yang ji ho

— il y avait une certaine forme d'ironie dans ce parcours. l'impression que quelqu'un se jouait de nous, et qui nous frappait lorsque le regard captura enfin ce petit symbole tant espéré. n'était-ce pas, là, ridicule ? tant de temps perdu alors que la balise était seulement bien dissimulée dans ces hautes herbes. ridicule, vraiment. jiho se sentait bien bête, maintenant, malgré l'évident soulagement qui apaisa ses nerfs. c'était, donc, là l'occasion pour lui de continuer cette course d'orientation. premier chemin, en face de lui. un long chemin qui se déroulait devant ses yeux. c'était impossible de se perdre, et fort heureusement car après ce qui venait de se passer, le coréen n'était plus vraiment sûr de lui. une fois arrivé en haut, c'est un vaste espace où des machines de sport étaient dispersées ci et là qui lui ouvrit les bras. là n'était pas le temps de jouer les gros bras, et à dire vrai, jiho n'en avait pas vraiment le coeur. ce qui l'importait, en cet instant, c'était aller au plus vite.

— il déambula de partout dans cette zone, le regard qui se baladait un peu de partout afin de couvrir un espace le plus large possible. ce n'était peut-être pas la meilleure technique à avoir mais il voulait être certain de ne rien manquer. l'étape précédente l'eut rendu suffisamment fou pour qu'il ne doive revivre cette satanée malchance. et heureusement, tout se passe pour le mieux, lorsqu'au coin de l'œil, un quelque chose l'intrigua. une balise. elle était sacrément facile à trouver, celle-ci, et ce n'était pas jiho qui allait s'en plaindre. certainement pas ! tout heureux, jiho reprit donc sa route, le sourire suspendu aux lèvres. peut-être que la chance était en train d'être de nouveau de son côté, qui sait ? il fabulait certainement, mais c'était agréable d'avoir l'impression que la roue tournait enfin en sa faveur.

— direction l'étape suivante. cette fois-ci, il avait rendu avec un verger assez vaste. un terrain à perte de vue contenant nombre d'arbres fruitiers dont certains étaient en fleurs, d'autres bourgeonnants, et d'autres ayant déjà quelques fruits à offrir. la beauté de la nature, elle était fascinante. cette façon qu'elle avait de revivre éternellement. la façon qu'elle avait de se réguler, et la façon dont chaque élément dépendait des uns et des autres. sans les abeilles, il n'y aurait pas de fruits après tout ! trève de divagation. là n'était pas le moment pour philosopher sur dame nature. jiho appliqua donc cette même routine, le regard qui se balada pendant qu'il avançait un peu au hasard dans l'espoir de tomber sur quelque chose. et encore une fois, son plan fonctionna à merveille puisqu'il l'emmena tout droit vers la troisième balise. il avait l'air de rattraper le temps inutilement perdu un peu plus tôt. tant mieux. peut-être qu'il aurait une chance, finalement.

— jiho se mit en route vers l'étape suivante, tout sourire. il était heureux de participer à pareil événement, d'être sur cette île paradisiaque et de voir qu'enfin la chance paraissait s'être alliée à lui. ou alors il avait simplement trouver une technique qui semblait plutôt bien marcher pour lui. l'un comme l'autre, dans tous les cas, tout allait dans son sens et ce n'était pas plus mal ainsi. il avait fait la moitié du trajet, il ne lui restait plus qu'à prier pour que le reste se passe aussi sans trop d'encombre. une fois arrivée sur la plateau suivant, un temple se déployant en face de lui, jiho reprit donc sa course après s'être attardé vers les tranches de pastèques offertes par les gens du lieu, certainement. une cérémonie avait apparemment lieu, d'ailleurs. le coréen prit donc soin de ne déranger personne en faisant le moins de bruit possible. le fruit en bouche, il chercha la quatrième balise.

— après un peu de galère, l'artiste mit enfin la main sur la quatrième balise. et après un retour en arrière afin de récupérer une nouvelle tranche de pastèque, jiho reprit la route non sans avoir salué les gens du lieu lorsqu'il en croisait quelques-uns. ce n'était là qu'une question de politesse. il croqua un morceau du fruit, tout en empruntant le chemin qui se dessinait devant lui. il était long, et sinueux. un peu compliqué par moment à cause des roches qui jonchaient le sol et qui glissaient sous ses pieds. mais il réussit malgré tout à s'en sortir sans trop de mal, rejoignant ainsi un grand bassin naturel. c'était beau, ici aussi. vraiment beau. le calme ambiant orchestré par le bruit ruisselant de l'eau et la brise légère qui faisait danser les feuillages. c'est qu'il deviendrait presque hippie, le jiho, à s'extasier devant si peu de choses !