spawn — district 9, gorilla & cherry bomb

|	kcon 2019 ; spawn tmtc le sang

— Comme ça frappe, et comme ça crépite de partout sous le crâne qui ne sait plus comment contenir la gerbe d'étincelles qui ricochent sur les parois - aujourd'hui, c'est le grand saut de la plus haute des falaises pour tenter d'y trouver une dose ô ! si délicieuse d'adrénaline ; lui qui se finira dans un grand rire ou dans un grand fracas. Mais puisque tout a été calculé, millimétré, parfaitement orchestré pour pouvoir s'envoler plutôt que de s'écraser au sol, on tente de dénouer le noeud qui emprisonne la gorge.

C'est la première fois, pour lui, pour eux, que la marée des étoiles est si vaste à leur pieds - et sous les cris qu'elle émet, il tremble un peu, sous la peur de décevoir ou bien d'échouer. Pourtant, contenu, maître du sang froid endosse son rôle à la perfection - et il sourit, prêt à prétendre jusqu'à la dernière minute en espérant que l'adrénaline et la scène sauront tout guérir.

"Vous êtes prêts ? Ça va bientôt être à nous."

Puisque pour eux c'est le grand moment ; baptême des arènes, les gamins jetés aux lions se battront vaillamment pour tenter de gagner les acclamations de la foule.

"Tout ira bien, j'en suis sûr...c'est un peu comme nos promos, ou comme les MUSA...mais avec beaucoup plus de monde."

À tenter de cacher la nervosité qui pointe sur la fin de la phrase, déglutir en silence pour se concentrer sur les pas qu'il répète encore et encore sur l'encéphale, lui qui a peur de perdre le contrôle de la danse avec qui il est en éternel conflit.

Et comme on appelle leur nom - bientôt naîtra le grand moment, la tombée du rideau ; prêts à donner du grand spectacle pour gagner leur place auprès des étoiles.

|	kcon 2019 ; spawn tmtc le sang

— L’heure de monter sur scène. Jiwon ne s’est jamais senti aussi impressionné à cette idée, même au cours des cérémonies auxquelles ils ont participé. C’est sûrement parce que les événements des dernières mois ne l’ont pas aidé à garder les idées claires, qu’il s’est senti à l’écart, beaucoup de sa faute, un peu de celle des autres. Il ne peut leur reprocher d’avoir réagi à son sale comportement. Professionnel, il se laisse vêtir et équiper du micro portable dont il glisse le fil dans sa tenue, avant de rejoindre l’endroit où se trouvent Hyunbin et les autres.

« Prêt. » Il se limite au minimum, peu désireux de parler. Son regard cherche leur manager. Il sait qu’il devrait faire encore un effort, sourire, se montrer plus professionnel encore. Mais se savoir rejeté par les fans est déjà bien assez désagréable. Mais c’est de sa faute, alors il fera de son mieux, aujourd’hui encore, pour ne pas le laisser paraître. Il écoute les mots de leur leader et lève les yeux vers lui en entendant son insécurité. Et pour la première fois depuis bien longtemps, il reconnaît en Hyunbin, il reconnaît ses peurs, l’inquiétude qui le gagne à mesure que le moment d’apparaître sur scène approche, et il lui adresse un sourire sincère. « Ça ira, on est suffisamment bons pour y arriver. » Et Jiwon de se redresser pour aller prendre place sur scène, prêt à interpréter les chorégraphies et chansons qu’il a tant de fois répétées dans l’espoir d’être, ne serait-ce qu’un minimum digne de l’attention des autres.

Ils sont tous dans cette situation, aujourd’hui, sous les regards attentifs de Bangkok, à attendre le moment précis où la musique se lancera. À devoir faire le premier pas. Peut-être tous ensemble, pour une fois.

|	kcon 2019 ; spawn les enfants

— Lorsqu'on parlait de Spawn, je n'étais clairement pas objectif. Allez savoir d'où m'était venu cet attachement envers l'équipe de garçons, mais je crois qu'il n'y avait presque eu que deux ou trois chansons sur lesquelles je n'avais pas été présent avec eux en studio. Depuis que l'agence me les avait présentés à la production en pensant que nos styles pourraient matcher, les atomes crochus s'étaient rapidement créés et plus je pouvais les suivre pour les aider à poser leur voix sur les bandes son, plus ça me procurait de satisfaction en tant qu'artiste. C'est qu'ils évoluaient vite, même s'ils étaient turbulents et tous plus différents les uns que les autres... et petit à petit, on voyait bien qu'un professionnalisme solide s'installait chez eux. Aujourd'hui était un peu la consécration de tout ça : les voir grimper sur une scène à eux et pouvoir les observer d'un oeil critique mais bienveillant, afin de déceler les forces et les failles sur lesquelles il faudrait retravailler par la suite, ça me rendait franchement fier de ces petits gars qui grandissaient rapidement.

Bras croisés et attentif à ce qui se passait sur la scène, je suivis donc leur performance avec une concentration qui m'aurait empêché d'entendre ce qui se tramait à côté de moi, tellement j'étais focalisé à capter des détails à reprendre en studio plus tard. Propre, carré, encore quelques trucs à revoir mais ça, c'était parfaitement normal, lorsque vous courriez partout et qu'il fallait en plus arriver à chanter (juste), alors lorsque les fans se mirent à applaudir, je me joignis à eux avec un entrain non-dissimulé.