Things we can have but not keep (JL)

|	Things we can have but not keep with Jinlee

(( ost )) — J'aurais bien aimé qu'on me prévienne que j'allais avoir cette confrontation aujourd'hui. Peut-être que comme ça, j'aurais pu m'y préparer et avoir des trucs à dire. Des trucs plus intelligens et moins cuels, par exemple... puis, d'un autre côté, si j'avais su, peut-être que j'aurais essayé d'éviter de venir. Peut-être... et pourtant les mots de Jinlee me décrochèrent un petit frisson qui faisait du bien, tout comme ce baiser sur mon front, que je fis suivre par un léger détournement du visage pour reprendre la consomption de ma clope à moitié grillée dans le vide. Merde, elle s'était mise à pleurer... à ce rythme-là, j'allais la rejoindre bientôt.

Si je comprenais tout bien, de son côté aussi, ça n'avait rien donné de bon, alors ? Genre, elle en était aussi au point zéro ? Avait-il vraiment tous les deux perdus autant de temps à brasser de l'air en vain ? Ca y'est, les mots recommençaient, les mots qui faisaient mal. Pourquoi avoir choisi un moment pareil ? La tension montant progressivement en moi, je finis alors par craquer lorsqu'elle osa me réclamer des réponses, un retour. C'était pas juste... j'avais pas signé pour qu'on m'impose ça aujourd'hui... j'étais pas venu à l'agence pour ça, pour l'affronter, pour affronter ce que j'avais sur le coeur.

« T'as pas le droit de me dire tout ça maintenant. »

Si elle avait besoin que je lui prouve que j'étais un sale con, j'allais lui donner des preuves.

« T'as foutu quoi pendant tout ce temps si tu regrettais, hein ? »

Jetant finalement mon mégot par-dessus la rambarde en même temps que mon sang froid, je vins attraper mon ainée par les épaules et la secouais, un peu trop vivement, peut-être.

« T'as foutu quoi ?! Si tu m'aimes autant que tu le dis et que c'est si insupportable, tu sais où je vis !!! »

C'est avec les yeux définitivement humides que je finis par la coller contre la barrière et lui saisir le col pour venir le secouer à nouveau, à moitié en colère, à moitié désemparé par la situation.

« Tu sais où je vis, putain ! » 

Mais qu'est-ce que j'étais en train de faire, là... ? À lui reprocher des trucs pour lesquels elle venait justement de s'excuser, alors qu'en réalité, c'était peut-être bien à moi-même que je les reprochais et à personne d'autre. Serrant alors les dents jusqu'à en sentir ma mâchoire se mettre à trembler et un goût de larmes salées se glisser entre mes lèvres, je me retrouvais alors partagé entre plusieurs choix d'action... tous balayés d'un revers de main lorsqu'une voix d'enfant appelant sa mère se fit entendre dans mon dos. Presque instantanément, je repris alors mes esprits et la lâchais en me rendant compte de ce que j'étais en train de lui faire, puis reculais lentement d'un pas pour lui laisser de la place, non sans continuer de la fixer comme un désespéré. Pourquoi est-ce que les mots que je voulais lui répondre ne sortaient pas ? Ça, j'en n'avais pas la moindre idée... je n'avais pas eu ce genre de discussions depuis si longtemps... et il n'y avait peut-être plus que mes yeux sombres pour exprimer ce qui ne sortait pas de ma bouche. Bien sur que non, je ne l'avais pas oubliée... ça n'avait pas été faute d'essayer, pourtant. Je n'avais pas oublié et j'étais complètement paumé, même. Tellement que ça y'est, j'entendais encore des voix, maintenant. En parlant de ça, c'est donc tout fébrile que je me tournais pour en vérifier la provenance, avant de... buguer totalement en voyant ce gamin. Même en faisant des efforts, j'aurais eu du mal à dire qu'il ressemblait à autre chose qu'à moi quand j'étais petit, photos à l'appui. Okay... je déconnais sérieusement, là.

|	Things we can have but not keep with James

(( ost )) — Je ne pensais pas le mettre dans cet état, je ne pensais pas le voir vriller ainsi. J’avais pas le droit, il avait pas tort, c’était en partie pour ça que je n’avais jamais osé, pour ne pas venir perturber sa vie, pour ne pas être un poids à son pied. J’étais restée figé, me laissant secouer, regardant James me hurler dessus comme s’il était devenu quelqu’un d’autre, parce que ce n’était pas le James que je connaissais qui agissait ainsi. J’avais peur un peu et ma vue était toujours brouillée par mes larmes.

