coquillages et crustacés — ((gabaël))

|	coquillages et crustacés ; team yang, les plus beaux

— C'est apaisant. La pureté d'un ciel bleu. La lumière d'un soleil qui ne s'éteint plus que pour laisser place à la lune. La chaleur d'un air qui semble plus pur, loin de l'urbanisme dévorant de Séoul - et peut-être que loin de l'agitation frénétique de ce monstre bétonné, loin de la foule électrisée qui court ses veines, la vie semble tourner au ralenti. Paisible, le monde comme endormi. Ça semble même avoir cessé de pleuvoir de questions sous le crânes, de doutes quant à l'identité de son compagnon de voyages - parce que ça faisait un peu peur, au fond, ces deux semaines à ses côtés. Pas que sa présence révulse, mais la solitude à ses côtés pendant une période si prolongée lui est étrangère - un peu inquiétante, parce qu'une fois jointes, leurs mains cachent une bombe qui risque d'exploser sans jamais s'annoncer. Dangereux.

Et pourtant, c'est calme dans le crâne comme sous ses yeux. Les prunelles apaisées et les lèvres embellies d'un sourire paresseux, il le regarde. Se réjouit même de cet instant passé à son côté. Il fait beau entre les côtes - sans oublier un léger coin d'ombre, qui tremble, à poser les yeux sur la fumée qui s'échappe parfois du volcan. Gabriel est un peureux, et l'on raconte que la bête a craché le feu sur les habitants du coin pas plus tard que l'an passé ; pourtant, garçon têtu fera mine de ne pas s'en inquiéter, gardera comme toujours sa fierté.

"C'est vachement joli, ce volcan ! Tu crois qu'il fait toujours de la fumée comme ça ?"

L'air détaché, toujours l'air détaché, professionnel du mensonge et du visage qui ne le trahit pas.

"La vue de là-haut doit être folle...ça me donne envie d'immortaliser tout ça, tiens."

Le téléphone dégainé, ouvert sur sa story Instagram où il enregistre une courte vidéo.

"Je vous fait partager la vue parce que c'est drôlement beau ! Ahhh, je suis vachement content d'être ici !" Classique. "Tiens Raphaël, viens dire bonjour !"

Qu'il ajoute dans un sourire tandis qu'il fait basculer la caméra vers sa personne, adressant un petit signe de la main à l'objectif.

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— à l’autre bout du monde, où l’on croit pouvoir effleurer l’invraisemblable image de ces cartes postales glacées – devenu semblant de réalité pour raphaël qui laisse son regard effleurer ces monts vertigineux, dragons de dame nature qui démontre qu’en un instant elle pourrait tous nous foutre à genoux face à la vanité humaine. prométhée d’un jour, vous semblez prêts à voler le feu sacré, ou peut être simplement l’admirer.
mains dans les poches, sourire à demi présent sur les lippes – raphaël n’entend pas grand chose, ramené soudainement à la réalité par ta voix l’interpellant.
il est toujours ailleurs, en ce moment, raphaël.
l’offre de ce voyage avait paru être une bénédiction quand l’ambiance à l’agence était plus pesante que jamais, et que les dégâts liés à la révélation de son couple s’étendaient jusqu’aux frontières de ses yeux ; sillons violacés qui portent le visage des heures tardives passées en studio, plutôt qu’à la maison pour éviter quelques cris.
il papillonne un instant des yeux, sonde le paysage d’un air nouveau, plus intéressé cette fois – un peu effrayé, cependant, par la puissance qui sommeille là bas, qu’on devine aux volutes légères venant se mêler à l’atmosphère un peu cotonneuse.
la vue doit être incroyable, c’est vrai, mais j’irai pas m’y aventurer. son regard se tourne vers ton visage – et il songe un instant, que deux ans auparavant il n’aurait jamais ne serait-ce qu’envisagé une telle situation. pour tous, derrière ces écrans qui découvrent à l’instant le visage des jumeaux sur la même images, cette réalité n’a jamais été ébranlée, quand elle demeure neuve pour les deux reflets.
le naturel de l’exposition aux yeux du public prend le pas sur n’importe quel soucis venant froncer d’ordinaire ses sourcils – sourire éclatant, ses yeux brillent un instant sous le flot de commentaires s’affichant à l’écran. salut tout le monde ! vous avez vu, c’est vraiment beau non ? vous inquiétiez pas, on va vous embarquer avec nous durant tout le voyage. à l’autre bout du monde, et toujours un pied à séoul, quelques part.