et ressourcée ici au milieu d'un endroit qui m'est inconnu. « … et en plus je peux avoir de meilleures photos ici »  Je ne dis pas que l'architecture est moins intéressante, mais les arbres et les animaux sont bien plus beaux à mes yeux. Je lui souris tendrement lorsqu'elle me dit aimer aussi planifier. Ce n'est pas tout le monde qui apprécie cet aspect de ma personnalité me trouvant trop cartésienne, mais je déteste la spontanéité. Elle doit sans doute trouver que je pose beaucoup de questions sauf je ne prends rien à la légère surtout lorsque je découvre une activité qui ne m'est pas familière. « J'aimerais tellement rester des heures pour vous entendre parler de vos randonnées »  Je lui dis avec admiration pour son désir de se surpasser à quelques reprises. « Où était l'endroit le plus difficile que vous avez fait jusqu'à présent ? »  Je lui demande les yeux bien ronds en attente de sa réponse qui risque de m'éblouir. « Tu ne peux pas t'en vouloir... surtout pour prendre quelques clichés n'importe qui peut comprendre »  Ce perdre n’est pas une mauvaise chose en soi sauf si c’est moi qui le suis. Dans son cas, je me dis qu’elle a eu une meilleure expérience en observant des choses qui méritent aussi d’être appréciés. « Je ne dirais pas non pour faire des randonnées avec vous, vous me semblez de bonne compagnie et puis je n’ai initié personne encore »  Je pense à un instant à mon copain, j’espère que c’est une activité qui pourrait rallumer la flamme entre nous.


Je me considère chanceuse d'avoir pu observer un oiseau avec des couleurs flamboyantes et uniques. Je le sais que je ne le reverrai sans doute jamais à nouveau, mais c'est bien pour cela que j'ai une bonne mémoire. Je veux accumuler tous mes souvenirs pour m'en rappeler le plus longtemps possible. Je lève les yeux au ciel comme pour dire au revoir à l'animal volant avec de sourire faiblement à ma nouvelle amie si on peut l'appeler comme cela. J'ai des doutes, mais si elle croit que ce n'est pas de ma faute s'il s'est enfui alors je veux bien y croire. « Il y a tellement de personnes en effet, on ne peut pas se rappeler de tout le monde même si certains marquent plus. »  Malheureusement pour moi, ce sont les artistes qui ont le plus de difficultés qui ont retenu mon attention. « C'est difficile d'entendre toutes ces choses que vous subissez c'est certain, mais je suis là pour trouver des solutions et aider »  C'est ce que je préfère le plus, avoir le sentiment d'avoir fait une différence dans la vie de quelqu'un et ce même si c'est un simple passage. « C'est ce qui me motive en fait.»  De voir les progrès de mes patients sont ce que je préfère. C'est pour cette raison que je ne peux pas abandonner cette profession entièrement. Je ne sais pas si je suis une excellente psychologue, mais m'efforce de donner le meilleur de moi-même. « C'est vrai, mais je ne crois pas que je sois aussi téméraire pour faire une trempette quand même, vous êtes sans doute fait plus forte que moi »  J'aime essayer de nouvelles choses c'est certain, mais je pense surtout à mon confort avant tout parfois. « Je ne dirais pas non pour revenir en plein été, je n'ai pas envie de sortir mon téléphone maintenant, mais on peut s'échanger nos numéros et devenir copine de randonnée si ça vous dit » Je lui suggère pour que tous ces plans deviennent de plus en plus concrets. Je ne suis pas contre l'idée de me lier d'amitié avec elle et ce même si je viens de la rencontrer. Je reste une personne sociale. « Ils ne doivent pas avoir beaucoup de visiteurs en ce temps de l'année effectivement, les mouvements doivent leur faire plus peur dans ce cas » Je ne connais pas les espèces de ce lac, mais c'est certain qu'ils doivent en avoir plus curieux que d'autres et je ne sais pas pourquoi je trouve que c'est adorable. « C'est parce qu'on ne prend pas de temps de faire une pause et d'aller voir ailleurs que tout nous semble si nouveau. Je dois dire que le son de la nature fait rêver aussi, un tout autre monde comme vous dites »  Le vent qui frappe sur les arbres et les petits oiseaux qui gazouillent, je suis certaine que je serai capable de faire une sieste en pleine nature. « Oh je ne dis pas non, je ne suis pas douée pour me prendre en photo est-ce qu'il y a un endroit qui est plus favorable »  Je lui demande en observant nerveusement l'endroit. Je ne veux pas gâcher sa photo en ne sachant pas quoi faire. Faire une pause est parfaite après avoir marché pendant plusieurs minutes ensemble et puis je ne suis pas pressée de rentrer à la maison.