« Je … »

Est-ce que j’avais vraiment une bonne excuse, tout ce que je pourrais dire semblait sonner si faux dans cette situation. Puis il avait l’air si en colère, est-ce qu’il écouterait vraiment ce que j’avais à dire. Je ne pensais pas qu’il me ferait peur un jour, Mon coeur il battait à cent à l’heure pour tant de raison à la fois. Mon esprit était tout aussi embrouiller, un mix d’émotions que j’aurais jamais pensé ressentir en même temps et pourtant c’était le cas.

« Je sais oui ! »

Parce que je m’étais mise à hausser le ton moi aussi, je voulais qu’il m’écoute même si j’avais l’impression que plus rien n’avait de sens.

« Mais je voulais pas être un poids pour toi, je croyais que t’avais ce que tu voulais, que t’avais réussi, je voulais pas venir tout gâcher »

Et c’est ça qui m’avait retenu toutes ces années, parce qu’en plus de ne pas vouloir venir le tirer vers le bas, je n’allais pas venir seule et il était hors de question que je gâche sa vie. Je pensais qu’il était heureux et je ne voulais pas venir foutre le bordel dans sa vie, mais apparement j’avais eu tort, totalement tort. J’aurais du me renseigner au lieu de croire et de rester loin. Mais il n’était pas encore trop tard non, on pouvait encore rattraper le temps perdu.
C’est la voix d’Haeri qui l’avait fait me relâcher . Merde, non c’était pas le moment, vraiment pas. Regardant par dessus l’épaule de James j’avais pu voir mon amie me lancer un regard désolé et partir, alors que mon fils arrivait en courant vers moi. L’inévitable allait arrivé et je regardais la scène comme si j’étais sortie de mon corps, quand James s’était retourné et avait croisé son regard, le regard de son fils, notre fils. Petit garçon qui avait fini par arriver à ma hauteur et je m’étais baissée pour le prendre dans mes bras.

« Maman, tu pleure? »

Merde, c’est vrai j’avais encore les yeux humide, les joues innondées de larme.

« Non mon coeur c’est parce que je suis heureuse »

Un petit mensonge pour rassurer l’enfant que je serrais dans mes bras. Plus aucune marche arrière possible. Et s’il allait être facile de mentir à Haeri, je ne pourrais pas cacher la vérité à James.

« c’est qui le monsieur ? »

Je ne pouvais décemment pas dire la vérité, pas comme ça, pas aussi brusquement. J’avais lancé un regard de détresse dans la direction de James, parce qu’il n’y avait pas moyen qu’il n’ait pas compris.

« C’est James, un ami à maman »

Ami, ça faisait mal de le dire, vraiment mal.

« Oh comme mon deuxième prénom »

Il avait tourné la tête vers James, croisé à nouveau son regard avec un immense sourire, le sourire d’un enfant heureux. J’étais piégé, pourquoi je l’avais emmené ici, je ne voulais pas que James sache.
Tout venait de s’enchainer trop vite, vraiment trop vite. Je n’avais aucune idée de ce que James allait pensé et Haeri ne devait rien savoir. Je l’avais posé au sol et lui avait tendu mon portable.

« Mon petit chat, si tu t’allais t’asseoir là-bas et jouer un peu à ton jeu d’accord ? Maman doit parler avec James »

Il était sage, alors il avait acquiescer et était aller s’asseoir un peu plus loin pour jouer tranquillement sur mon portable. Je m’étais redressée, faisant face à James, face à son regard, silencieuse, incapable de savoir quoi dire. J’attendais que lui dise quelque chose.

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(( ost )) — Maman ? Attendez, c'était elle, maman ? Soit je me découvrais une schizophrénie assez sévère en ce début d'après midi, soit ce moment surréaliste n'en n'était finalement pas un. Moi qui avais toujours rêvé de jouer dans un film, je n'avais pourtant jamais imaginé que celui-ci prendrait place dans ma propre vie et non dans celle d'un personnage inventé. Soyons honnêtes... c'était pas... ça n'arrivait pas, en vrai, ce genre de trucs, si ?! Ça ne pouvait pas arriver ?

Restant sous le choc pendant de longues secondes, je me tournais lentement vers le duo, avec cette violente impression que tout était en train de s'effondrer en moi, ceci pièce par pièce. Voila qui me donnait enfin une bonne raison d'être réduis au silence, tandis que mon cerveau tournait à une vitesse folle, me repassant ainsi les différents éléments de la conversation précédente, sans pause. Toujours fébrile, je levais finalement une main pour essuyer mes propres larmes, lorsque le petit demanda à sa mère si elle pleurait, puis les fixais comme si tout ce qu'il y avait autour de nous s'était mis en pause, images comme sons.

