— Jisung était un peu nerveux. Il boucla sa ceinture à l’annonce de l’hôtesse : ils allaient bientôt atterrir à Jeju. Une seconde vint auprès d’eux pour récupérer leurs verres et leur demander de réajuster leur siège. La première classe de Korean Air était toujours convenable à son sens et au moins, ils avaient un minimum de discrétion et d’intimité. Saeko était assise juste à côté de lui, offrant à sa fiancée une distraction fascinante : le hublot. Jihye viendrait les récupérer directement à l’aéroport, leur évitant de s’embêter avec un taxi. Ses parents les attendraient à la maison. C’était la première fois que ses parents rencontreraient Saeko. Jusque là, il n’avait jamais été en mesure de l’amener avec lui les quelques fois où il se rendait sur l’île et ses parents, détestant l’avion, ne venaient jamais à Séoul. Cela ne faisait aussi que quelques mois qui leur avait appris fréquenter quelqu’un. Et il ne leur avait évidemment rien dit sur les fiançailles. Bientôt.
Perdu dans ses pensées, il avait récupérer leurs sacs et quitté l’avion presque machinalement. Le séjour ne durerait que trois jours, Saeko devant retourner rapidement à Séoul pour la sortie du prochain comeback de Divine. La maison de ses parents étaient grandes, mais il avait tout de même tenu à réserver un hôtel pour les nuits passés ici, prétextant vouloir faire découvrir l’île à Saeko. Il n’était pas crédible et avait bien senti qu’ils n’étaient que très moyennement convaincu. Prenant le sac de saeko sur l’épaule en plus du sien qu’il avait sur le dos, il la laissa tirer sa petite valise. Il finit par s’arrêter peu avant de passer les portes pour retrouver. « Je dois te dire quelque chose avant qu’on sorte et retrouve ma sœur. » Ses lèvres se pincèrent. Il avait un peu essayé de lui en parler plus tôt mais il avait craint qu’elle n’accepte plus de venir ou qu’elle soit angoissée par ce voyage. Au moins, s’il lui disait maintenant, ça ne serait que quelques minutes de stresse. Jisung osa finalement poser son regard sur elle. « Mes parents détestent les Japonais. » Une rancœur générationnelle qui ne l’avait heureusement pas touché lui, ni son frère et sa sœur. Mais leurs parents gardaient une mentalité assez fermé, leurs parents et grands-parents ayant souffert de la colonisation. « Mais je suis sûr qu’ils vont t’adorer. » Il lui sourit, caressant ses cheveux avant de presser le pas pour sortir, repérant rapidement sa sœur. « Jihye ! » Cette dernière afficha un large sourire, secouant la main. « Eh bien ! Je vous attends depuis vingt minutes ! Je suis si heureuse de te revoir Saeko. Tu as eu mes biscuits ? j’avais dit à Jisung de te les donner. » Elle serra les mains de la plus jeune dans les siennes, souriant en revoyant la bague de fiançailles qu’elle portait. « Allons-y, je suis garer tout près. » Jisung sourit à sa fiancée, essayant un peu d’éviter le drame ou les questions.
—Le regard perdu dans les nuages, Saeko ne pouvait se défaire de son petit sourire. Quand elle n’admirait pas le ciel, ses yeux se posaient sur la magnifique bague qu’elle portait à son annulaire gauche, puis elle relevait la tête pour sourire à Jisung. Elle résistait à l’envie de l’embrasser, attrapant tout de même doucement sa main qu’elle serrait dans la sienne durant le voyage entre Séoul et Jeju. Si elle se sentait nerveuse, elle relativisait du mieux possible. Jisung et elle se fréquentaient depuis plusieurs années maintenant. Ils étaient sérieux dans leur relation. Ils étaient fiancés ! Certes, elle était idole, mais n’avait-elle pas prouvé pouvoir s’en sortir sans que l’existence de son couple ne s’ébruite. Saeko avait déjà préparé sa présentation, elle en avait même révisé son coréen le plus poli pour s’adresser à ses futurs beaux-parents. La Japonaise était prête ! Après tout, elle avait bien réussi à séduire leur fils aîné, ils allaient forcément l’aimer aussi, pas vrai ?
Toujours impressionnée par l’efficacité de son fiancé, Saeko le suivit, calquant son rythme au sien, entraînée et habituée aux rythmes effrénés d’une vie de star qui nécessitait souvent de ne pas traîner. “Qu’est-ce qu’il fait beau !” Ce n’était pas sa première visite, ayant quelques fois mis les pieds sur l’île de Jeju. Néanmoins, jusque-là, ça avait toujours été au cœur de l’été, aussi, la météo plus qu’agréable la surprit positivement. Le soleil si brillant et accueillant ne pouvait qu’être un bon présage pour leur séjour. Tirant sa valise, Saeko posa un regard curieux sur Jisung quand ce dernier s’immobilisa soudainement. “Hmm ?” Y avait-il quelque chose qu’elle ne savait pas encore sur Jung Jinho et Kim Hyemi ? Saeko avait pourtant attentivement écouté chaque histoire, enregistré chaque détail que son compagnon avait pu lui dévoiler à leur sujet. “Eh ?” Elle cligna des yeux, et un rire lui échappa. Ce qu’il était drôle ! Pourtant, l’expression de Jisung ne changea pas. “Arrête de plaisanter !” Saeko continua de sourire - se forçant, transformant le sourire en rictus crispé, alors qu’elle trottina derrière son fiancé. “Jisung ! C’est une blague pas vrai ? Jisung !”