Avoir de meilleures photos n'était pas négligeable – pour toi du moins, c'était même primordial. Tu aimais tellement ça, prendre des photos, capturer la nature de cette façon. « Ah bon ? Pourquoi ? », en parlais-tu tellement bien que c'en était intéressant ? Tu ris discrètement, les phalanges masquant le bruit de l'amusement avant que tu lui souris. « Un peu plus vers le sud, de souvenir. Les pentes étaient moins sympa et bien plus raides », surtout du côté des montagnes. Mais ça avait été fantastique là aussi. Ca l'était toujours, peu important la difficulté ou le temps capricieux. Ca restait magnifique et tu recommencerais sans aucune hésitation. « Je pense aussi » et celles et ceux qui ne pouvaient pas comprendre.. tu n'allais pas perdre de temps à leur expliquer. Ce n'était pas ton rôle. « Avec plaisir alors, j'aime avoir de la compagnie durant mes randonnées », c'était toujours agréable de pouvoir papoter mais aussi de pouvoir partager ses expériences et ses points de vue. Il y avait des tas de choses à dire par moments, et d'autres le silence restait doux. « Peut-être que vous y arriverez après ça, à initier quelqu'un », elle pouvait convaincre quelqu'un de la suivre, t'en étais persuadée.

« Non, on peut pas », et la personne qui disait le pouvoir mentait probablement. Il y avait tant de visages, de sourires, de voix qu'il était impossible de tout retenir. Le monde n'en finissait pas. Mais oui, certains marquaient plus que d'autres, pour des raisons diverses et variées, parfois profondes parfois plus amusantes. Cela dépendait de beaucoup de choses, dans le fond. « Certains le vivent mal », tu offris un léger sourire. T'arrivais à t'en sortir, la randonnée t'aidait beaucoup pour te vider la tête mais ce n'était pas donné à tout le monde. Tu t'estimais chanceuse. « Le plus important c'est d'être présent pour ces personnes-là je pense », la solitude ne faisait jamais de bien ou du moins très peu. « C'est admirable », commentas-tu dans un sourire reconnaissant. Car c'était tout de même une chance d'avoir quelqu'un comme elle. « L'eau n'est pas si froide », tu jetas un regard vers l'eau, songeuse. Enfin sans doute que maintenant, oui. L'eau devait être assez fraîche mais c'était agréable. « On pourra revenir quand il fera plus chaud alors », tu ris quelque peu, le nez faiblement plissé, hochant la tête pour confirmer. « On peut faire ça. Et on pourra s'organiser quelques sorties si ça vous dit. Il y a beaucoup de coins à voir et revoir, et d'autres lacs dans lesquels se baigner », tu lui offris un clin d’œil dans une frimousse satisfaite. Quand il fera un peu plus beau, tu lui proposeras. « Je pense oui. Et c'est bien mieux qu'ils ne soient pas habitués à l'homme d'une certaine façon », car au moins ils ne restaient pas à côté pour observer, ils disparaissaient et ils avaient bien raison. C'était leur façon de se préserver – l'Homme détruisait bien assez de choses en contrepartie. « N'est-ce pas ? On perd malheureusement l'habitude. J'aurais tendance à dire qu'on faisait ça quand on était petit, on se prenait le temps de tout voir, tout entendre. Mais en grandissant on oublie », sans doute à cause de la pression, de la fatigue et de tout le reste. On en oubliait l'essentiel – et c'était bien triste. Tu souris alors quand elle accepta, la satisfaction dans les pupilles, et de l'index tu vins pointer un endroit du doigt. « Par ici. L'éclairage est bon par là », tu aimais utiliser cette lumière naturelle. « Vous pouvez poser librement. Assise, debout... faîtes vous plaisir », tu ris quelque peu en la laissant s'installer, patientant jusqu'à ce qu'elle te dise que tout était bon. Tu pris ensuite quelques clichés – toi qui d'habitude étais de l'autre côté de l'appareil. Et puis tu vins vers elle, l'appareil tendu, lui montrant les photos. « Celle-ci est magnifique », que tu dis en lui montrant le cliché. Elle était merveilleuse sur le cliché, rayonnante même. « Je pourrais vous les envoyer plus tard si vous voulez. Cette photo sera un bon argument pour vendre la randonnée à vos proches », tu émis un léger son amusé, te calant à côté d'elle, le regard se levant directement pour tout observer. « Vous avez déjà tenté de camper dans ces maisons aux toits ouverts ? J'en ai entendu parler mais je n'ai jamais tenté. Et j'ai bien envie d'essayer un de ces jours », pouvoir observer le ciel tout en étant confortablement installée sur un lit, la musique de la nature dans les oreilles pour berceuse. « Il existe aussi des parcs immersifs, où on peut dormir avec vue sur l'habitat naturel des loups. Ca doit être impressionnant », mais ça avait l'air si tentant.  