C'était pas possible... c'était pas vraiment en train d'arriver, hein ? Est-ce que j'avais été si intimidant à ses yeux, pour qu'elle... ? Par réflexe, je répondis alors maladroitement et avec un temps de retard au sourire du garçon, lorsqu'il se tourna vers moi avec l'air le plus heureux du monde. La joie de vivre qui se dégageait de ce petit être et de son regard entrait en collision violente avec la tristesse chronique dont je n'arrivais plus à me départir depuis trop longtemps, à tel point que je me sentis tanguer un peu, comme si on venait de m'assener un coup. Moment qui dura alors jusqu'à le voir repartir pour jouer calmement dans son coin, sans poser de problèmes. Il avait l'air sage... et bien dans sa tête ? Je le suivis donc un peu des yeux, jusqu'à ce qu'il se désintéresse de nous et nous laisse reprendre là où nous avions laissé la conversation. Hah... comment cela allait-il bien être possible, maintenant ?

J'aurais pu être encore plus en colère, non ? Bien sûr que oui. J'aurais vraiment pu la traiter de conne, pour continuer sur ma lancée mais à la place, c'était surtout la culpabilité qui m'avait envahi. Comme je vous le disais un peu plus tôt, tout était en train de s'écrouler à l'intérieur. À ce moment précis, seul mon squelette voulait encore bien me tenir encore debout, mécaniquement, alors que le coeur faisait des bonds et que mes tempes tapaient comme des tambours contre mon cerveau. Tout ceci... ne faisait absolument aucun sens... et en même temps, ça en faisait totalement.

« Je... je suis... désolé... » Désolé pour ce que je venais de lui dire un peu plus tôt, désolé de ne pas avoir essayé de prendre de ses nouvelles pendant tout ce temps, désolé, surtout, d'avoir été si lâche, alors que je me demandais pourtant pourquoi je n'avais plus entendu parler d'elle depuis notre séparation et que ça m'avait donné de mauvais pressentiments.

En sentant un vertige me gagner, j'avais fini par aller m'asseoir aux côtés de mon ex, tirant légèrement sur son bras pour l'inciter à s'installer à mes côtés, avant de reposer mon regard sur le garçon qui jouait un peu plus loin. « Hea m'a jamais rien dit... » Je ne savais même pas si elles étaient restées en contact ou quoi, d'ailleurs, mais c'était la personne la plus propice à être au courant, dans notre entourage commun. Quoi que... si cette info était arrivée jusqu'aux oreilles de Jesse, il ne m'aurait jamais laissé sans m'en parler. « Comment il s'appelle ? » J'étais incapable de décrocher mes pupilles de ce gosse, mais c'est aussi ce qui finit par me déclencher un sanglot silencieux, irrépressible, juste avant de coller ma main devant ma bouche en réalisant le gâchis qu'avaient réellement été ces dernières années. « Qu'est-ce que tu lui as dis...? » C'était ma grande question, ça. Comment avait-elle justifié le fait qu'il n'avait eu qu'elle comme parent, contrairement à ses autres camarades ? Et maintenant que je le savais, qu'est-ce qui allait se passer pour lui, au juste ?

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(( ost )) — Le calme après la tempête, quand le silence, le calme est de retour mais qu’on se retrouve au milieu des débris. Les dégâts qu’avaient causé en moi ces retrouvailles. Un court instant je m’étais demandé ce qui se serait passé si Haeri n’était pas arrivé, incapable de me dire que James m’aurait fait du mal, non il se serait calmé, quoi qu’il arrive. Mais maintenant je ne pouvais plus lui cacher, je ne pouvais pas mentir de toute façon, alors que mon fils était son copié collé. Mon coeur ne s’était toujours pas calmé, mais je me sentais un peu plus légère au final. Comme si une partie du poids que je portais depuis sept ans s’était un petit peu envolé. Mais ça n’effaçait pas les dégâts que ça avait fait. J’avais encore les yeux fixé sur le petit, un léger sourire sur le visage en le regardant, avant d’être à nouveau happer dans la réalité par la voix de James. Désolé, je n’avais pas besoin d’excuse, il n’avait pas à m’en donner, parce que je n’avais pas non plus fait les choses bien. Je m’étais laisser tiré vers le bas, au sens propre, pour m’asseoir à ses côtés et quand je m’étais appuyée contre le sol j’avais réalisé à quel point je me sentais lourde et faible. Je n’avais même pas réaliser que je peinais à tenir sur mes jambes avant de réellement les laisser se reposer.

