[ no escape ] camila

— le coeur qui se prend petit à petit au jeu – ne laisse rien transparaître du possible ennui qui demeure quelque part tapis au fond de son esprit. elle a toujours ce joli sourire pour les caméras camila – et ce sens inné pour la charmer, glisser quelques fans transis au fond de sa poche.
alors c’est avec ce faux entrain maladif qu’elle se prend à continuer sa recherche des petits papiers ; se retrouve désormais à feuilleter le moindre livre qui passerait entre ses doigts quitte à les empiler à ses pieds. parfois elle les secoue avec ardeur, ou les traite avec plus de douceur, quand son regard curieux ne glisse pas sur les lettres qui se montrent à ses yeux. après avoir persévéré, un petit papier dégringole avec lenteur dans le vide – virevolte jusqu’à toucher le sol, qu’elle ramasse dans un élan de joie. « eh bah voilà ! » coup d’oeil classique à la caméra, comme une scène assez de fois révisée.  

— dernière tentative pour la victoire, il ne lui manque plus qu’un chiffre pour débloquer le cadenas la menant vers une fausse liberté ; devinant un autre obstacle proche lorsque celui ci sera terminé.
elle n’avait jamais expérimenté d’escape game par le passé, mais elle est pratiquement certaine de son déroulé et que ça serait bien plus amusant à plusieurs.
c’est étrange quand même de la laisser là, seule.
elle aurait préféré être avec eiko, au moins. histoire de ne pas se morfondre ci toute la journée, avec pour seule compagnie ces téléspectateurs qu’elle ne peut qu’imaginer.
son regard inspecte l’entièreté de la pièce restante – devinant que l’un des autres meubles doit contenir la dernière pièce dûment recherchée. peut-être qu’elle devait les tirer pour essayer d’en inspecter le dos, si l’intérieur des tiroirs et placards n’étaient pas concluants. après tout, les organisateurs sont probablement assez tordus pour l’amener à faire cela pour le grand plaisir du public.  

— elle retient un énième soupir préférant se concentrer sur son image au fil de cette émission qui se devait de redorer sa popularité, comme à chaque fois que la flow daignait la sortir de leur chapeau.
camila ou la fameuse de trainee repérée à maintes célébrations sans jamais frôler la surface de la scène.
camila à la suffisance presque légendaire qui n’est en réalité qu’un masque parfaitement maquillé – qu’elle revêt une fois de plus alors qu’elle enjambe les livres à ses pieds pour se diriger vers la commode, sa nouvelle cible du jour.
pas de temps à perdre, elle ouvre chaque tiroir, y découvre sans surprise aucun numéro. après avoir inspecté le dessous de ceux-ci (au cas où un numéro y serait scotché) elle tire de toute ses forces sur le meuble pour le tirer un peu. caché derrière, sans surprise, l’ultime numéro lui permettant de composer le code et de se libérer. 

— elle rentre minutieusement chaque numéro sur le cadenas, essayant plusieurs combinaison jusqu’à réussir à trouver celle qui permettra d’ouvrir cette satanée porte. aucune lumière pourtant de s’extirpe de l’entrebâillement alors qu’elle parvient à finalement en percevoir l’autre côté : seule l’obscurité persiste et menace de la happer alors qu’un grésillement significatif de la prochaine semble emprisonné à l’intérieur de la nouvelle pièce. 
camila se pince un peu les lèvres avant de poser un pied à l’intérieur de celle - ci. elle sent le neuf, le plastique, comme tous les plateaux télévisés un peu fermés, sans surprise.
bien évidemment son premier réflexe serait d’allumer la lumière – alors elle tend la main vers le mur dans l’espoir d’effleurer un quelconque interrupteur, mais le bruit continuer de l’intriguer. alors par précaution elle inspecte les murs, découvre plusieurs de ces derniers. « je suppose que j’ai intérêt à trouver le bon. » et que le hasard lui porte chance, pense-t-elle, alors que sa main se dirige vers l’un d’eux.