C'est une bonne question, pourquoi est-ce que je bois ses paroles comme s'il s'agit des aventures les plus extraordinaires. Sans doute parce que j'ai l'habitude de monologuer avec les autres plus particulièrement mon copain qui ne semble plus avoir les mêmes intérêts que moi. L'écouter est bien plus intéressant et interactif que de lire les brochures touristiques de la ville et ses environs. « C'est plus éducatif de rencontrer une personne qui en a déjà fait, j'apprends mieux comme ça qu'un site internet qui ne sait pas où sont mes forces et mes faiblesses. » Je sais ainsi quel chemin à éviter lorsqu'elle en parle. Je sais reconnaître que je suis débutante alors ça serait idiot de commencer par quelque chose qui est plus difficile. « Oh vraiment, je vais éviter ce coin dans ce cas, mais j'imagine que ça vous a travaillé les cuisses à la fin de la journée non ? » La brûlure qui parcourt nos jambes après avoir fait une activité physique a dû être intense pour elle. Mes lèvres s'étirent pour lui sourire. Une vraie passionnée de la photographie ça se voit juste à ses yeux qui sont pétillants. C'est normal qu'elle fasse des pieds et des mains pour avoir cette photo parfaite. « Je suis contente que vous soyez d’accord, c’est bien plus amusant à deux. » Je lui dis soulagée que mon idée lui plaît. Je ne suis pas une mauvaise partenaire de randonnée sauf que j’avoue être moins informée sur le sujet. « Il y a une personne oui, mais il ne semble pas être réceptif.» Je lui dis en poussant un léger soupir. L’homme avec qui je pensais finir ma vie est une autre personne maintenant et semble être motivé par rien du tout.

C'est surprenant le nombre de jeunes qui voient leurs rêves brisés à cause des agences qui ne prennent que le meilleur des meilleurs. La pression constante des chorégraphes sans parler des conseils de nombreux diététiciens qui ne font pas de sens. Ces gens sont surveillés et n'ont presque aucun droit et je veux me battre contre ces méthodes. Je ne peux pas le faire à moi seule donc c'est la meilleure solution que j'ai trouvé pour les aider. « Oui, mais je pense que c'est normal quand il n'y a personne qui est là pour écouter ceux qui souffrent » Il n'y a rien de faible dans le fait de craquer puisque chaque être humain gère à sa manière. C'est bien pour cette raison que je mets mes oreilles à leur disposition. Elles ne sont là que pour comprendre et essayer de trouver des pistes de solution. « Exactement parce que personne ne peut garder autant d'émotions à l'intérieur, on exploserait je crois. » Je lui dis avec conviction. Un sujet de conversation qui me tiens toujours à coeur. Je sais que j'ai suivi la bonne voie, car aider est ce que j'adore le plus. Je ne considère pas ce que je fais comme étant admirable même si c'est vrai que c'est une denrée rare la bonne intention. Je ne fais pas ce boulot pour être une héroïne, mais pour redonner à la communauté. « C’est une bonne idée et puis j’ai hâte de voir la nature dans une différente saison. » Les arbres qui se transforment et qui fleurissent m’ont toujours fasciné et je voudrais en être témoin moi-même. « Je suis parfaitement en accord et puis rien ne dit qu’on peut limiter tout ça à la randonnée, je connais une galerie d’art en dehors de Seoul, les photos sont magnifiques je suis certaine que vous aimeriez. » Je lui dis pour tenter de l’amadouer encore plus. Ses projets m’intéressent et j’aimerais bien me baigner dans un lac naturel quand il fera chaud alors je veux aussi qu’elle aime les activités que je propose. « Tu as raison, ce n’est pas tout le monde qui a leur intérêt à coeur. » Je lui dis la mine basse juste à penser à tous