[no escape] Joohyun & Hakyun

« Et voilaaaaa ! » Sésame, déverrouille-toi. J'étais le premier étonné par notre efficacité, mais à vrai dire, elle était clairement plaisante. Comme quoi, on formait un bon duo... quel dommage que d'autres personnes aient décidé à notre place que nous séparer pouvait potentiellement être une bonne idée. Que néni. Après tout ça, il était clair que j'inviterai Joo à nouveau pour qu'on se fasse un truc. Quitte à ne pas avoir de concert, au moins s'assurer de passer une bonne soirée... « Tiens, un numéro ? Je les appelle ? » Un peu hésitant, je sortis tout de même mon portable et mis le haut parleur, jusqu'à entendre une voix féminine nous demander nos dates de naissance. Et raccrocher. « Ah ouais, comme ça ?! » Un message s'afficha alors soudainement sur l'écran avec des défis à relever pour chacun d'entre-nous. « Hah ! Allez Joo, pousse la chansonnette. » Entre-nous, j'étais curieux de voir ça.

Finalement libérés de notre épreuve, nous voila donc repartis dans un énième couloir VIDE. Le genre d'ambiance malaisante, qui le devint d'autant plus lorsqu'une silhouette se mis à nous pourchasser d'un seul coup. Là, y'avait plus de courage pour quoi que ce soit, je ne me fis pas prier pour attraper le bras de ma cadette et foncer avec elle jusqu'à la première porte ouverte dans laquelle je la poussais littéralement, avant de refermer le tout derrière nous, dans un rire. Nerveux, un peu, sans doutes. « Mais ils sont malades ! »

On avance, on avance ! Je suis presque contente que ce concert n’ait été qu’une vaste blague, parce que je n’étais pas préparée, et que ça me permet de passer un peu de temps autre part que dans ma voiture, à passer des appels pour obtenir des rendez-vous, avec des gens parfois bien trop exigeants pour mon propre bien. D’ailleurs, si vous voulez tout savoir, je suis encore plus contente de m’être trouvée là avec Hakyun, et pas avec un autre gars qui, à tous les coups, aurait été pénible. « Oui, vas-y. » Je l’écoute et mes yeux s’agrandissent. « Oh mon dieu, mais je dois chanter quoi ? » Je ris bêtement. « Je peux pas faire ça maintenant, je ferai ça plus tard, non ? » Honteux. « Je vais leur faire un petit Sali Go Dali Go, ils sont pas prêts… et toi non plus ! » Prête comme jamais, le monde m’attend.

On sort enfin de cette pièce, et je commence à me demander combien d’épreuves nous attendent encore. Puis il y a ce type qui nous course, et c’est la panique. « Mais il nous voulait quoi, lui ?? » Je lâche son bras que j’ai attrapé par réflexe et je me redresse, reprenant un peu de contenance. Voyons Joohyun, t’es plus virile que ça d’habitude. C’est quoi ces manières ? Au moins, maintenant, on est en sécurité. Mon regard se pose autour de nous. « Hm… » Une très bonne question : où sommes-nous ? Et là je vois le cadenas triple. « Bon bah c’est reparti… » Et je recommence à chercher.

« Je t'accompagnerai pour pas te laisser seule. » Parole de moi. J'adorais cette chanson, d'ailleurs... un peu comme toutes mes chansons et c'état absolument pas dit de manière narcissique, mais jusqu'à présent, mon équipe de prod m'avait systématiquement donné le meilleur d'eux-mêmes afin de me dégotter des petites perles qui correspondaient tout à fait à mon image.

Après cette petite frayeur que nous nous étions donc fait tout seuls, re-belotte qu'on nous enferma dans une nouvelle pièce. Cette fois-ci, cependant, le cadenas n'était autre qu'un magnifique truc à clé, fort barbare... aie. « Aucune idée... peut-être qu'il cherchait juste les wc ? » Et je ris bêtement... il faudrait que je grandisse un peu, un jour. Mais grandir, c'était pas très drôle, tout de même. Pour moi, être adulte était synonyme de devenir une personne chiante et qui se prenait trop au sérieux pour son propre bien, mais je devais certainement me tromper. Balayant un peu la pièce du regard, je finis par tomber sur ce qui ressemblait à une clé, pendue sur un clou au-dessus d'un tableau. « Allez, on peut le faire, regarde, hop. » Je tendis doucement le bras au-dessus de la tête de Joo et attrapais l'objet pour le lui donner dans un sourire.

« Tu as peur que je ne sois pas à la hauteur ? » Plaçant une main sur mon cœur d’un geste dramatique, je l’observe pendant quelques secondes, avant de me mettre à rire. « Ça serait un honneur, chanter en compagnie du grand Hakku. » Et grand, il l’est. Vous l’avez vu ? Je continue à chercher les clés dont on semble avoir besoin et, malheureusement, je ne trouve rien du tout. Une grimace me vient. « Comment tu fais ? T’as des mains aimantées ? Quelque chose du genre ? » Je suis impressionnée. J’ai l’impression qu’on s’en sort incroyablement bien, mais grâce à lui. Je suis la figurante de ce parcours, je vous jure ! « T’es vraiment trop fort. » Et je continue à chercher, plissant les yeux. « Bon… » On reste optimiste, Joohyun. Il suffit que je me concentre un peu, que je continue à chercher et, avec un peu de chance, je finirai par trouver quelque chose sans avoir l’impression d’être une personne profondément ridicule ? Tristesse. Hakyun doit se dire que je n’ai rien de mieux à faire que tourner en rond en attendant qu’il trouve les clés à ma place. J’espère que non. Vous imaginez, cette image de merde ?

Voir son air dépité me décrocha une moue. Je ne sais pas, peut-être que les jus de carotte matinaux que je me faisais depuis que j'avais acheté un extracteur à froid étaient plus efficaces que je le pensais sur ma vision ? Mais oui, bien sûr Hakyun, et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu. « Le karma a peut-être décidé de se faire pardonner pour le mud marathon ? » Parce que s'il y avait bien un truc pour lequel j'avais pas de bol, c'était ça. Chaque. Fichue. Année. Malgré ça, son compliment me décrocha la même gêne qu'un enfant timide qu'on complimenterait et je frottais ma nuque sans savoir quoi dire, me contentant alors de hausser les épaules, avant de me remettre à chercher avec elle...

Et voir une clé trainer sous une pile de dossiers. Bon. Jouons-la fine. Si Joohyun trouvait quelque chose d'elle-même, elle aurait moins l'impression de me regarder faire, n'est-ce pas ? Donc si je faisais en sorte de lui mettre l'indice sous les yeux sans que ça ait l'air d'être fait exprès, ça lui ferait plaisir, n'est-ce pas ? Ceci étant dit, je fis donc mine d'avancer en cherchant au plafond et passais à côté du bureau sur lequel étaient posées les fiches, avant de poser une main sur les papiers en question et faire mine de glisser dessus, afin qu'ils tombent par terre et dévoilent la clé en-dessous. « Argh. Je suis vraiment le pire. » Je me penchais aussitôt pour tout ramasser et m'éloignais plus loin pour les poser sur une étagère.