Things we can have but not keep (JL)

|	Things we can have but not keep with Jinlee

(( ost )) — Quelle idée d'avoir accepté de participer à ce concert... si ce n'avait pas été pour Jesse, je crois que j'aurais clairement refusé. Voila pourtant plusieurs jours que mon frère avais réussi à me faire venir à l'agence pour commencer les répétitions en vue de la performance que nous avions promis au public... une torture physique, si vous vouliez mon avis. J'étais malgré tout très content de retrouver Minjun et notre trio, même si la choré avait largement eu le temps de me sortir de la tête depuis toutes ces années. Enfin, non, c'est faux. On l'avait tellement répétée et répétée, et répétée, que mon cerveau la garderait à jamais enregistrée dans mes gestes réflexes, mais mon corps, lui, n'avait clairement plus la même souplesse. 'Bro tu veux quoi', voila ce que j'entendais dans mes jambes depuis maintenant bientôt une semaine, courbatures y compris. Heureusement que j'étais resté sportif, au moins : ça limitait la casse. Sans mon side-job de mannequin pour me demander d'être présentable devant les appareils, soyez assurés que j'arborerais l'allure du « petit gros marrant dans les talk-shows » (parce qu'il y en avait toujours un) depuis longtemps et que personne n'aurait réussi à me trainer sur scène pour danser quelque chose d'aussi physique que « Win ».

Après l'entrainement intensif du matin et un repas bien mérité, je m'étais finalement éloigné de mes deux compagnons pour aller prendre l'ascenseur et me glisser sur le toit de la New Edge. Le besoin d'être un peu seul et de recharger mes batteries était présent, oui, mais surtout, il me fallait ma cigarette. Vue d'en-haut, Séoul n'était presque pas laide, mine de rien, et avec le soleil pour faire monter un peu la température, j'aurais pu passer l'après-midi ici sans aucun problème, je crois.

|	Things we can have but not keep with James

(( ost )) — Le temps avait passé vite, trop vite. Un clignement de trop et on était déjà en 2040. Déjà plus que sept ans que j’avais quitté la scène, mais pourtant je n’avais pas abandonner ma passion, je travaillais encore mais dans l’ombre de tout ces groupes bien plus jeune. Peut-être que je serais encore sur le devant de la scène, si ça s’était passé autrement, mais je n’échangerais ce que j’ai contre rien au monde.
Cette idée de concert 20 ans après m’avait réjouis, j’allais revoir tout le monde. Même Hea que je ne voyais plus beaucoup même si on se parlait encore. Beaucoup de choses me manquaient, il y a peut-être des choses que je regrettait encore. Mais cet événement, me rappelait aussi exactement qui j’allais voir et je voulais le revoir avant le concert. Comment j’aurais pu l’oublier, James, impossible, pas quand son visage me fixait tout les jours depuis 7 ans déjà.
J’avais rejoins la New Edge en espérant pouvoir le trouver. C’était bête, après autant de temps, pourquoi ne pas avoir cherché à le recontacter avant, je ne voulais pas l’ennuyer, mais avec tout ça notre rencontre serait inévitable. Je préférais nous épargner un désagrément pendant des répétitions ou le jour J. Après avoir questionner quelques personnes, on m’avait simplement dit qu’il était sur le toit. J’avais regarder Haeri, je ne pouvais pas l’emmener là-haut avec moi. Heureusement je connaissais quelques personnes qui bossaient dans les locaux, j’avais confier le petit à une amie avant de monter. Quand j’avais ouvert la porte qui menait au toit, je l’avais vu, de loin, le dos tourné et j’étais restée figée un instant. Gagnée de regret de ne jamais être retourné le voir, de m’être dit que je l’oublierai, mais c’était faux, totalement faux. Tout ce temps et je n’avais voulu personne d’autre, c’était lui ou rien, mais je ne voulais pas être un poids pour lui et le revoir là, ça m’avait serré le coeur. Je ne pouvais pas bêtement rester figée ici, alors je m’étais approchée de lui, le coeur lourd.

« James »

J’avais posé la main sur son épaule, le regardant un instant, avant de regarder l’horizon. La vue était incroyable depuis ici.

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(( ost )) — Tranquillement posé contre la rambarde à profiter de ce moment de calme, je m'étirais un peu la nuque et sortis mon téléphone en entendant la notification d'un de mes jeux retentir. Ah, super ! Allez savoir comment je m'étais retrouvé complètement addict à ces trucs... mais dieu que c'était prenant... et cher. Ils étaient vraiment doués pour t'inciter à acheter des crédits, sur ma vie. Y'en a qui dépensaient leur argent sur leurs enfants ou leurs animaux de compagnie, ben moi c'était mes jeux, voila. Ah, non, il y avait aussi les gamins de mes amis et de mon frère qui parvenaient systématiquement à me faire dépenser une fortune à chaque fois qu'ils étaient en sortie avec moi... mais c'était bien trop facile d'acheter l'amour d'un petiot, que voulez-vous ?

