tempo de la chanson -- outfit (elle est pieds nus) ++ La lumière est éteinte lorsqu’elle entre sur scène. Elle cherche ses marques jusqu’au lit installé au milieu de la scène et s’y allonge. Les draps sont doux contre sa peau, et Ninon se prépare à chanter, le visage maquillé, les lèvres pulpeuses, le regard déterminé mais avec une once de sensualité qu’elle cherche à transmettre. La chanson de base n’est pas dans son domaine d’expertise. Ça marche parfaitement bien pour certaines personnes comme Haeyeon, mais certainement pas pour les chanteuses du style femme fatale comme Ninon. Mais Ninon n’a pas vraiment bien pris l’avant dernière place, et a décidé de surprendre. Si le challenge, c’est de prendre une chanson et de la modifier pour la faire devenir quelque chose que l’on pourrait chanter, alors Ninon allait la modifier pour la faire devenir quelque chose qu’elle pourrait chanter. Le tempo qui commence est lent. Bien plus lent que l’originale. Les sons de carillons ont été remplacés par des notes au piano. Et Ninon se lève du lit, la robe noir qui fendue sur la jambe qui laisse appercevoir sa peau. Elle se met à chanter, sa voix est pleine, satinée. Et lorsque les cloches du prérefrain sont censés arriver sur la bande son, c’est des violoncelles qui prennent le relais. La chanson fluflly cheeky happy de Haeyeon est devenue, sous le contrôle de Ninon, quelque chose de presque jazzy. À la limite parfois des slows latins emplis d’un désir ardant. Sur une chanson qui exprime, via ses paroles, totalement l’inverse. Elle a décide de ne pas toucher aux paroles, Ninon. Au final, ça reflète plutôt bien sa vie, elle que les expériences sexuelles n’attirent pas. Elle qui se contentent de quelques caresses et quelques embracades. Pas besoin de se dénuder, pas besoin de s’embrasser. Il n’y a pas réellement de chorégraphie, quelques passes de danses avec un danseur et une partie de la chanson chantée avec les bras du danseur autour de son corps. Ninon sait que sa prestation n’est pas spectaculaire. Le travail fourni derrière lui, l’est. Elle ne voulait pas émerveiller. Elle voulait surprendre. Et quiconque connaissait la chanson originale aurait probablement du mal à la reconnaître, chantée et interpretée par Ninon. La musique finit par s’arrêter, Ninon assise sur le lit, la jambe dénudée repliée sur l’autre, un sourire sensuel sans être aguicheur pour autant sur les lèvres. La lumière s’éteint. Si elle finit dernière avec cette prestation, elle aura la tête des votants. Toutes, sans exception. |