[no escape] oh jae sun

Deux morceaux de papier, ce n’était pas la mer à boire. Il lui fallait encore découvrir deux chiffres, rien que cela, pour parvenir à trouver la solution qui lui ouvrirait la porte devant laquelle il se trouvait. Jaesun sourit à cette pensée. C’était une très bonne nouvelle ! Il était peut-être seul, mais il se débrouillait mieux qu’il ne l’imaginait ! Il recommença à fouiller autour de lui, soulevant tout ce qu’il pouvait soulever jusqu’à parvenir à un autre bureau de cette salle, qui était en fin de compte beaucoup plus grande qu’il ne l’avait imaginé. Il souleva les différents objets qui se trouvait dessus et, quand il déplaça ce qui semblait être un bloque livre assez massez, il découvrit en-dessous l’un des précieux numéros. Il lui en manquait encore un, avec celui qu’il venait de trouver, mais cette découverte était une très bonne raison de se montrer optimiste, selon lui.

Maintenant qu’il avait découvert trois des papiers dont il avait besoin, il était temps de faire une pause pour les organiser. Jaesun commença à réfléchir. Comment pouvait-il faire ? Les numéros étaient tous différents, donc il devait trouver comment les ordonner. Mais combien de combinaisons y avait-il exactement ? Ça semblait difficile à déterminer. Il avait des notes honorables en mathématiques, quand il était plus jeune, mais il n’était pas certain de pouvoir calculer ça de tête. Malheureusement, il avait arrêté de faire des calculs depuis bien longtemps. Pour cette raison, il fronça les sourcils, regardant les morceaux de papiers avec attention, comme si ces derniers allaient soudainement se mettre à flotter dans les cieux pour se mettre dans l’ordre tout seul. Hélas, ce genre de choses n’arrivaient que dans les films, et il fut se résoudre à l’évidence. Il allait devoir trouver une autre façon de procéder s’il avait un jour envie de sortir de cette pièce.

Ce n’est qu’après quelques secondes de réflexion supplémentaire qu’il réalisa que les chiffres étaient en fait notés d’une façon bien spécifique sur les morceaux de papiers. En effet, presque invisibles, se trouvaient des points minuscules de part et d’autre de chacun des numéros. C’était certainement l’ordre dans lequel il devait les placer ! Il se dirigea vers la porte pour commencer à entrer les numéros, sachant qu’il lui en manquait encore un pour parvenir à la bonne combinaison. Il aurait très bien pu se contenter d’entrer le numéro au hasard, mais cela lui aurait pris trop de temps, s’il devait à chaque fois essayer une combinaison, puis tourner, puis tirer, puis tourner, puis tirer. Il n’avait vraiment pas envie de se casser la tête à faire ça maintenant. De plus, si les organisateurs étaient intelligents, ils vérifieraient qu’il avait bien trouvé tous les papiers, à sa sortie de la pièce ! Il valait mieux jouer la sécurité.

Fort de cette idée, Jaesun se lança à la recherche du dernier indice. Il avait déjà fouillé les instruments, le bureau et une des armoires. Une des armoires était cependant restée fermée. Devait-il chercher la clé qui l’ouvrait ? Le violoniste plissa les yeux, suspicieux. S’il n’essayait pas, il ne pouvait pas savoir ! Mais avait-il vu une clé, depuis qu’il était arrivé ? Tout en se dirigeant vers l’armoire, il repassa en mémoire les différents endroits qu’il avait fouillé, espérant se rappeler une clé qu’il aurait croisée au détour d’une fouille. C’est alors que l’image le frappa : il y en avait une, juste dans la trousse qui se trouvait sur le bureau ! Sans attendre, il revint sur ses pas et saisit la trousse pour en sortir la petite clé qui, selon ses théories, ouvrait la porte de l’armoire verrouillée. Son sourire s’élargit quand il vit la porte pivoter sur ses gonds, dévoilant un post-it que l’on avait accroché à la porte, sur lequel figurait le dernier numéro. C’était parfait !  

Une fois la porte ouverte, Jaesun se trouva face à un couloir parfaitement sombre. Voilà qui n’était pas très rassurant. L’espace d’un instant, il connut une hésitation. C’est ironique, se dit-il, avec le groupe dont je fais partie. Comment un membre d’Enigma pouvait-il avoir peur du noir ? Ce n’était qu’un couloir obscur, dans un bâtiment médiatique, pas dans un hôpital psychiatrique abandonné à une heure tardive de la nuit. Il inspira profondément et s’engagea dans le couloir, cherchant à l’aveugle un interrupteur qui aurait pu allumer la lumière. Il lui fallut un petit moment avant d’en trouver un, sans doute parce qu’il faisait des grands gestes et le manquait à chaque fois. Quand ses doigts effleurèrent la partie mobile, il appuya sans attendre, souriant en voyant la lumière baigner le couloir. Bien ! Il ne lui restait qu’à continuer son chemin, désormais ! Avec un peu de chance, il aurait bientôt fini et il pourrait retrouver les autres.