C'est donc le natel dans une main et la clope dans l'autre que je m'occupais d'upgrader mon armée avec les points d'action à ma disposition dans mon minjeu, ceci jusqu'à néanmoins entendre une voix m'appeler et littéralement me paralyser sur place, sous le coup de la surprise. Un frisson plus tard, je me trouvais néanmoins incapable de bouger dans l'immédiat. J'avais rêvé, non ? Les petites hallucinations, ça m'arrivait encore, après tout... j'avais toujours aimé me monter des films et m'inventer des histoires farfelues pour embellir la réalité, mais un jour, il fallait grandir et laisser ces trucs-là derrière soi. Le seul résidu de ce passé parsemé de magie qui avait longuement guidé mes pensées et mes actions était un collier en cristal de roche que je ne quittais que lorsque c'était nécessaire... mais bref.

J'avais tout de même fini par poser mon téléphone et par me tourner légèrement pour me retrouver nez-à-nez avec un visage bien trop familier, ma respiration se coupant alors d'elle-même face à cette personne que je n'avais plus revue depuis... d'un côté, ça me semblait dater d'hier. De l'autre, j'avais l'impression la dernière fois qu'on s'était parlé, c'était il y a quinze ans au moins. Avec l'âge, le temps semblait vraiment s'accélérer, mais je ne décelais pourtant aucune différence entre cette femme-ci et celle que j'avais quitté à l'époque, elle était toujours aussi charmante. « Jinlee... » C'est stupide de perdre ses mots si facilement, surtout quand on est animateur télé... mais impossible de regarder ailleurs. « Tu... fais quoi ici ? »

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(( ost )) — J’avais souris en entendant mon nom sortir de sa bouche, ça faisait si longtemps et pourtant j’avais l’impression que c’était hier. Pourquoi on en était arrivé là, on était heureux pourtant, mais nos carrières avaient bêtement eue raison de nous. Et tout aussi bêtement on avait choisi de suivre ce chemin plutôt que de continuer ensemble. Une erreur à mon avis, pourtant il m’avait fallu 7 ans et une rencontre inévitable pour me décider à venir le voir. Jusqu’ici je ne voulais pas venir me mettre en travers de sa carrière, ni moi, ni Haeri d’ailleurs. Il avait le droit à sa vie, à la carrière qu’il voulait et je n’avais pas le droit de lui imposer ça. Mais aujourd’hui j’étais là et je regrettais de ne pas avoir fait ce pas plus tôt.

« Je voulais te voir »

Je tournais la tête, plongeais mon regard dans le sien, simplement me faire submerger par tout les sentiments que j’avais encore pour lui, parce qu’ils n’étaient jamais parti.

« Tu m’as manqué tu sais »

C’était dur, de rester face à lui, naturelle alors qu’un tsunami d’émotions essayait de m’engloutir, mais je ne voulais pas me montrer comme ça devant lui, je ne voulais pas être un poids. Peut-être que lui était passé à autre chose depuis tout ce temps, je n’avais pas le droit de l’embarquer avec moi simplement parce que j’étais restée accrocher à ce passé comme si c’était encore mon présent.
Mais c’était difficile de rester normale, je n’avais pas pu empêcher de passer ma main sur sa joue en souriant faiblement.

« Maintenant que je te vois en face de moi, je me dis que j’aurais dû faire ça bien plus tôt »

Mais on en revenais pas en arrière, alors on se contenterais de ça, de sept longue années. Peut-être qu’elles étaient nécessaire. Pour moi, elles m’avaient juste fait comprendre que si je n’étais pas avec lui, il n’y aurait personne d’autre dans ma vie.

