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— est ce qu’elle était vraiment vouée à venir ici. keiko qui doutait, tout les jours, des raisons de son avenir. des fans qui les suivaient. elle n’avait pourtant rien fait d’exceptionnel. gamine trop peu habituée à l’amour pour savoir comment réagir à l’afflux qu’elle recevait ces derniers moments.

elle se sentait parfois ensevelie, à ne plus savoir comment gérer. mais elle respirait encore. et c’était tout ce qui comptait.

alors ainsi posée au love letter, elle ne savait pas pour combien de temps elle allait encore pouvoir respirer tranquillement. elle avait peur d’être chamboulée, de perdre toute contenance. par ce qu’elle n’avait jamais été d’une grande sagesse avec ses émotions.

ou le trop plein partait d’un coup. ou elle restait froide statue de pierre sans savoir comme réagir. elle s’était amusée de voir les prestations précédentes. nana et myeongsoo avait réchauffé son coeur de grande romantique.

avait aussi attachée une aura de tristesse à son sourire. par ce qu’elle sait qu’elle n’aurait pas pu faire cette surprise à hyunbin. pas aux yeux du monde. elle pensait d’ailleurs à ce qu’elle pourrait lui offrir.

mais l’heure n’y était pas pour l’instant. pas délicats posé sur la scène elle attendait de rencontrer son prétendant. ou plutôt sa prétendante.

— elle a hésité longuement avant de sauter le pas, s’est demandé si c’était une bonne idée de s’ouvrir sous l’oeil du public sur des sentiments si personnels.
keiko avait toujours été là pour elle - du premier jour sur le sol japonais jusqu’au dernier. et la retrouver ici, en corée, avait été pour elle source de joie. comme si son repère était revenu à elle. sûrement moins accroché à sa famille qu’à elle. c’est un tout. personne n’avait occupé de place si particulière dans son coeur jusqu’à elle. elle n’a jamais eu vraiment d’amie. mais elle avait keiko, et ça suffisait plus que tout.
après une dernière inspiration, elle s’élance sous le feu des projecteurs, sourit timidement quand la silhouette de keiko s’offre à elle. elle prend place face au micro, secoue ses mains pour tenter de gérer au mieux le stress qui doucement essaie de l’envahir quand tous les regards se laissent sentir sur elle.

la mélodie commence, les lumières se tamisent et son sourire s’agrandit. un signe de main timide à son amie de toujours et elle entame les premières notes de rockabye. chanson qui raconte l’amour d’une mère à son enfant, souhaitant tout faire pour le protéger. pour autant, elle retrouve dans ses paroles ce qu’elle peut ressentir pour keiko et son envie de l’épargner, la protéger autant qu’elle l’a fait pour elle.



la chanson se termine. elle attend quelques secondes, remercie les musiciens avant de s’avancer légèrement. ‘kei, tu vas bien ?’ un sourire reprend place sur son visage alors qu’elle replace ses cheveux. ‘je trouvais que cette chanson décrivait parfaitement tout le bien que je te souhaite.’ une amitié qui ne date pas d’hier, pourtant toujours aussi intact, aucune égratignure à déclarer, les filles plus soudées que jamais. ‘tu as toujours été là pour moi, et j’espère l’avoir été aussi. on a traversé beaucoup de choses ensemble, pas vrai ?’ les souvenirs aussi triste qu’heureux se bagarrent la tête d’affiche. un rictus apparaît. ‘keiko. tu sais que je t’aime beaucoup, pas vrai ?’

— elle avait le coeur en ébullition à attendre ainsi face à la scène. elle pouvait entendre les moins chuchotements du publics, leur plus petits paris sur l’élus qui viendrait pour elle. les questions tournaient toujours dans sa tête.

puis une clameur la fait sursauter hors de ses pensées, les pas qui s’installent face à elle et le sourire. par ce qu’elle n’en aurait jamais doutée de te voir ici. et quand la mélodie s’élance et que les paroles s’offrent à elle, c’est le tourbillon d’émotion qui la saisit.

elle te savait géniale, elle t’avait supporter tout du long dans le meilleur comme dans le pire. mais ta voix pour elle la touchait en plein coeur. d’abord a simplement applaudir en rythme avec la musique elle se laissait lentement transportée par la musique, et c’est les larmes qui viennent s’attacher au visage.

elle n’ose plus remonter la tête à la fin de la performance, visage cachée dans les mains, larmes qui ne semblaient plus se tarir. elle t’écoute parler, t’écoute d’écrire votre amitié. keiko qui s’avance, les bras grands ouvert pour y enfouir la précieuse amie au plus profond. ne plus sentir le public. n'être presque que toutes les deux.

« merci … merci … »

le murmure comme un mantra, rien que pour elle, par ce que c’est ce qu’elle méritait.