« Elle sait pas, enfin, pas grand chose. Je lui parle plus beaucoup non plus. »

Un message de temps à autre, elle savait juste que j’avais un fils, ni plus ni moins. Elle ne me parlait pas de James et elle ne lui parlait pas de moi, parce que je voulais simplifier les choses, enfin je croyais les simplifier, mais ça aussi ça avait été idiot. Je regardais devant moi, mon petit soleil insouciant et heureux, notre fils, le parfait mélange entre nous deux. Comme s’il était l’image de nous réuni, heureux, insouciant. Mais nous en face, on était ceux qui avaient décidé de se séparé et on avait fini par en être triste, seul.

« Haeri James »

J’avais tourné les yeux vers James pour voir son regard et ça aussi ça m’avait décroché un sourire. Jamais je n’avait douter de l’attachement qu’il pourrait avoir pour son fils, mais c’est justement pour ça que je n’avais rien dit, je ne voulais pas débarqué et le ralentir dans sa vie, ses ambitions, la réussite de son rêve, mais si j’avais su qu’il n’avait pas réussi non plus, je serais venue bien plus tôt.

« J’ai de la chance, parce qu’il ne pose pas trop de question. Je lui ai dit que son papa l’aimait fort, mais qu’on ne pouvait pas le voir parce qu’il avait beaucoup de chose à faire pour qu’on puisse être heureux »

Un petit mensonge, il était beaucoup trop jeune pour connaître la vérité. Il aurait su, un jour, mais des années plus tard, en attendant je ne voulais pas qu’il déteste son papa ou croit qu’il avait rendu triste sa maman, parce que ce n’étais pas tout à fait la réalité. Je voulais qu’il croit que son père veillais sur lui, mais de loin et que c’était mieux comme ça.

« T’imagine pas à quel point ça pouvait être dur parfois, de voir ton visage en le regardant »

Un rappel quotidien d’à quel point James pouvait me manquer, à quel point je regrettais de ne plus l’avais près de moi. Naturellement, en regardant à nouveau Haeri jouer, j’avais laissé ma tête venir se poser contre l’épaule de James, d’autre larmes coulant sur mes joues, comme des larmes d’apaisement.

« Je suis pas venue plus tôt parce que, je ne voulais pas ralentir tes ambitions, et comme je ne serais pas venue seule …. Je ne pouvais pas me permettre de t’empêcher d’accomplir ton rêve, mais si j’avais su, si je m’étais renseignée, je serais revenue il y a longtemps »

Mais, le si ce n’était rien, maintenant il suffisait d’avancer avec ce qu’on avait, avec ce présent là. Maintenant la balle était dans son camp, c’était à James de choisir ce qu’il voulait faire de toutes ses informations. Moi, je savais ce que je voulais, après ces violente retrouvailles quelques minutes plus tôt, j’avais vraiment réalisé que tout ce que je voulais c’était l’avoir près de moi, dans ma vie et qu’on puisse avancer à partir de maintenant, comme une vrai famille.

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(( ost )) — « Ah... d'accord. »

Alors elle ne savait pas... ça expliquait bien des choses, ça. À coup sûr que j'aurais été au courant, sinon : qui laisserait un pote dont la vie partait totalement en couilles dans le brouillard, après avoir appris qu'il avait un gamin, hein ? Un mauvais pote, sûrement... personnellement, je n'aurais pas pu. Ce qui était cependant curieux, c'était de constater comment le temps pouvait éloigner les gens, même les bandmates avec qui on partageait parfois plusieurs années de vie. Etant sociable de nature, j'étais pour ma part resté en contact avec Minjun et Junsu, bien que leur vie amoureuse idéale me faisait parfois plus bader qu'autre chose.

Harry ? Oui, en tant qu'anglophone de naissance, j'entendais Harry James et quelque part, ça me faisait sourire à travers mes larmes qui étaient reparties d'elles-mêmes. On avait vraiment un karma de noms avec des références presque honteuses, dans cette famille...

