yang ji ho

— par moment, il se disait que faire cette course d'orientation avec son bandmate aurait pu être assez marrant. mais la finalité aurait été peut-être plus sombre que voulu. si tous deux n'auraient guère été capable de trouver le bon chemin, dieu seul savait où aurait-on fini par les trouver. dans une ferme, ou peut-être égaré au milieu d'une campagne de tournesol ? pour le peu que l'on en savait, tout scénario était envisageable, ce qui était autant amusant que très effrayant. des projets étaient encore sur le feu, certains sur lesquels chacun intervenait individuellement, avec leur casquette de producteur. ce n'était donc pas le moment de faire n'importe quoi, et encore moins de se porter disparus, quant bien même le paysage était plutôt agréable. une pause, dans leur train de vie rocambolesque. une vie à laquelle jiho ne s'attendait pas de vivre, quelques années en arrière alors que son monde était en train de s'effondrer. comme quoi, tout était possible, suffisait-il d'un peu de motivation. et cette motivation finirait bien par lui porter chance aujourd'hui, à un moment ou à un autre.

— de toute façon, il n'avait pas vraiment d'autres choix que de persister. car tant que cette fichue balise n'aurait pas pointé le bout de son nez, jiho ne pourrait aller nul part. il serait condamné à roder sur cette petite plaine et même si le paysage était agréable, faire du sur place était quelque peu... lassant. le soupir se glissa d'ailleurs entre ses lippes, après un nouvel échec dans ses recherches. c'était incroyable d'être aussi nul pour trouver quelque chose qui devait être quand même suffisamment visible pour être perceptible ? qu'on lui rappelle d'aller faire un tour chez l'ophtalmologiste une fois de retour sur seoul. la vieillesse semblait pointer le bout de son nez plus tôt que prévu. mais tant que l'ouïe était encore là, c'était le plus important. du moins, pour lui. c'était son outil de travail, dans une certaine mesure.

— tourner en rond. encore et encore. et ne toujours pas trouver l'objet tant convoité. encore et encore. c'était une boucle sans fin qui ne donnait guère signe d'envie de mettre fin à ses peines. si peines il y avait réellement, car le décor aurait pu être pire, tout comme les épreuves en question. il aurait pu se retrouver à devoir revivre ce mur d'escalade infernal ou encore ces tunnels suspendus qui se mouvaient à mesure que jiho faisait un nouveau pas. le springmotion aura laissé un amer goût au fond de sa gorge. alors, non. il pouvait difficilement se plaindre aujourd'hui, tant les objectifs étaient moindres. une simple course d'orientation. et même si elle était quelque peu pénible, tout comme elle traînait sur la longueur, jiho appréciait malgré tout ce qui se passait sous ses yeux. ça faisait du bien, un peu d'air frais. heureusement qu'il faisait beau.

—car il faisait souvent beau sur cet île. sauf durant l'été où la mousson frappait le décor, jusqu'à le couvrir d'un épais nuage brumeux. ce qui lui fit se demander si cette course aurait eut tout de même lieu si un orage avait été annoncé pour aujourd'hui ? l'équipe technique aurait-elle, malgré tout, maintenu l'événement ? ça aurait été peut-être un peu trop dangereux, non ?
quoiqu'il en soit, cela ne réglait pas vraiment son problème actuel. à savoir, qu'il n'avait vraiment aucune idée d'où se trouver la balise. et au plus il tournait en rond, au moins il avait le moindre indice d'où il était censé chercher. il y avait tant d'endroits, et pourtant tous avait été passé en revu. c'était vraiment étrange. un truc lui avait échappé, mais quoi ? tant d'informations, chacune d'elle se confondant dans son esprit.

— c'est donc un nouveau tour du propriétaire que jiho fit, dans l'espoir que cette fois-ci serait la bonne. il n'y croyait que très peu, mais comme on disait, l'espoir faisait vivre. et de toute façon, il n'avait rien de mieux à faire à part tuer le temps. alors c'est ce qu'il fit. rôdant une nouvelle fois ci et là dans l'espoir d'apercevoir quelque chose se rapprochant de près ou de loin à une balise. rien dans le bosquet, rien derrière les rochers. rien nul part. et dans les hautes herbes, la même chose. c'était d'un ridicule, vraiment. ça en frôlait le risible. et au plus il y songeait, au plus il se disait qu'avoir jiyun à ses côtés aurait pu être plus agréable. au moins, ils auraient été deux dans la même galère. et au moins, ils auraient pu rire ensemble de leur misère, ce qui était beaucoup plus agréable que de râler tout seul dans son coin.