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(( ost )) — Je ne sais pas pourquoi, mais il me fut impossible de bouger malgré son geste à elle. Ses mots étaient douloureux et sa main me brûlait presque la peau, mais il aurait été mal poli d'arrêter son geste... et je n'en n'avais pas tellement envie non plus, à vrai dire. Difficile aussi de la regarder sans laisser mon attention se déposer trop intensément sur les traits de son visage. De 'nous' ne restaient plus que des souvenirs partis en fumée, ainsi que de trop nombreux messages commencés mais jamais terminés durant ces dernières années. Le travail, voila ce qui avait mis fin à tout le reste. J'étais sur ma voie, elle était sur la sienne et à vrai dire, nous n'avions finalement plus eu beaucoup de temps l'un pour l'autre. C'était idiot de ne pas avoir essayé de trouver des arrangements à cette pente glissante qui s'était transformée en chute... je m'étais d'ailleurs retrouvé deux ou trois copines par la suite, mais rien de concluant : j'étais trop problématique, d'après elles. Bon. D'accord, quand on regardait ma vie actuelle, il y avait le devant lisse et souriant qui faisait office de carte de visite, puis, tout de suite derrière, un énorme chaos difficile à démêler. J'en arrivais aujourd'hui à ce constat : je ne savais plus exactement ce que je voulais et j'avais des regrets. Il y a des choses qui auraient pu être mieux faites... beaucoup mieux faites.

« Ah oui ? »

Vraiment ? Elle m'avait rejoint ici parce qu'elle savait que j'étais là ? Un peu froid, mon regard se détourna sur le côté et j'écrasais mon mégot contre le béton, avant de le jeter dans un soupir. Je sais, vous deviez être en train de vous dire que j'étais un gros connard, tout ça et vous auriez d'ailleurs raison sur ce point, mais mieux valait faire croire ça plutôt que voir cette réalité en face, celle qui disait que j'étais surtout devenu un gros raté.

« Jinlee, arrête. »

Prenant sur moi, je déposais alors enfin mon regard faussement fermé sur le sien.

« C'est mon frère qui t'a dit que j'étais là ? » 

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(( ost )) — C’était dur, bien plus dur que tout ce que j’aurais imaginer. Le voir, le toucher, ça me retournait complètement et je devais faire semblant que tout allait parfaitement bien. On était si proche et maintenant c’était comme être des inconnu ou presque, parce que mon coeur lui le connaissais mieux que personne et ne l’aurais jamais oublié.

« Oui je sais … je sais que j’ai mis trop longtemps à venir te voir »

Forte, je devais rester forte mais ça aussi c’était dur. De ne pas craquer et le serrer dans mes bras, lui dire que je l’aime encore et que je ne veux plus être séparé de lui. Pourtant il était vraiment hors de question de lui imposer ça. Il avait réussi sa vie non, je ne voulais pas l’encombrer.
Ses mots font mal, je laisse ma main retomber dans pour autant le lâcher du regard, il devient difficile de garder mon sourire. Peut-être qu’il me déteste après tout.

« non, je me suis doutée que tu serais à l’agence à cause du concert, c’est une amie à moi qui travaille ici qui m’a dit que tu étais sur le toit »

J’avais l’impression qu’un énorme poids écrasait ma poitrine, j’étais incapable de le quitter des yeux. L’avoir en face de moi me faisait réaliser encore plus à quel point Haeri pouvait lui ressembler.

« Vraiment, je m’en veut de ne pas être venue avant, je ne voulais pas te déranger dans ta vie, j’ai préféré te laisser, mais … merde je regrette, je regrette tellement »

Et je me mordait la lèvre pour retenir mes larmes, mais ça devenait de plus en plus compliqué. J’avais été trop stupide de repousser ce moment pendant tant d’année.

« Je … suis sincère quand je dis que tu m’as manqué. J’avais trop peur de revenir vers toi et de t’embêter, ou de rendre les choses compliquée pour toi »

Mais cette fois je n’avais pas eu le choix, parce qu’on allait de toute façon se croiser et … j’avais bien fait de venir le voir avant le concert.

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(( ost )) — Comme quoi, aujourd'hui encore, j'avais le chic pour savoir comment lui retirer ce sourire des lèvres : voila que sa main retombait face à mon accueil froid, c'était mieux ainsi. Le concert, oui, bien sûr, le concert... c'était une bonne raison pour savoir que j'étais là, tiens.

« Je vois. »

Sans la regarder dans les yeux, j'observais néanmoins sa tenue, puis ses mains, avant de reposer mon attention sur un nuage qui se promenait par-là. Tout mais pas l'eye-contact... même après tout ce temps, je n'étais pas certain d'arriver à le tenir bien longtemps, encore moins avec ce qu'elle avait à me dire. Des excuses, encore des excuse, des regrets exprimés et tout ça, ça sonnait mal dans mes oreilles.

Au bout du compte, la seule réaction que je fus alors capable d'avoir devant elle, après sept ans sans se parler, après tout ce qu'elle venait de confesser, fut finalement de glisser une nouvelle cigarette entre mes lèvres, afin de l'allumer et de m'éloigner de quelques pas pour avaler de la fumée – de travers, d'ailleurs, ce qui me décrocha une toux un peu sèche.

« ... » 

Putain.

