Cette performance l’intimide. Il a demandé conseil à l’un des coachs, Jeong Joonho, car son idée, quand il l’a eue, l’a intimidé. Est-il seulement capable de réaliser cette performance ? Oh, et puis, si ce n’est pas le cas, au moins, il n’aura pas abandonné. C’est ce qu’il a promis aux fans, dans sa première interview, et c’est ce qu’il compte faire, jusqu’au bout.
Une ambiance rose, colorée, des couleurs chatoyantes qui pourraient donner le diabète à quiconque le voyait. Un danseur déguisé en cupidon qui arpente la scène, l’air un peu louche. Il pourrait être joyeux, oui, mais quelque chose cloche chez lui. Détail que les plus attentifs remarqueront, il sort une flèche violacée de son carquois et fait mine de la tirer sur Sunwoo, alors que l’écran se remplit de cœurs de la même couleur : il est tombé amoureux de cette fille, celle avec laquelle il danse, une danseuse habillée d’une tenue blanche avec une gilet rose. Ses amies l’entourent, vêtues de blanc et de gilets bleu, pour qu’on puisse les différencier. La chanson ressemble à peu de choses près à l’originale, la chorégraphie a été retravaillée pour que Sunwoo puisse l’exécuter sans problème, mais également pour s’adapter au storytelling de la performance.
La chorégraphie suit son court : Sunwoo au milieu des danseurs, les filles avec lesquelles ils interagissent. À chaque fois qu’un des garçons danse avec la danseuse en rose, il disparaît quelques minutes plus tard et l’un des cœurs à l’écran se teint de noir pendant que la musique prend un écho très étrange.
Au moment du pont, il n’y a plus que Sunwoo et cette danseuse au centre de la scène.
« Si le temps s’arrêtait, me sentirais-je ainsi ? » Chante-t-il face à elle, plus lentement, alors que la musique se fond dans le néant. « Elle est juste en face de moi. »
Les autres amis et amies se tiennent à l’arrière-plan, immobiles. Leurs tenues ont changé à leur retour, mais on les distingue mal.
« Le monde entier semble blanc. »
L’écran blanc derrière eux, il s’approche d’elle, fait mine de l’embrasser, son visage si proche du sien.
« Les rires de mes amis viennent à mes oreilles. Arrête de me narguer, mon cœur. »
Des rires menaçants et distordus résonnent. Les danseurs sont éclairés et on peut voir leurs tenues endommagées. Puis un flash rouge, les danseurs s’effondrent, le temps que Sunwoo craque une bille de faux sang contre le cou de la jeune femme et sur sa tenue, ainsi que sur son visage à lui. La demoiselle s’effondre et l’ambiance change du tout au tout.
Le cupidon du début apparaît de nouveau et il rit, lui aussi, alors que la musique revient, sur une composition bien différente, bien plus menaçante et sombre. La chorégraphie elle aussi change. Il n’y a plus rien de drôle ou de joyeux dans ce monde, juste la réalité d’un amour toxique, dangereux, qu’on ne pourrait même pas appeler ainsi. Les pas sont plus contrôlés, plus menaçants aussi. Il a voulu que la légèreté soit perdue pour une lourdeur calculée, et si son exécution n’est pas parfaite, il essaie de donner tout ce qu’il a.
À la fin de la chanson, il est seul avec le Cupidon, debout face à cette fille étendue sur le sol, et il s’arrête debout.
« Comme un cauchemar amoureux. » Son regard se pose devant lui. « Be be baby, quand je pense à toi, je ne peux m’empêcher de sourire. Je suis ton cauchemar amoureux. »
Il reste debout au milieu de la scène, le regard figé devant lui, alors que les sirènes d’une voiture de police se font entendre au loin.
Debout sur cette scène, son cœur bat plus vite que jamais. Il ne sait pas ce que les gens penseront. Qu’il est fou, probablement. Qu’il ne va pas bien. Mais il voulait le présenter ainsi. L’amour peut être mauvais, malsain, et se terminer de façon tragique. Peut-être qu’il perdra des votes pour ça, mais il est, pour une fois, satisfait de sa performance.
Ahn Yoonho, Kwon Yejun, Ahn Suah, Yun Jibae, Noh Jaewon, Kwon Jieun et Rim Chinho aiment ce message