→ rap class : rhythmic building

Que serait un rappeur qui ne prend pas le temps de s'entraîner et de travailler dur sur ses paroles et son sens du rythme ? Un imposteur, c'est ce que Kohaku pensait au plus profond de lui. Alors il s'était rendu en cours en compagnie des autres élèves, après de longues heures de réflexion dans son dortoir. Des paroles... Écrire des paroles... Un exercice auquel le jeune homme s'était prêté il y a quelques années, lorsqu'il découvrait à peine le rap. Cet exutoire incroyable que cette discipline avait été pour lui, qui l'avait mené à s'accrocher en cours pendant un moment et qui l'avait ensuite passionné au point de devenir son métier aujourd'hui. Retour aux sources, retour à la base pour le jeune homme qui se souvenait de ces années plutôt difficiles, celles où il avait dû partir pour le Japon et durant lesquelles il avait laissé tombé les cours à cause de sa phobie scolaire.

"Sweet, sweet agony
there's no room for irony
you think that you're so pretty
but you can't see that they're nasty

Begging for sympathy
whenever they treat you badly
bragging 'bout your money
but you never say you're sorry"

C'était court, mais c'était ce qu'il avait été prêt à présenter devant la classe. Pas de beat, seulement le son de sa voix en rythme, dans ce rap, ponctuant le rythme au fur et à mesure qu'il prononçait les syllabes, concentré sur son propre travail après avoir écouté celui des autres. La rime était simple, voire même très simple, mais il avait préféré travailler un peu sur les consonnes plutôt que les voyelles. Une fois sa présentation terminée, le jeune homme se tut en allant se rasseoir.

Encore une classe de rap pour Hui et il se sent un peu plus prêt, les caméras ne le rendent plus aussi timide qu'auparavant et il a plus confiance en lui. Il se dit que les résultats semblent bons et qu'il n'a qu'à continuer ainsi, qu'il pourra être fier de lui, que ses parents et sa soeur pourront aussi l'être. Et n'était-ce pas ce qu'il recherchait ? Peut-être. Il n'en était plus très sûr au fur et à mesure que les jours passaient, il savait seulement qu'il appréciait les moments passés et les personnes avec qui il était, se fichant de la fatigue cumulée.

Il entra donc avec le sourire, le coeur léger prêt à gratter les feuilles, à les noircir de ses phrases, de ses mots qui lui viennent à l'esprit et qui ont tant de significations pour lui. Essayer de transmettre des sentiments, des émotions, il voulait vraiment apprendre et bien faire, alors il essaye et donne le meilleur de lui-même, encore une fois, ne baissant pas les bras avant de finalement, se disant qu'il allait faire mieux que la dernière fois, voire mieux que les autres aussi. Il finit donc ce qu'il a écrit pour pouvoir passer, éclairciçant sa voix pour rapper de manière intelligible.

Twinkle, twinkle lil star
Try to shine in the glowing sky
But they call you bizarre
And you don’t care, you just fly

Don’t let not tear on you face,
Yeah, then that’s all set
You just have to with the race,
Cause for sure you don’t want it to end quite yet

Il avait fini par vraiment apprécié cette classe, il allait peut-être fiinir rappeur à ce train, à commencer à composer et écrire, il savait qu'il avait le potentiel, et si l'envie s'y ajoutait tout était parfait.

Révérance et il s'installe  sur le côté pour voir les autres personnes passer, les éouter, et en apprendre encore un peu, en tirer des conclusions dans sa tête qui pourront l'aider par la suite.

Ne pouvait-elle pas rester dans la salle d'entraînement pour le cours de danse ? Chae Yeon redoutait celui de rap, vraiment pas douée en la matière. Ses séquences consistaient la plupart du temps en des plans de désespoir et de sourires gênés, alors qu'elle observait ses camarades d'un œil admiratif. Non, vraiment, ce genre de cours, ce n'était clairement pas pour elle. Tous les autres semblaient si doués. A chaque passage, chaque nouvelle tentative, la jeune femme gonflait les joues en applaudissant de manière tout à fait sincère – elle ne serait pas capable d'en faire autant. Aussi, Chae Yeon prenait exemple, bougeant la tête au rythme choisi, en se disant que l'idée (quelle qu'elle soit) ne lui serait jamais venu à l'esprit. Devrait-elle héler l'un des participants pour lui demander son aide ? Si elle n'avait pas été aussi fière, Chae Yeon aurait très bien pu demander conseil à Eun Bi. Ce n'était peut-être pas trop tard ?

Affalée sur sa chaise, un écouteur dans une oreille, la jeune femme cherchait toujours sur quel rythme elle pourrait exprimer son talent inexistant. A quoi bon ? Autour d'elle, ses camarades griffonnaient des textes inspirés. Demander qui ? So Yun ? Morgan ? Ils étaient les deux qui l'impressionnaient le plus – pas forcément au même niveau. Menton dans la paume de sa main gauche, Chae Yeon tentait, gribouillait ensuite. Elle était plus douée pour dessiner des souris avec des cercles qui pour écrire un texte. Posant son crayon, elle se saisit une nouvelle fois de ses écouteurs. Son pouce faisait glisser les beats. Aucun d'eux n'éveillait ses talents de parolières. Aujourd'hui, pourtant, on ne lui demandait pas d'écrire un texte personnel. Simplement des mots qui collaient au rythme, quelque chose qui claquait dans l'air et restait sur l'estomac. Se redressant sur sa chaise, Chae Yeon inspira un grand coup, avant de s'emparer de son crayon. Elle pouvait le faire !

When my heart breaks

When my world shakes

ANAPHORE

Blasée. Sunmi ne possède guère d'affection à l'intention de ce domaine qu'est, le rap. Cela n'a jamais été son truc, ni même un quelconque sujet à l'intention duquel, sa curiosité fut piquée. Jamais. Aujourd'hui encore, son être se retrouve emporté au travers d'une salle. Quelconque sujet amené sur la table, les innombrables présences résidant à ses côtés se retrouvaient emportés en ces rêveries, écrits et feuilles blanchâtres griffonnés de ces phrasées sans queue ni tête. Quelques mots traversaient son esprit, tandis que son regard persistait planté à l'instar de sa propre feuille.  

L'espoir, de. Les tentations sont nombreuses - dont, celle de planter son regard à l'encontre d'une feuille de l'un de ses camarades, ou simplement jeter son dévolu auprès d'un écrit issu d'autrui. Pourquoi diable, devrait-elle se tourmenter l'esprit de la sorte ?

Soupirs longuets, tandis que son crayon griffonne ces mots. Ils sont étranges, sans queue ni tête, à son tour. La quelconque âme d'artiste gisant en son frêle corps parvient à pointer le bout de son nez. Le contenu est moindre, résidant en ces propos acerbes et ces mots qui ne convenaient aucunement à une demoiselle. Qui étaient-ils pour se permettre de juger ? Personne.

L'invitant alors, à dévoiler ses écrits. L'inspiration entreprise fut lourde et longue. Pourquoi diable, devrait-elle le faire ?

« Que c'est beau de voir un artiste frustré devenir méchant,
Alors qu'il est juste mauvais.
C'est pas parce qu'il s'acharne que c'est bien,
Le flatter pour être sympa ça ne mène à rien.
Maintenant dis la vérité,
Dis la vérité,
Surtout si c'est ton pote,
Le blesser, c'est important. »

Léger ricanement, soldant ces mots d'un sourire quelconque. Il est inutile de poursuivre, le début n'était aucunement promoteur et son sens du rythme en ce domaine s'avérait être dérisoire.