Heureusement que j'avais le dos tourné, car mes yeux, toujours tournés vers le ciel, étaient légèrement devenus vitreux, tout comme cette main qui tenait le bâtonnet de nicotine s'était mise à trembler devant moi. J'aurais donné n'importe quoi pour que Jesse arrive et intervienne miraculeusement, mais à part user de sarcasme et me mettre face aux choses, mon frère n'aurait certainement pas été d'une grande aide.

« Tu vas bien en ce moment, Jinlee ? » 

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(( ost )) — Il avait l’air si distant, si insensible à la situation, mais une part de moi me disait qu’il n’était pas totalement indifférent. Ce n’était pas possible, pas après tout ce qu’on avait vécu. Il était très silencieux aussi, comme quoi sept ans d’absence et il n’avait rien à me dire. Moi j’aurais eu tant de chose que je voudrais lui dire, mais que je pensais mieux de taire. Même quand il avait tourner le dos, j’avais continuer à le fixer, observant chaque trait de son corps, ceux que je connaissaient par coeur.

« Bien … oui je crois »

Mais je n’étais plus sûre maintenant. Je n’allais pas mal non plus mais, la vie avait été différente sans lui et souvent je me demandais comment ça se serait passé s’il avait été là, s’il avait élevé Haeri avec moi, si on avait continuer à partager notre vie. Trop de si au final et pas de réponses. Le passé n’était pas modifiable, mais je pouvais encore changer l’avenir. La question restait de savoir si c’était une bonne idée.

« Et toi alors, t’as pu accomplir ce que tu voulais? »

Toutes ces raisons pour lesquels on avait décidé de se séparer. A contre coeur, parce qu’on avait pas pris cette décision parce qu’on ne s’aimait plus, simplement parce qu’on était trop pris ailleurs. Je me disais qu’il avait peut-être réussi lui, qu’on ne s’était pas séparé pour rien, qu’au moins un de nous deux aie pu complètement accomplir ce qu’il voulait. Moi je n’avais pas pu, avec Haeri j’avais du ralentir. J’étais partie deux ans pour le cacher à James. Est-ce que c’était vraiment le bon choix?

« Tu sais, je t’ai jamais oublié, je nous ai jamais oublié…. J’ai pas pu »

Un pas en avant, dans sa direction, les yeux embués je me mordais la lèvre, me maudissant de dire tout ça, mais je ne pouvais pas le garder pour moi, parce que ça me pesait beaucoup trop, encore plus maintenant qu’il était là, si près, là en chair et en os.
De toute façon, je crois que depuis le début la vie m’avait fait comprendre qu’il y aurait toujours que lui dans mon coeur, que je n’aurais jamais du partir. Mais il avait fallu sept ans et un concert pour que j’arrête de me voiler la face apparement. Ce que je pouvais me sentir stupide. Je prenais une grande inspiration, tenir encore un peu même si à coup sûr je ne pourrais pas retenir les larmes qui pesaient sur mon coeur bien plus longtemps.

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(( ost )) — Bien ? Okay, c'est tout ce que je voulais savoir. Ça, et puis savoir si elle ne mentait pas, aussi. Savoir ce qu'elle avait fait pendant tout ce temps, savoir pourquoi je ne l'avais plus vue sur le devant des projecteurs dès le moment où nous avions rompu, si elle avait rencontré quelqu'un d'autre qui aurait pu lui accorder plus de temps et d'attention que moi. Tout à l'heure, je n'avais pas vu d'alliance à son doigt, en tout cas... donc ça me donnait peut-être déjà une des réponses à mes questions, même si les gens n'avaient pas besoin d'être mariés pour être en couple... on ne vivait plus au siècle dernier. Lorsque ma question me fut retournée, je sentis subitement une amertume remonter dans ma bouche et restais replié dans mon coin, sans y répondre tout de suite. La moindre des politesses aurait néanmoins été de dire oui ou non...

« Je ne sais pas... »

Et qu'est-ce que je voulais accomplir, exactement ? Obtenir ce contrat qui me faisait tant rêver ? Je n'avais jamais réussi à devenir l'acteur que j'aurais voulu être, ça non, mais c'est cet « échec » qui m'avait permis de me découvrir une passion dans l'animation des émissions télévisées. Ça, oui, j'avais réussi à m'y faire une place. L'argent, j'en avais assez, des jolis meubles, une jolie voiture, des jolis vêtements de créateurs, plein de trucs jolis mais tellement vides de sens, au final, que je les laissais trainer ces trucs à parfois mille balles sur le sol, jusqu'à oublier leur présence.