« J'espère qu'il est fan d'Harry Potter, alors. Il est né à quelle date ? »

Commentaire un peu déplacé, étant donné la situation, entre la blague et la date de naissance, mais j'avais mes vieux réflexes. Si ce petit pouvait croire en la magie des livres aussi longtemps que moi, alors ça le protégerait au moins un peu contre le monde aride qui l'entourait. Quand à la suite, je vous avoue que je me demandais encore comment Jinlee avait fait pour ne pas craquer. Beaucoup de choses à faire pour qu'on puisse être ensemble, c'est ce qu'il pensait ? Donc... il attendait sagement ? Qu'est-ce qu'il pensait, ce gosse ? Que son père était un super agent secret en mission ? Est-ce qu'on pouvait vraiment casser ses croyances maintenant ?

Lentement, mon visage se tourna enfin vers celui de mon interlocutrice. J'étais un peu calmé, mais toujours aussi retourné de l'intérieur. Le tremblement de terre n'était pas terminé... et je n'étais pas sûr de pouvoir retourner en cours de danse, cet après-midi. Non... je n'en n'avais même plus envie. D'ailleurs, lorsque la tête de mon ainée se posa contre mon épaule, cette fois-ci, je ne m'écartais plus et me contentais de laisser la mienne aller s'appuyer contre ses cheveux, tout en l'écoutant.

« Je comprends mieux... »

Et irrémédiablement, je m'en voulais encore plus d'avoir été aussi con et aveugle. J'aurais voulu qu'elle le fasse, pourtant, qu'elle vienne à moi, qu'on trouve une solution ensemble. Peut-être qu'elle aussi, elle aurait voulu. Une belle paire d'idiots, voila ce qu'on était... pourtant, du moment qu'on n'avait pas rendu cet enfant malheureux, les choses étaient peut-être récupérables... d'une façon ou d'une autre ?

« Tu es libre, vendredi soir... ? »

Dites-moi qu'elle était célibataire, d'ailleurs, par pitié.

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(( ost )) — Si elle avait su, il aurait été au courant, à coup sûr et ça aussi j’avais voulu l’éviter et je ne voulais pas imposer à Hea ce genre de secret, surtout qu’elle vivait avec Jesse, qu’elle côtoyait encore James. J’aurais pu lui demander de ses nouvelles, c’est bête, je voulais juste tenter de l’oublier, mais même en sept ans cela avait été impossible. Je n’avais même pas pu m’intéresser à quelqu’un d’autre, ma vie avait été rythmée par mon travail et mon fils, rien d’autre. Les si qui tournaient encore et encore dans ma tête comme une mélodie répétitive et nostalgique, je devais me détacher de cette syllabe, de cette note. Maintenant qu’il était là, près de moi on pouvait repartir sur de bonne base, se reconstruire à nouveau, ensemble.
Sa blague, sa question m’avaient arraché un sourire, il n’avait pas vraiment changer au fond. C’était pour ça que je l’aimais aussi, sa façon d’être, son regard différent sur le monde.

« Je sais pas, jusqu’à maintenant je me suis dit qu’il était encore un peu jeune pour ce film »

Peut-être que j’étais trop protectrice, mais je préfère attendre qu’il grandisse encore un peu pour découvrir ce genre de film, mais je ne doutais pas que ça lui plairait, il aimait les truc fantastique et la magie. Ah il ressemblait beaucoup trop à son père.

« Le 13 Mars, un adorable petit poisson »

Et je savais exactement pourquoi James posait cette question, lui qui aimait tant tout ce qui concernait l’astrologie, il voulait connaitre le thème astral de son fils, normal. J’avais fini par lui expliquer toutes les raisons qui m’avaient empêcher de revenir dans sa vie plus tôt. Seul ce concert m’avait forcer à le faire et je regrettais qu’il n’y ait pas eu un événement de ce genre bien plus tôt. Beaucoup trop de regret aujourd’hui et je m’étais installée contre son épaule, c’était reposant. Ça me rappelait à quel point je pouvais me sentir bien quand il était là, à quel point ça m’avait manqué de sentir sa présence.

« Oui bien sure »

Pour rien au monde je n’aurais refuser cette proposition, pouvoir passer à nouveau du temps avec lui, remettre de l’ordre dans tout ça, nettoyer les débris que la tempête d’aujourd’hui avait causé, reconstruire quelque chose. Il faudrait juste que je fasse garder Haeri, mais ce ne serait sûrement pas un souci. Je voulais d’abord reconstruire les chose avec James avant d’impliquer notre fils. Je ne voulais pas le brusquer, ni lui, ni James au final.

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(( ost )) — Hum, oui, bon, certes... il est vrai qu'à sept ans, ce n'était peut-être pas une bonne idée, tout comptes faits. J'oubliais un peu vite que certaines choses n'étaient pas adaptées à tous les âges. Pinçant donc mes lèvres face à mon erreur, je relevais aussi un peu la tête pour la secouer.

