(litgaram) si je tombes, tu tombes !

Je n’avais pas cessé de sourire quand Louis m’avait reparlé de la chanson, et j’avais évidemment hoché la tête. Dans le fond, je me moquais un peu de savoir ce qu’il avait pu raconter, mais j’espérais quand même qu’il ne m’avait pas vraiment insulté… Enfin, je me doutais que ça n’était pas le cas. Cela avait l’air vraiment doux, pour une chanson qui insultait les gens. « D’accord ! » Et je n’allais pas manquer de lire ça et d’essayer de comprendre surtout, même en français. D’ailleurs, il faudrait peut-être que je pense à l’apprendre, un jour ? Je ne savais pas si j’étais capable d’apprendre une langue comme le français. À première vue, cela semblait assez compliqué… Mais bon, rien n’était impossible, pas vrai ? Si je pouvais apprendre à cuisiner, alors j’étais parfaitement capable d’apprendre une nouvelle langue qui n’avait absolument rien à voir avec celle que je parlais déjà.

« J’espère bien, parce que je suis vraiment mauvais en couture. » Et il n’était pas prêt à ressembler à ce bon vieux monstre de Frankenstein. J’avais avancé un peu sur la piste en question, rechaussant ma planche avant de me laisser glisser lentement dans la pente, attendant qu’il se joigne à moi. « Let’s go alors ! » Autant dire que je n’avais pas peur de me faire mal aujourd’hui : j’avais assez d’expérience pour ne pas craindre une blessure de débutant… mais on n’était jamais à l’abri d’un accident.

J’aimais bien passer ces moments privilégiés avec Louis et avoir la chance de rire avec lui. Il était tellement plus que ce qu’on voulait bien dire de lui. Son sourire et ses commentaires étaient suffisants pour égayer mes journées, et maintenant que nous étions dans cet endroit, j'avais envie d'imprimer des souvenirs dans ma mémoire. Je voulais passer du temps avec Louis, toujours plus, et me promener dans cette région, profiter des possibilités qui nous étaient offertes. Après tout, on ne savait jamais jusqu'à quand la tranquillité allait durer. On ne savait pas combien de temps nous allions pouvoir profiter de tout ce qui nous entourait, de cette relation, de la vie, tout simplement, et j'avais envie que ce temps dure encore et encore.

« J'imagine bien la scène. » Un rire fila entre mes lèvres. « Tu deviendrais comme le monstre de Frankenstein. » Et j'imitai un instant le professeur des films avant de rire doucement. « Heee liiiiiives. » Mais nous avions d'autres choses à faire, évidemment. Un sourire aux lèvres, j'avais reposé les yeux sur mon petit ami avant de le voir tomber. « Tu tiens plus sur tes jambes? » Je souriais encore, avançant tranquillement vers lui avant de me retourner pour reposer les yeux sur lui, continuant un instant ma glissade.

Les yeux posés sur Louis, je souriais encore, laissant la joie du moment me gagner comme autant de souvenirs qui allaient me rester en mémoire une fois que nous serions de retour à Séoul. Même s’il y avait beaucoup de monde dans les environs, cela faisait toujours plus d’occasions de se changer les idées et de passer un moment tous les deux. J’avais reposé les yeux devant moi alors que je me laissais glisser normalement, et quand je vis Louis tomber, je m’arrêtai pour le laisser me rejoindre, un léger sourire aux lèvres. « J’oserais pas… » Bon, la vérité, c’est que je me moquais un peu quand même, mais sans aucune méchanceté. Il était juste tellement adorable ! «  Comment ça, de ma faute ? Je te déconcentre si facilement ? » Et de battre des cils avec innocence alors que je reposais les yeux sur lui. Je me remis dans la pente alors que Louis se redressait, attendant qu’il revienne à ma hauteur pour le contourner, un rire aux lèvres. «  Ça c’est parce que tu te moques de la tartouflette… » J’étais un peu trop fier de cette bêtise, je devais  l’avouer. J'espérais juste qu'il n'allait pas vraiment se blesser, car je n'allais pas pouvoir l'aider, si c'était le cas, et je n'avais pas envie d'avoir des problèmes avec le manager de son groupe.

« Ouais je savais déjà, ça ! » Raconter n’importe quoi ne me dérangeait pas le moins du monde. J’avais continué à avancer, glissant le long de la piste en faisant de mon mieux pour ne pas buter sur quelque morceau de neige rebelle qui aurait voulu venir m’embêter. J’entendais la glace racler le bas de ma planche, signe que l’épaisseur n’était pas aussi belle que j’avais voulu le croire, mais ce n’était pas très grave : au moins, il y en avait, et nous ne risquions pas de nous retrouver comme des cons sans la moindre piste où nous lancer. Mais bon, sur l’instant, ce n’était pas le plus important. J’avais reposé les yeux sur Louis avant de glisser un peu plus, effectuant un petit demi-tour pour pouvoir le regarder, après avoir vérifié que personne ne se trouvait dans mon dos. Puis, j’avais repris le sens de la piste, arrivant en bas avant de reposer les yeux sur lui. « TAR-DI-FLETTE » C’était ça, non ? J’essayais vraiment de ne pas me tromper, mais c’était vraiment compliqué, comme mot. En plus, c’était quelque chose qu’on ne mangeait pas souvent, ici. « C’est compliqué le français. Tu m’apprendras un jour ? » Même s’il ne pouvait dire que des bêtises après, ça lui suffisait.