(YouNa) l'amour brille sous les etoiles

Mon regard suivait des yeux les commentaires qui défilaient sous la dernière vidéo de mon ancien groupe. Parfois, ça me faisait bizarre de voir qu’ils s’étaient reformés… Sans moi. Je pouvais les comprendre, dans un sens : j’avais quitté Mayence depuis tellement longtemps que je ne pouvais pas les blâmer d’avoir décidé de reprendre la musique, eux aussi, mais j’aurais au moins espéré qu’ils me tiendraient au courant de ce qu’ils faisaient.

La nuit était tombée depuis un moment déjà, et j’attendais que l’heure soit venue pour moi d’aller me coucher. Les autres n’étaient pas là, mais j’ignorais où ils se trouvaient, si je devais être honnête. On n’était pas aussi proches que j’aurais espéré qu’on le soit, mais ça n’était peut-être pas très étrange. J’étais un peu le gars en échange linguistique qui ne savait pas quoi faire de ses journées, à Séoul… Ce n’était pas très différent ici non plus.

Quand j’avais entendu la voix de Sena (ou alors, j’étais très mauvais pour les reconnaître) j’étais allé vers la porte pour regarder à travers le judas : bingo ! J’avais ouvert la porte, lui adressant un sourire . [/b]» Bonsoir madame, vous vous êtes trompée de chambre ? »

Je me prenais un peu trop la tête, ces derniers jours, mais ça n'était pas très grave. Mon regard s'était posé sur Sena qui se trouvait devant ma porte, charmante comme chaque jour que le monde voyait... Elle était si belle. Je me sentais ridicule à la trouver si séduisante. « Ah, je suis désolé, on n'a pas ça ici... » J'avais prétendu être désolé avant de lui laisser la voie libre et de la serrer contre moi, répondant à son baiser. « J'avais rien de prévu, et toi ? Tu veux rester t'ennuyer avec moi ? » J'avais ri doucement en regardant la pièce dans laquelle nous nous trouvions. C'était clairement le vide intersidéral... Mais bon, ce n'était pas très grave. J'avais attendu quelques secondes avant de l'embrasser une fois encore. « Tu veux aller marcher un peu ? » Il faisait assez beau, dehors, et surtout, j'avais entendu parler de jolies illuminations du côté du village, ce qui valait peut-être la peine d'être vu ! Si je pouvais passer un moment avec elle, alors autant le faire. « On peut toujours se trouver un truc à boire ou à manger et trainer un peu tranquillement. » L'idée me plaisait bien, en tout cas. « T'en penses quoi ? » Après tout, les autres n'étaient pas là et ils n'allaient pas m'emmerder parce que je sortais. Ce n'était pas leur genre, de toute façon.

C’était l’un des rares moments où nous pouvions profiter de l’endroit sans devoir nous inquiéter d’avoir un concert à donner ou des comptes à rendre… Alors forcément, j’avais envie d’en profiter et de passer un bon moment avec ma petite amie. Nous étions là pour ça, non ? Nous détendre, oublier ce qui pouvait nous peser sur la conscience… Un peu comme pendant les vacances scolaires, à l’exception qu’on n’avait pas de devoirs de vacances et que le rythme était un peu moins physique. Enfin, pour elle, certainement… Nous, avec Flying to Wonderland, c’était un peu la promenade de santé. Exactement ce pour quoi j’étais fait : être le parfait petit branleur qui ne foutait rien de ses journées… Enfin, ça, c’est ce que monsieur Katzenberg aurait dit... Il ne m’avait jamais vraiment aimé, lui. Faut dire que la littérature allemande n’avait jamais été mon cours préféré, quand j’étais au lycée. « C’est parfait du coup. » J’avais souri avant de rire encore un peu. « Je sors avec un estomac sur pattes, et ça me convient parfaitement. » J’avais secoué la tête à sa question suivante, caressant doucement ses cheveux, perdu dans mes pensées. « Pas du tout… » J’aimais bien avoir Sena près de moi, passer un moment avec elle… En fait, tout ce qu’on n’était pas censés faire, mais que l’amour désirait. Un petit sourire aux lèvres, j’avais reposé les yeux sur elle, déposant un baiser sur le haut de sa tête. « On pourrait même rester là toute la soirée que ça me dérangerait pas, si j’avais pas aussi faim… » Parce que ça, c’était la vérité vraie : j’étais affamé. « T’as fait quoi de beau, aujourd’hui ? » Après tout, les journées étaient longues, il fallait bien les remplir.

« Le plus joli de tous. Bon, un estomac, c’était toujours moche, qu’on se le dise, mais si Sena avait envie d’être un estomac, alors elle était le seul estomac joli de cette terre… Et j’étais totalement en train de devenir un morceau de guimauve à cause d’elle, wow. Je me faisais presque cringe tout seul. J’avais ri de bon cœur avant de la tenir un instant contre moi, puis de la voir changer d’idée. Ça m’allait bien aussi, parce que comme je venais de le dire, je crevais tout simplement la dalle. Enfin, je ne l’avais pas dit comme ça, je l’avais dit aussi élégamment que possible pour qu’elle ne pense pas que j’étais un vieux rustre de campagne profonde. « Aaaah… Wow. Il l’a bien pris ? Non parce que des frères qui prenaient mal les choses, y en avait plein, et j’avais pas trop envie de devoir me barricader chez moi pour éviter de mourir à cause d’un type comme San. Non parce que sérieusement, il donne pas envie de l’ennuyer, tout sympa qu’il puisse être. « Vous vous êtes bien amusés du coup ? Oui, au-delà de cette idée de savoir que son frère est désormais au courant de notre couple, c’est quand même l’élément principal de cette histoire, non ? Faut qu’ils s’amusent et passent un bon moment au ski, comme tout le monde ici. Moi y compris.

« Idiots ? Pourquoi idiots ? » Je ne savais pas de quoi elle parlait exactement, sauf si peut-être, il avait compris ce qu’il se passait entre nous ? San n’avait pas l’air très bête, à mes yeux, alors cela ne m’aurait pas du tout étonné de sa part. « Tu t’es pas fait trop mal, au moins ? » Un léger rire vint à mes lèvres. « Sinon je me propose pour les massages afin que tu te remettes. » Bon, ça pouvait sonner bizarre, alors j’allais arrêter de faire de telles propositions. J’avais continué à observer Sena en souriant, attendant qu’elle reprenne la parole alors que nous nous dirigions tranquillement vers la sortie du bâtiment.

« Au resto de l’hôtel ? Je pensais qu’on pourrait aller voir un peu au village ? » Après tout, pourquoi rester enfermés dans un endroit comme celui-ci, si nous pouvions profiter des établissements que le coin proposait, hm ? « Je me disais que c’était toujours mieux que rester enfermés ici. » Parce que l’hôtel était bien, qu’on ne s’y trompe pas, mais j’en avais marre d’y passer toutes mes soirées, là. En plus, j’étais persuadé que la soirée allait être très belle, à l’extérieur.