« C'est vrai... j'oubliais ce détail. »

Je n'avais jamais eu à endosser un rôle de parent, en même temps ! Mon personnage à moi, c'était l'oncle sympa avec qui on pouvait faire des trucs qu'on ne faisait généralement pas avec papa et maman et jusqu'à présent, je m'en étais très bien contenté, me complaisant dans l'idée que je n'avais pas assez de maturité ou de temps pour fonder une famille. Jamais ô grand jamais l'idée qu'un petit être, dont j'étais en partie à l'origine, était en train de vivre sa vie en parallèle de la mienne... mais lorsque Jinlee m'annonça la date de naissance du gamin, un silence me gagna cependant à nouveau et je levais automatiquement une main vers mon visage pour me ronger l'ongle du pouce. On parlera peut-être de co-incidence, mais les nuits de cette période de l'année étaient toujours compliquées pour moi et je n'avais jamais vraiment trouvé d'explications logiques jusqu'à aujourd'hui, si tant est qu'on pouvait parler de logique.

Quoi qu'il en soit...

« Super, on fait ça. Excuse-moi, je ne sais pas quoi dire... on pourra mieux discuter à ce moment-là. »

Bien trop pris de court par les événements qui s'enchainaient, enseveli sous les questions laissées sans réponses et embrouillé comme jamais sur ce que je voulais vraiment dans la situation actuelle, je ne trouvais ni les mots, ni l'attitude à adopter... alors je devais paraître bien froid, par opposition à l'homme qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Pour le moment, ma surprise et mon état de choc dissimulaient la mélancolie et la colère qui étaient mes principaux compagnons de route, mais je savais que d'ici une demi-heure, ça reviendrait me travailler et qu'à ce moment-là, il me faudrait faire la part des choses, parce qu'il y avait aussi de quoi être heureux de ces deux rencontres et ça, je le savais au fond de moi. C'était peut-être le moment de reprendre un peu espoir pour la suite ? Je n'arrivais pas tellement à me montrer optimiste, mais j'en avais l'envie...

« J'arrive. »

Je posais ma main sur sa tête un instant, puis me levais finalement pour aller voir le petit en retirant le collier autour de mon cou tout en marchant, avant de m'accroupir à ses côtés.

« Hey, Haeri, tu sais ce que c'est ? »

Je souris un peu et tendis l'objet devant moi.

« C'est une pierre spéciale. Si tu lui pose une question et que tu écoutes bien, elle va te répondre, mais c'est que par oui ou par non. Regarde, tu fais comme ça : dis-moi oui. » On attendit ensemble de voir tourner le caillou, avant de demander le non qui le fit simplement balancer d'avant en arrière « Okay, donc ça c'est pour moi, mais toi ce sera peut-être autre chose, alors il faudra demander aussi. Ensuite, hum... » Je réfléchis un peu en penchant la tête sur le côté avec une légère moue réflexive sur le visage, le temps de trouver un truc à demander. « Est-ce que je devrais manger des ramens ce soir ? » Non. « Non... c'est vrai... je suis au régime. » Un rire m'échappa en le disant et je finis par tendre le collier à l'enfant en lui disant que je le lui offrais, puis l'aidais à en comprendre le fonctionnement, avant de le laisser faire seul un moment, puis me relever en lui frottant un peu les cheveux. « T'as compris ! Garde-le bien autour du cou quand tu l'utilises pas pour pas le perdre, okay ? Promis ? » Je tendis le poing vers lui jusqu'à ce qu'il me check, puis esquissais un dernier sourire, avant de soupirer lourdement et de tourner la tête vers Jinlee, en haussant les épaules.

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(( ost )) — J’étais vraiment contente qu’il me propose qu’on se revoient, maintenant que je l’avais revu je voulais vraiment qu’il revienne dans ma vie. Je ne l’aurais pas forcé s’il m’avait fait comprendre qu’il ne voulait pas. Alors comprendre qu’il acceptait de reprendre contact me faisait un bien fou. Je n’avais aucune idée de ou ça allait nous mener, mais pour l’instant ça me suffisait. Non je ne pouvais pas changer le passé, mais j’étais clairement décidé à écrire mon avenir et James faisait partie de cette histoire là.
J’avais toujours la tête contre son épaule, je m’y sentais bien, comme si après de longue année j’avais retrouver la place ou je devais être. J’avais cette impression de me sentir tellement plus légère. Si j’avais su que le revoir serait aussi bénéfique, j’aurais fait le pas des années plus tôt.