ces pêcheurs qui le font juste pour le plaisir. Personne n’aimerait se faire agresser dans sa maison et surtout quand ce n’est pas nécessaire. « C’est vrai tout était plus simple lorsqu’on était enfant et je crois que c’est les responsabilités qui nous rendent ainsi… et le travail qui occupe une grande partie de notre temps  … » Je lui dis sachant bien que je suis coupable sur toute la ligne. Je ne prends jamais le temps de décrocher, mais aujourd’hui j’ai réussi à le faire. C’est mieux que rien. Suivant la direction de sa main avec mes yeux, j'observe l'endroit qui est à couper le souffle. C'est évident que cet endroit est parfait pour prendre des photos, mais je ne sais pas c'est comme si j'étais aveugle avant qu'elle le mentionne. « Tu as raison c'est complètement magnifique. » Je dis en m'avançant vers cette roche immense. Je l'observe un instant et je le sais que je dois l'inclure d'une façon ou d'une autre. « Je vais m'asseoir sur cette roche je crois, il faut absolument qu'elle fasse partie de cette photo. » Je lui dis en m'installant avec précaution. Je coiffe rapidement mes cheveux avant de lever la tête et sourire à Yujin ma photographe le temps d'un instant. Une fois fini, elle revient par la suite vers moi pour me montrer ces clichés qui sont magnifiques. « Tu as raison, le paysage à l'arrière est à couper le souffle vous avez du talent. » Je m'exclame avant de l'observer plus en détail. Elle sait trouver le bon angle pour rendre la photo encore plus incroyable. « Merci et tu as raison, c'est impossible de ne pas craquer pour le paysage. Je pense que ça montre que l'effort physique en vaut la peine. » Ce lac est peut-être loin, mais je n'ai jamais autant senti de l'air frais dans ma vie et je me sens revigorée d'énergie pure. « Non, c'est la première fois que j'en entends parler, ce sont des endroits qu'on peut loger pour dormir à la belle étoile ? » L'idée me plait surtout pour pouvoir profiter de la nature durant la nuit. Un moment ou les animaux peuvent être en sécurité et à l'abri des êtres humains. « Est-ce qu'il y en a dans le coin ici ? C'est quelque chose qui peut m'intéresser aussi. » Je lui avoue trouvant l'idée de prolonger le séjour dans la forêt merveilleuse. Je n'ai pas envie de retourner présentement, mais je n'ai pas le choix puisque je n'ai rien pour me loger. « Vraiment ? C'est en toute sécurité j'imagine, les loups ne savent pas que nous les observons ou ils sont à l'aise avec notre présence » Je lui demande pour en savoir le plus possible parce que j'adorerai voir ces animaux sauvages à l'action dans le confort d'une cabine.

« C'est pas faux. Mais il existe de bons sites ou même des gens qui font des vidéos », même si tu devais bien avouer que tu préférais aussi parler de vive voix à quelqu'un pour entendre son expérience, ses conseils mais aussi voir les étoiles qui brillaient dans ses yeux. La passion éveillait d'autres passions et tu trouvais ça fabuleux d'une certaine manière. « Oh oui », lâchas-tu dans un souffle, les sourcils levés avant de rire, la tête en arrière. « Et pas qu'un peu, j'avais des courbatures pendant plusieurs jours », difficile de danser après ça mais t'avais tenu bon, heureusement. Ce n'était pas non plus la pire situation que tu aies pu vivre, tu t'en étais bien sortie. Tu aurais pu finir blessée autrement – tu préférais largement les courbatures. « N'est-ce pas », tu lui offris un clin d’œil, la frimousse contentée. « Pas réceptif ? Comment ça ? Il faut peut-être lui lancer d'autres signaux ? » et lui expliquer clairement selon le cas. Tu ne savais pas bien et t'étais pas sûre d'avoir de bons conseils de ce côté-là non plus.

