[No Escape] Insu ; Haneul

Clic. Clic très étrange, même, si vous voulez mon avis. Un peu interloqué, je levais les yeux de mon téléphone et m'interrompis dans mes pas en me rendant compte qu'il n'y avait personne dans la pièce, hormis une silhouette bien familière. Mes suspicions n'auraient pas duré, d'ailleurs, si la voix qui venait de s'élever dans l'interphone ne nous annonçait pas le début d'un jeu de très mauvais goût, donnant tout d'un coup du sens à ce concert improvisé auquel nous avions tous été conviés. Forcément... un truc aussi mal communiqué et à la dernière minute ne pouvait pas être autre chose qu'un gros mensonge. « ... » S'il y avait bien quelque chose qui me tapait sur les nerfs, c'était le manque d'organisation et au-dessus de ça, le manque de contrôle sur les situations. Est-ce qu'on devait leur dire, aux organisateurs, que les endroits fermés, j'étais pas trop fan de ça depuis que... oh, ben je sais pas, qu'un putain de train avait déraillé pendant qu'on était tous dedans et qu'on avait failli tous mourir, par exemple ? Dans un soupir relativement agacé, je cherchais la première caméra visible et fixais cette dernière d'un air noir, avant de me tourner vers une chaise sur laquelle était posé un papier avec un chiffre dessus. « Quelle bande de clowns. Attends, je les appelle... » Je déplaçais le papier sur la table et sortis mon téléphone pour tenter de joindre l'agence.

Rendez-vous fixé, organisation déplorable et quelconque folies en tous genres. Les demoiselles et lui-même se retrouvent invités à des festivités tardives. Ils avaient pris soin de réaliser un briefing rapide, avant qu'ils ne parviennent à rejoindre les locaux. Au sein de ce van, d'innombrables doutes et questionnements frôle l'esprit de l'aîné tandis qu'il sera invité à rejoindre une pièce totalement autre, de celles des demoiselles. Par mesure de simplicité, lui avait-on dit. Alors, naturellement : le garçon s'exécutera sans la moindre discussion. Rejoignant ainsi, la pièce dont il semblait être question. Se retrouvant nez à nez, avec ancien camarade. Surprenant, jusqu'à la porte se retrouve close. Et qu'un voix parvienne à se faire entendre. La mascarade.« Génial. » Soupir longuet, soldé d'une gestuelle sans la moindre once d'énergie ; son postérieur se retrouvera niché à l'instar du canapé, disposé à leurs côtés. « J'ai l'impression que c'est fichu. Je n'ai jamais joué à ces... Jeux. Et, que devons nous faire ? Ce petit bout de papier, c'est quoi, encore ? »  

Visiblement, Insu était tout aussi enchanté que moi d’être ici et qui aurait pu le blamer puis-ce que nous avions bien d’autres chats à fouetter. Un escape game improvisé, c’était vraiment l’idée du siècle à ne pas avoir, sachant que chaque jour était important sur nos plannings serrés et que là… on perdait simplement des heures à rien faire de productif. Pendu au téléphone sans recevoir la moindre réponse de la part de mon destinataire, je refermais finalement ce dernier en pestant dans ma barbe. « Le papier ? Je sais pas… » par principe, je pris alors le temps de l’ouvrir et d’observer ce qu’il recelait. « il y a un chiffre dedans. » s’il pensait à ce que je pensais, alors on était bien en phase de découverte d’indices. L’envie de participer au jeu ne m’habitait pas le moins du monde, mais s’il fallait ca pour nous libérer… soit. Dans un soupir, je retroussais alors mes manches en lançant un regard entendu à mon collègue, puis me mis à fouiller vaguement les lieux jusqu’à trouver autre chose dans un second tiroir. « trois… tu as quelque chose ? »

« Je n'ai pas l'impression que je te serais très utile, mais. » Le garçon ne possédait aucunement de raisons de persister installé là, immobile. Bras croisés à l'instar de son buste, soupirs incessants et regards fuyards. Il observait alors, les alentours, sans oser frôler le moindre objet tandis que, son camarade fut en mesure de dénicher un bout de papier où semblait être inscrit noir, sur blanc : un chiffre. Ils se devaient alors, de partir à la recherche de multiples bouts de papiers dissimulés en ces lieux. Rapidement, il s'abaissait dans l'espoir d'obtenir une meilleure vision des ameublements et bien plus encore. Lorsque, tout à coup. Il s'esclaffe. « J'ai menti, je vais croire en ma chance... J'en ai trouvé un autre, sept. » Le morceau de papier trouvait refuge aux côtés du précédent trouvé, il osait croire à cette chance qui osait pointer le bout de son nez. Qu'ils poursuivent ainsi. « Je vais croire qu'après ce petit jeu, nous serons sortis d'affaire. C'est idiot de ma part, je le sais. »

 

Tiens, il avait lui aussi trouvé quelque chose ? Finalement, leur petit jeu lassant n'allait peut-être pas être si compliqué que je l'imaginais. En voyant Insu se pencher pour explorer d'autres recoins de la pièce, je ne pus néanmoins pas m'empêcher de laisser échapper un gloussement amusé. Non, l'idée d'escape game ne m'enchantant toujours pas, mais de façon retrospective, c'était tout de même drôle de se dire que deux hommes de notre âge s'acharnaient actuellement à trouver des papiers cachés dans les meubles, afin d'ouvrir une porte. Quitte à nous être retrouvés ici, autant ne pas pleurer trop longtemps dans notre coin et en rire un peu, hein ? « Hah... j'ai plutôt la sensation qu'on n'est qu'au début de nos peines, si tu veux mon avis. » Regard échangé, j'observais à nouveau la pièce jusqu'à ce que mon regard croise une porte de placard mal fermée dont je ne tardais pas à m'approcher pour y découvrir un dernier papier collé. « On va pouvoir découvrir si tu avais raison... » Lançais-je d'un air presque taquin à mon cadet, tout en revenant vers le cadenas digital pour y entrer le code que nous venions d'obtenir... suspens...

Et un rire nerveux me gagna en voyant que tout ce qui se présenta devant nous, ce fut une pièce plongée dans le noir le plus total.