[Mission 3] Lim Jun Kwang

Sérieux, Minou m'avait étonné avec sa première note donnée à Jun Kwang... on ne pouvait décemment pas mettre un 3 à ce mec, surtout pas avec les arguments qu'il avait donné, ça risquait de se retourner contre lui sur la toile, à mon avis... et je n'étais pas d'accord. On était dans un concours de rap, où était sa logique de critiquer le fait que le concurrent avait... rappé pour montrer son talent ? Et bien rappé, en plus de ça. La diversité, oui, c'était bien... mais assumer le fait qu'on cherchait à se développer dans un domaine en particulier, c'était bien aussi. J'avais donc manqué de lui jeter ma veste sur la tête, l'autre jour, je devais l'avouer. Néanmoins, ça marquait bien l'espèce de fossé qu'il y avait entre le statut « d'idol » et celui de « rappeur ». Les uns faisaient la guerre aux autres et je sentais presque de Min Oh n'avait pas bien encaissé les paroles du participant, comme s'il s'était... peut-être un peu senti concerné ? Personnellement, ça me faisait bien rire, parce que justement, quand on connaissait un peu le background de l'artiste, on savait qu'il avait fréquenté le milieu underground. Qui disait underground, disait fatalement provocation dans les paroles. Or, là, ça devait avoir touché la fierté de certains. Pouahahahaha. Ca sentait la gueguerre.

Anyway. Ecoutons ce que le participant avait à donner ce coup-ci : du rap. C'était vraiment très, très, très rap, forcément... et il s'agissait des paroles, plus que du reste. Son message faisait bien écho en moi, surtout suite à cette période à vide que j'avais eue, à force de trop donner d'importance à ce que les gens pensaient, plutôt que de juste me concentrer sur la musique.

Décidément... les Balaam étaient dangereux... et moi, je me faisais bien plaisir à écouter tout ça. Avec l'instrumentale, c'était top... et il restait dans sa spécialité. « Tiens... un rappeur qui rap dans une compétition de rap. » Je lançais un coup d'oeil à Minho en souriant en coin, puis reposais mon attention sur le jeune homme. « T'es bien implanté dans ton style à toi, mais j'ai l'impression que tu nous a presque fais la même chose dans ton premier passage... d'un point de vue technique, j'ai absolument rien à redire, t'es très précis. Je me demande quand même ce que ça ferait, si on te demandait d'entrer dans un autre registre. Est-ce que tu sais bien t'adapter à un rap qui rejoint pas ton style? C'est la seule question que je me pose à ton sujet, surtout si tu entres dans l'univers de quelqu'un d'autre en featuring. » Et comme il s'agissait d'un concours, c'était important, à mes yeux, de regarder tous ces aspect-là.

Je savais bien que Jun Kwang n’était pas mauvais dans son domaine. Pour le malheur de certains, je n’étais pas aussi con et ignorant que je pouvais en avoir l’air à l’écran. J’avais été dur, terriblement sévère dans mon jugement de la première performance, et encore plus au niveau de la seconde. J’avais jugé le comportement, j’avais jugé l’idole. Désormais, c’était au tour de la technique. Je m’efforçai de sourire au commentaire de Hak Yun, mais je n’oubliais pas. Nous n’étions pas dans une compétition de rap, encore moins dans une rue, à se livrer à de ridicules battle. Nous étions dans une émission présentant des idoles, nous devions noter des idoles, et ce type, comme il le répétait si bien depuis le début, n’était pas une idole. Je fermai ma gueule jusqu’à ce que mon tour de reprendre le micro vienne. « Je te mets 10, mais simplement par principe, parce que j’aurais mauvaise conscience de te mettre 0 avec ta technique, comme c'est ce qu'on juge maintenant. De faux rappeur à rappeur ou d’idole à fausse idole, tu prends ça comme tu veux, mais je vois pas pourquoi je mettrais plus alors que t’as décidé d’abandonner et que tu tiendras sûrement pas compte de mon avis. Je ferai pas de commentaire sur ta technique non plus. Merci. » J’avais mieux à foutre que perdre mon temps. Son rap était bon, très bon, mais si j’avais heurté sa fierté avec ma note, il n’était franchement pas à sa place

— A V E N I R
There's a time to let it grow, there's a time to let it slow, and a time to let it go. (cocoon, cathedral)

sign : me'ow; icon: eilyam (bazzart).

Spoiler:

la meilleure fan:

« L’instrumental était vraiment parfaite, et l’émotion dans ta voix tout autant ! Franchement, il n’y a rien à dire. Je n’aime pas ta façon de te penser, ni forcément toi tout court, en fait. » Son honnêteté la tuera un jour, elle le savait. Riant un peu, elle reprit : « Mais je suis là pour rester objective et c’était vraiment une bonne prestation, les différents rythmes étaient intéressants, tu sais imposer ton style. »