« Malheureusement oui. Ce n'est pas toujours évident de se confier ou de trouver quelqu'un à qui parler. C'est encore plus difficile quand on débute jeune, je suppose », tu fronças un peu les sourcils, songeuse, supposant que cela devait aussi dépendre des personnes et de leur façon de tout gérer. Ce n'était pas évident. Heureusement que Minah était là pour ces personnes qui osaient parler. Elle dégageait une chaleur indescriptible, quelque chose qui te donnerait envie de parler, aussi, si tu avais des choses à raconter. « Je pense aussi... », mais certaines personnes attendaient d'en arriver là. D'être à bout pour tout laisser couler. Ce n'était pas non plus la solution. « Ce sera merveilleux en été », lâchas-tu en désignant le paysage vous entourant. « Mais c'est aussi fantastique en automne. J'aime tellement voir toutes ces couleurs, avec les feuilles qui jonchent le sol », c'était comme un tapis de feuilles qui craquaient sous tes pas. « Ca m'intéresse beaucoup, la galerie d'arts. J'y vais rarement et c'est dommage alors que j'adore les photos », tu prenais surtout le temps de faire des randonnées. « C'est un rendez-vous alors, même deux », dis-tu en lui offrant un clin d’œil, la frimousse amusée, le rire léger dans la gorge. Tu hochas doucement la tête à ses mots, le sourire quelque peu attristé car c'était malheureusement vrai. « Eh oui », que tu soufflas, baissant dramatiquement les épaules, riant encore. « Tout était beaucoup mieux quand on était enfant. Je regrette un peu cette époque et en même temps, c'est bien de grandir aussi » mais pas trop vite, surtout. Pour profiter de chaque instant avec douceur. Tu souris en l'entendant confirmer tes propos, les étoiles brillant dans tes yeux, ravie. « Elle est photogénique », commentas-tu dans un sourire, malicieuse, attendant quelques secondes avant de prendre quelques clichés. « Le tableau est magnifique. Tout se mélange à la perfection et vous ajoutez une touche de chaleur au décor », dis-tu avec sincérité, le sourire large, contente que la photo lui plaise. « Je pourrais vous l'envoyer. Et ça en vaut carrément la peine », tu ne pouvais t'empêcher de sourire, le regard pétillant un peu plus à chaque mot. « Oui c'est ça ! Le toit est transparent, et c'est fait exprès pour qu'on puisse admirer les étoiles. Ca doit être magique », et ça te laissait rêveuse tout en donnant envie d'essayer. « Hmm bonne question. Je pense qu'il doit y en avoir en dehors de la ville. Ce ne doit pas être si courant que ça par contre », il fallait tomber sur LE bon endroit et y aller à la bonne période aussi. « Si jamais je trouve je partagerai », lanças-tu avec joie. « Oui c'est totalement surveillé. J'ai vu plusieurs vidéos et ça a l'air encore plus magique que le rêve lui-même. Une sorte immersion sécurisée », là aussi tu devrais te renseigner pour y aller. Tu aimerais y aller cette année encore. « On pourrait y aller ensemble, pour notre troisième rendez-vous », vins-tu prononcer avec malice, le rire léger alors que tu te dandinais joyeusement. « Mais ça doit être vraiment beau de voir les animaux de cette façon, sans s'imposer. Il y a le risque de ne pas les voir probablement mais au moins ils ne sentent pas obligés », comme maintenant, ici, dans la nature où les animaux allaient et venaient comme ils le souhaitaient. Tu observas le paysage encore un instant avant de reprendre la marche, vérifiant que Minah n'était pas loin. « Pas trop fatiguée pour le moment ça va ? On peut encore se reposer si jamais », tu désignas une autre roche un peu plus loin, tu ne voulais pas la pousser non plus. « Je suis vraiment contente en tout cas, c'est tellement agréable de marcher avec quelqu'un. J'ai tellement l'habitude de le faire seule que j'ai l'impression d'être une enfant un peu trop excitée », admis-tu dans un rire avant de mimer un air innocent. « Je parle beaucoup sans doute désolée », tu savais quand te taire cela dit. Tu pris quelques photos, muette, le sourire aux lèvres. « J'espère vraiment qu'on se reverra quand on aura terminé ici. Votre compagnie est réellement agréable, ça fait du bien »