« Je sais pas ce que j'ai accompli. »

Depuis quelques temps, j'avais surtout l'impression d'avoir construit sur du vide ou sur du mensonge. Moi qui avais toujours cherché la vérité des choses, puis à partager cette vérité avec mon entourage, quitte à passer pour un extra-terrestre, je ne sais pas pourquoi je m'étais progressivement mis cette stupide idée en tête ; celle d'être 'quelqu'un' dans la société, de faire la course aux étoiles pour gagner un peu de notoriété jusqu'à petit à petit, m'éloigner de ce qui me définissait. Et avec ça, m'éloigner d'elle. Alors lorsque ses derniers mots tombèrent, ça termina un peu plus de m'achever. J'avais des réponses sur le bout des lèvres, mais elles l'auraient toutes blessée un peu plus... et je ne voulais pas ça, alors, lentement, mon corps se tourna d'un tiers dans sa direction. Puis, prenant une grande inspiration, je libérais à nouveau mes lèvres en éloignant ma cigarette d'un côté, mon autre main finissant par se poser sur sa tête pour remettre quelques mèches de cheveux à leur place.

« Jiny... j'en suis arrivé à un moment de ma vie où je suis en train de démolir tout ce qui me sert de bases, tu vois ? C'est peut-être pour mieux les reconstruire plus tard, je ne sais pas... je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais j'ai pas envie de te détruire avec tout le reste, tu mérites pas ça, alors arrête de t'excuser... t'as rien fais, je suis juste un connard. »

Alors non, je ne lui dirai pas qu'elle me manquait, ni que je regrettais, ni que je pensais à elle et que bordel, ça m'empêchait de tourner la page. Impossible de faire ça... pas alors que la notre n'avait été écrite qu'à moitié.

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(( ost )) — Et mon coeur se brise un peu plus à chacune de ses réponses. Parce qu’aucun de nous deux n’avait finalement continuer sur la voie qui nous avait en quelque sorte forcé à nous séparé, et aucun de nous deux n’avait voulu refaire un pas vers l’autre. On avait été idiot, vraiment idiot et voilà ou on en était maintenant. Ce qui me tuait encore plus c’est d’avoir cet impression qu’il allait si mal. D’un coup, ses réponses vagues et incertaine me frappaient en plein visage. Oh la tempête dans ma tête et dans mon coeur était violente mais pourtant si douce à la fois. Parce que c’était pesant, ça me faisait mal, mais une petite part de moi se sentait moins seule à regretter. Egoïstement j’étais heureuse que lui aussi n’est pas pu tout faire, tout en étant triste qu’aucun de nous deux n’est atteint ce qu’il voulait. On s’était peut-être séparé pour rien, mais au final, ici et aujourd’hui, on en était tout les deux au même point. Enfin c’est ce que j’espérais, ce que je croyais lire dans les silences. Ou c’était peut-être simplement ce que je voulais bien voir comme réalité.
Mais je n’avais pas pu retenir plus longtemps, alors que les larmes coulaient en silence sur mes joues, que je l’écoutais parler. Un connard, non il n’en avait jamais été un, comment il pouvait penser ça. Qu’est-ce qui avait pu arriver ces sept dernières années pour qu’il en arrive à ce genre de conclusion stupide. Je plongeais encore mon regard dans le sien, j’avais oublié à quel point j’aimais m’y perdre.

« James, t’as jamais été un connard et tu le sera jamais! On avait pris cette décision ensemble, mais je crois que je suis entrain de réalisé qu’on a pas pris la bonne »

J’avais les joues humides, mais je m’en fichais. Je ne voulais plus le laisser partir, il en était hors de question. Je m’étais hissée sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres contre son front, puis le regarder à nouveau.

« J’ai jamais cessé de t’aimer, jamais putin et j’y arriverais jamais non plus. Ce qui me détruit là c’est de plus t’avoir dans ma vie! Alors si tu veux tout détruire pour recommencer s’il te plait, me laisse pas sur le banc de touch! »

Non je ne pourrais pas, pas une deuxième fois. J’avais été idiote de croire que ses retrouvailles se passeraient bien, qu’on pourrait discuter normalement, que le temps aurait atténuer la peine dans mon coeur. Je pensais que le temps avait fait son boulot, mais non, il avait suffit d’un regard, du son de sa voix pour que tout ça s’écroule et que le seul truc qui m’obsède soit de ne plus jamais partir sans lui.

« Dit moi que toi aussi, dit moi que tu m’a pas oublié que … que… »

Je n’arrivais pas à dire autre chose, ma vue se brouillais à force. Lui aussi il ressentais tout ça non, je ne pouvais pas être la seule, je ne voulais pas être la seule.