Elle avait envie de s’enfuir. Non, ça ne pouvait qu’être une blague. Une très mauvaise blague, mais Jisung n’avait pas toujours été le plus drôle des hommes. “Jihye unnie !” Essayant de garder une expression joviale, Saeko jeta néanmoins un regard en coin à son fiancé, avant de reposer les yeux sur sa sœur, hochant la tête dans un sourire forcé. “Oui… Oui ! Ils étaient délicieux, merci beaucoup !” La laissant observer sa bague, Saeko en oublia l’espace d’un instant la mauvaise farce de Jisung. Son cœur s’échauffait toujours quand elle fixait sa bague de fiançailles. Néanmoins, aussitôt son regard levé du bijou, le charme fut rompu, et l’angoisse s’empara d’elle à nouveau. “Attendez !” Se hâtant, elle les dépassa pour se poster devant eux, se retournant pour leur faire face et leur bloquer le passage. “Est-ce que c’est vrai ? Jisung m’a dit que vos parents détestent les Japonais ?” Et à mieux observer son fiancé, Saeko réalisait de plus en plus qu’il ne mentait pas. Chouinant légèrement, elle puisa dans toute sa volonté pour ne pas simplement retourner dans l’aéroport et payer un billet retour pour Séoul. “Je… Je peux peut-être me faire passer pour une Coréenne ? Depuis le temps, avec toutes les leçons que j’ai suivi, on m’a dit que mon coréen était impeccable. Oui, voilà. On va dire que je m’appelle… Je sais pas, Sa… Sarang ? Kim Sarang. Han Sarang ! Voilà.” Sae… Sarang avait parlé si vite qu’elle en avait perdu le souffle. Ou peut-être que c’était aussi la panique qui commençait à prendre possession d'elle.
Storm clouds may gather and stars may collide, but I love you, until the end of time (come what may)
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Jung Jisung
Mar 12 Nov 2024 - 22:57
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— Peut-être bien qu’il aurait dû leur dire. Et prévenir Saeko. Mais Jisung ne voulait pas qu’ils aient un mauvais jugement avant de l’avoir devant eux et il ne voulait pas que sa fiancée s’inquiète. Qu’elle était la femme de sa vie suffisait bien, comme information. Au visage de la jolie Japonaise, il comprit néanmoins qu’il avait probablement fait une erreur. Ses lèvres se pincèrent, faisant mine de ne pas l’entendre alors qu’il filait jusqu’à la sortie, trouvant rapidement sa sœur. Il fallait partir, se dépêcher. Ils étaient attendu pour le déjeuner. Sa mère lui avait dit qu’elle avait prévu de faire son fameux beef wellington, adoratrice du chef Gordon Ramsey, elle regardait toujours ses émissions dans les années 2010. Depuis toujours, elle se vantait d’être la femme de Jeju qui cuisinait le mieux les plats occidentaux. Personne n’était jamais venu la contredire.
Jihye fut surprise par la question de sa future belle-sœur après avoir admiré la jolie bague. Elle jeta un regard vers son frère aîné, visiblement embarrassée. « Non… Ce n’est pas qu’ils ne les aiment pas, enfin… » Nerveusement, elle passa sa main dans ses cheveux mi-long légèrement décolorés. « Ils vont beaucoup t’aimer, j’en suis certaine. N’est-ce pas Jisung ? » Ce dernier hocha vivement la tête, se hâtant déjà de rejoindre le parking. Ses sourcils se froncèrent néanmoins aux idées loufoques de Saeko. Se faire passer pour une Coréenne ? Le frère et la sœur échangèrent un regard, cette dernière ne put contenir un petit rire. « Je doute que cela fonctionne. Mais ils savent déjà que tu es Japonaise de toute façon. » Jisung s’arrêta, se tournant vers sa sœur. « Tu leur as dit ? » Elle afficha un air surpris. « On en a parlé oui. comme tu ne dis jamais rien, c’est toujours à moi qu’on pose des questions. » Son air se fit un peu inquiet, il regarda Saeko avant d’oser demander : « Et… ? » « Ils n’ont rien dit. papa a juste demandé si elle parlait bien coréen. » Rassurant. Il souffla doucement, passant son bras autour des épaules de Saeko. « Tu as vu, aucune raison de s’inquiéter. »
Mais n’importe qui avec un peu de réflexion se doutait que des raisons, il y en avait. Sur le trajet, Jihye leur apporta des nouvelles de sa petite-amie, de son travail, en profitant pour en demander de Séoul et de Jiwon. Elle avait espéré que le plus jeune serait en mesure de se libérer. La voiture finit par s’engager sur une petite route, suivant le trajet d’une colline jusqu’à rejoindre une jolie petite maison, légèrement ancienne qui faisait face à la mer. Jihye gara sa voiture juste devant. Presque instantanément, la porte d’entrée s’ouvrit, laissant entrevoir une femme d’une bonne cinquantaine d’année, le visage sévère. Les mains ramenées devant elle, elle repassa légèrement le hanbok bleu foncé qu’elle portait. « Oh merde », souffla le fils en la regardant, ahuri. « Elle a mis un hanbok ? » Jihye sembla aussi sans voix, posant un regard désolé sur Saeko. Jisung hésita à demander à sa sœur de les amener à leur hôtel, finissant par sortir, ouvrant la portière de sa fiancée. « Ca va aller », qu’il assura sans lui-même y croire, devançant Saeko pour s’approcher de sa mère. « C’est quoi cette tenue ? Tu mets même plus de hanbok pour le chuseok. » Les sourcils de la maîtresse de maison se froncèrent de cet affront. « Vous êtes en retard. Et si quelqu’un a quelque chose contre notre culture et nos traditions, eh bien, il peut s’en aller. » Au moins, le ton était donné. Son regard se posa finalement sur la Japonaise. « Vous ne vous présentez pas ? » ces Japonais, toujours si impoli, fautif de cela même quand on ne leur avait donné aucune occasion de l’être.