« C’est rien, ça fait beaucoup d’information d’un coup. Je suis juste heureuse de te voir »

Et même si pour le moment on avait plus rien à se dire, sa compagnie me suffisait. Mais, quand on allait se revoir, j’aurais sûrement tant de questions à lui poser, lui aussi je suppose. Je voulais savoir ce qu’il avait fait ces sept dernière année, ce qui s’était passé dans sa vie, je voulais tout savoir.
Je l’avais regarder, se lever et s’approcher du petit, curieuse de voir ce qu’il allait faire, observant de loin en souriant. Je n’avais aucun doute sur le fait qu’un lien entre ces deux la se créerait facilement. Instinctivement il avait réussi à communiquer avec Haeri, je me demandais d’ailleurs s’il avait des enfants, ou simplement il devait s’occuper de ceux d’Hea et Jesse. J’avais tant de question à lui poser, mais ce n’étais pas le moment, il y avait déjà eu assez d’émotions pour aujourd’hui. Alors je continuais de les regarder tout les deux, parler comme s’ils se connaissaient déjà. Je voyais le sourire de notre fils, ses petites étoiles dans les yeux alors qu’il essayait le pendule de James.
Quand il s’était retourné vers moi en haussant les épaules, Haeri était arriver en courant vers moi.

« Maman maman regarde, James il m’a offert un collier magique »

Je l’avais assis sur mes genoux et avait pris entre mes doigts la pierre autour de son cou pour l’observer. C’était James qui m’avait appris à connaitre les pierres et leur bienfaits, qui m’avait appris à utiliser un pendule. J’avais trouvé ça vraiment touchant qu’il lui offre celui qui pendait à son cou.

« Oh il est beau, tu fera attention avec mmh ? C’est un cadeau très précieux »

J’avais fini par me lever moi aussi, tenant mon fils par la main pour revenir près de James.

« Je vais pas t’embêter plus longtemps, t’as sûrement plein de chose à faire »

Et moi aussi au final. Il restait des choses à préparé pour le concert, en plus de mon travail en général. Mais je savais que je le reverrais bientôt alors ça suffisait à me rendre heureuse.

« On se voit dimanche soir alors ? Attend donne moi ton numéro »

J’avais sorti mon téléphone et le petit en avait profité pour se détacher de moi et s’accrocher à la jambe de James en levant la tête vers lui. Puis, on allait se croiser au concert aussi, donc je le verrais sûrement avant, mais c’était pas sûre qu’on aie le temps de vraiment discuter avec le programme.

« On va le revoir dimanche? »

J’avais souri en tendant le téléphone à James. A peine cinq minutes qu’il s’était déjà attaché à lui. C’était bon signe, maintenant il fallait juste que les choses se passe bien entre James et moi.

« Seulement maman mon coeur, mais si James est d’accord on pourra aller le voir tout les deux un autre jour okay? »

Il avait affiché une mine un peu triste, mais un cours instant avant de retourner son regard vers James, le suppliant des yeux pour qu’il soit d’accord. J’étais vraiment heureuse de comment ça s’était passé et de voir Haeri l’apprécier si rapidement. Le futur s’annonçait agréable et j’avais vraiment hâte de dimanche, de passer du temps avec lui et de peut-être rattraper le temps perdu.

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(quelques jours plus tard)

— Fini, le concert. Je ne regrettais pas d'avoir accepté l'invitation, nous nous étions tout de même bien amusés avec les gars et en revoyant la vidéo plus tard, j'étais plutôt fier de nous, à vrai dire. Quand à aujourd'hui, j'avais passé la journée à stresser, alors que ma femme de ménage terminait de faire les à fonds de l'appartement... en réalité, elle avait même fini par me mettre dehors en me disant d'aller faire un footing ou n'importe quoi d'autre, parce que je la mettait sous tension à tourner en rond. Et moi ? Ben j'avais fais ce qu'elle me demandait, bien sagement. Depuis le temps qu'on se connaissait, croyez-moi bien que je l'écoutais quand elle me disait quelque chose, parce qu'avec son caractère, vous n'aviez pas trop envie de lui dire « non » sous peine de vous faire rincer avec la serpillère. Ne vous détrompez pas, on s'entendait très bien. Je n'avais pas mes parents en Corée, mais elle faisait une très bonne substitution... par exemple, je ne comptais plus le nombre de fois où je l'avais entendue entrer pour m'apporter à manger, quand elle savait que mon frigo était vide.

