[no escape] Hyun Sik

« Mais qu'est-ce que... ? » L'annonce qui venait d'être faite dans l'un des haut parleurs de la pièce dans laquelle je me trouvais eu le mérite de me décrocher un air quelque peu surpris. Un escape game, disaient-ils ? Oh... c'était donc de là que venait mon mauvais pressentiment au sujet de ce soit-disant « concert » qu'on nous avait organisé de manière totalement bancale et à la dernière minute. Croyez-moi qu'on avait tous râlé, dans mon équipe, mais maintenant, j'étais en train de me demander si tout mon staff n'était finalement pas juste au courant que quelque chose de sale se tramait. « Bientôt douze ans de carrière et ils arrivent encore à me surprendre. » Est-ce que j'étais énervé ? Oui. Est-ce que ça se voyait ? Pas du tout. Je m'étais donc entrainé pendant des heures pour rien, c'est ça qu'on était en train de me dire... alors que j'aurais juste pu faire autre chose de plus important. Rah... espérons que pour me consoler, mes camarades étaient dans la même galère et m'offriraient de beaux vidéos-gags.

Pourvu qu'il ne s'agisse pas d'un jeu à la con avec plein de jumpscares... pitié, tout sauf ça. Je n'étais pas très impressionnable, les vidéos avec des images effrayantes qui poppaient sur l'écran ne me faisaient pas vraiment peur, mais ce n'était pas pour autant qu'elles me mettaient à l'aise. Non, bon, pour l'heure, il fallait surtout que je comprenne ce que j'étais censé faire. Approchant de la serrure, j'observais donc le digicode a chiffres et compris donc que le but était de le découvrir quelque part dans la salle... mais comment ? Sous quelle forme ? Y avait-il des énigmes comme dans les escape games, ou était-ce juste un jeu de cache-cache ? Bon. Dans tous les cas, je commençais par me retrousser les manches, puis commençais à parcourir la pièce pour espérer dénicher quelque chose dans les différents tiroirs d'une commode.

Rien. Evidemment, c'aurait été trop simple, n'est-ce pas ? Soupirant déjà d'ennui, je refermais les tiroirs et fis un peu le tour de la pièce en regardant de partout, à la recherche de quelque chose d'écrit quelque part, qui pourrait me mettre sur la bonne piste. S'ils comptaient me faire tourner en bourrique de la sorte pendant une heure, on était mal barrés. Je ne pensais pas être très intéressant à filmer, de toute façon... une fois qu'on me lançait sur une activité demandant de la concentration, me parler ne servait plus à rien. Après la commode, mes pas me menèrent donc vers un porte manteau (coup classique) et je commençais donc à faire les poches des différentes vestes accrochées là, en priant pour trouver quelque chose d'utile pour passer la porte. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour l'audimat, hein ?

Fouiller, fouiller, fouiller... mais bon sang, où étaient ces indices, hein ? Soupirant de frustration, j'eus tout de même un petit éclat de surprise en sentant un papier sous ma main, une fois arrivé au niveau des poches intérieur d'un manteau bien laid. « Ah-hah, on a quelque chose ! » Un sourire apparut enfin sur mon visage au moment de tirer le premier chiffe et je plaçais ce dernier bien en sécurité auprès de ma poche de jeans, en étant pris d'un regain de motivation. « Encore trois, donc... voyons voir. » Oui, on nous l'apprenait bien : il fallait exprimer ses pensées à voix haute, pour la télévision, sinon personne ne pouvait comprendre ce qui se déroulait dans votre tête. C'était ce que j'appelais la technique manga. Bien connu que les personnages de manga commentaient chacune de leurs actions. Ceci étant dit, allons maintenant voir du côté des casiers au fond de la pièce...

Et rebelotte. Ouvrant le premier casier, je fis d'abord un tour de piste visuel peu concluant, puis glissais mes mains le long de la porte, des parois, des étagères. Ca ne semblait pas concluant, pour le moment. Sans désespérer pour autant, mon attention se tourna ensuite sur les objets disposés à chaque niveau du casier, un à un, mais pas de chiffre. À ce rythme, j'allais devenir parano, moi ! Bon... quoi d'autre ? Des chaussures au fond. Neuves, heureusement. Les attrapant, je les retournais dans tous les sens avec espoir de trouver enfin un nouvel indice, mais ce dernier retomba bien vite dans un gros soupir de ma part. Toujours pas. « Bon. » J'arrêtais donc de m'entêter et refermais la porte, avant d'ouvrir celle qui se trouvait à côté pour recommencer mon petit rituel, tel un automate sans âme et avec le cerveau réduit en bouillie par l'exercice abrutissant.