Enfin bon, quoi qu'il en soit, c'était tout ça pour dire qu'une fois le soir arrivé, j'avais déjà tellement épuisé mon quota d'appréhension en vue de ce rendez-vous que j'avais fini par me coucher sur le canapé en fixant le plafond, complètement épuisé et à moitié léthargique. Il fallut que la sonnerie de la porte retentisse pour me sortir de là et remettre un bon coup de jus à mon rythme cardiaque et bon sang, quel idiot je faisais. On aurait dit un adolescent. C'était stupide, hein ? Stupide et en même temps, j'avais l'impression d'avoir enfin touché le fond de la piscine dans laquelle je me noyais depuis des années. Il ne restait plus qu'à pousser un bon coup sur mes jambes pour repartir à la surface.

Extirpant donc mon corps du sofa, je partis vers l'entrée et m'arrêtais un instant devant le miroir pour vérifier quand même mon apparence. Hé, franchement, heureusement que je m'étais toujours occupé de ça ! Quand je voyais la tête de certains de mes potes aux US aujourd'hui, dont la plupart s'étaient laissés prendre de court par leur vie de famille et s'élargissaient d'année en année, ça me faisait me sentir plutôt en confiance (physiquement parlant). Je me serais clairement mal vu rester présentateur ou même en capacité pour flirter avec des femmes en étant fat ou en m'habillant mal.

Interrogation existentielle : est-ce que j'étais vraiment devenu aussi superficiel que ça ?

Bref. Passons. Après avoir ramené une mèche sombre sur le côté, j'ouvris enfin la porte d'entrée et déposais mon regard sur celui de mon invitée sans savoir quoi lui dire, puis me décalais simplement sur le côté en tendant le bras vers le salon, dans un beau sourire, afin de l'encourager à entrer.

|	Things we can have but not keep with James

Le concert avait été une experience incroyable. C’est vrai que la scène me manquait un peu, j’aimais ça vraiment, mais désormais j’avais d’autre priorité dans la vie. Même si performer à nouveau m’avait beaucoup plus, j’allais retourner à ma routine, de l’autre côté des caméras. Enfin presque routine, parce que j’avais ajouter un autre élément dans ma vie. James, que je n’avais pas vu pendant sept ans. L’homme qui n’avait jamais quitté mes pensées même après tout ce temps. Je n’aurais pas pu, parce qu’on ne s’était pas séparé à cause de sentiment envolé, mais simplement pour continuer notre carrière. Un choix qui semblait être le bon à l’époque, mais qui au final ne l’avait pas été. Ma carrière elle s’était arrêtée juste après. Puis, comment l’oublier quand sa copie miniature vivait avec vous. Les retrouvailles avaient été mouvementée, sentimentalement parlant, mais j’étais vraiment heureuse de le retrouver, de la tournure des choses. Et, quelques jours plus tard, après le concert, je pouvais le retrouver à nouveau. Juste lui et moi et bien plus de temps pour parler, pour, je l’espérais, reprendre les choses là où on les avait arrêtée. Enfin, s’il le voulait lui aussi.
J’avais fait de mon mieux pour m’occuper toute la journée, ne pas trop penser au moment ou j’allais le retrouver, parce que bêtement ça me stressait un peu. Pourtant c’était James, celui que j’avais connu, je n’avais pas vraiment de raison de stresser. Et une fois l’heure venue, je m’étais préparée. Rien de trop habillé, un maquillage simple, parce que c’était comme ça que j’étais et que j’avais toujours été. Ça n’aurait pas eu de sens d’en faire trop, ça ne me ressemblait pas. Puis j’avais rejoins l’adresse qu’il m’avait donné, hésitant un instant avant de finalement sonner à la porte.
Un sourire un peu gêné s’était affiché sur mon visage quand il m’avait ouvert la porte. Sans un mot j’étais entrée dans son appartement, observant les lieux. Que dire, après toute ces années, comme si le temps m’avait volé ma capacité de parler.

« Je suis contente qu’on puisse se voir »

C’était un début non? C’est vrai qu’on avait beaucoup parlé l’autre jour, mais on avait tout de même sept ans de vie à se raconter. Ça faisait de la matière pour discuter, c’était juste que, sur le moment, comme ça c’était un peu étrange. Mais j’étais tout de même heureuse d’être là, de le retrouver. Au final, j’étais tout de même chanceuse qu’il n’ait pas déjà refais sa vie avec quelqu’un d’autre non?