— coeur battant : entre ses paumes, les restes d’une précédente déclaration, celle de james, qui demeure vibrante en son coeur comme un écho perpétuel, et dont elle peine à quitter des yeux.
on avait pensé à elle. au moins une fois.
le sourire tissé depuis la commissure de ses lèvres ne semble nullement bouger – figé de nombreuses coutures, l’ambiance semble être aux bonnes ondes et vibrations, ce dont elle a cruellement besoin et depuis quelques temps déjà. les temps aux côtés d’ahreum ne sont guère les plus faciles ; la toile du navire semble déchirée, la coque continuer de s’enfoncer (mais jamais vous ne cessez de ramer et chasser cette eau de tourmente).
assise là bien sagement, hua attend la suite des évènements, se laisse aller aux émois des déclarations qui défilent sous son regard, certaines plus extravagantes que d’autres, jusqu’à ce que son nom retentisse encore, une seconde fois.
prise de surprise, c’est à peine si elle se reconnait – jète un coup d’oeil rapide aux alentours avant de finalement se lever, sent quelque chose se réveiller de nouveau en son sein. l’attente, sans doute, qui éclot en quelques feux artifices curieux entre ses côtes, tandis que ses doigts se nouent de nervosité, jusqu’à ta parution soudaine.

Dans la lumière tamisée, depuis les coulisses, tu fixais nerveusement la scène baladant ton regard jusqu'au public avant de le ramener vers celle que tu avais choisi pour l’événement. Quelques inspirations, expirations, et tu sortais de l'ombre pour rejoindre la demoiselle au rythme d'un instrumental que tu avais choisi pour l'occasion.

« Happy valentine's day ~ » Tu lançais avec un air enjoué sur les quelques premières secondes d'introduction, invitant le public à battre le rythme avec toi de leurs mains.

00.09 « Tonight I don't want to be the prom queen
Like every girl, with a loved one i wanted to be seen
I remember when I used to be seventeen
And nobody asked me to be their valentine

Chocolate dreams that make you look fat on screen,
Singing love out loud but must be kept within.
They say you've got space, but the line is really thin
So you don't really hurt but you still need aspirin. »

Léger changement de tonalité, la musique ralentissait. Tes mains s'agitaient dans le néant, ta voix plongeait dans les graves, tes mouvements s'étiraient.

00.28 « Sharpened keyboards, don't show them your pain,
Because once they found out, they will make you rain.
The princesses in the castles, can you please explain
How they end up being free from their own brain ?

When your body aches, you have to keep pushing on,
Black and white are the colors you see at dawn.
I still thought I was the one who owned the crown
Chessmate is when a queen realizes she's a pawn. »

Accélération, tu sautillais sur place avec un grand sourire. Ta crinière blonde rebondissait sur tes épaules alors que tu sentais ce sentiment tambourinant dans ta poitrine. Mélancolie mélangée à une sorte d'exaltation.

00.46 « Grab my hand, would you dance with me tonight ?
Can I make you spin in the room until it's midnight ?
Because standing here alone is a feeling I can't fight,
Even when it's dark you bring in a lil bit of daylight.

Grab your hand, howl to your heart in the moonlight
Eyes locked, running down the stairs in the twilight
Because our love never hits zero, it burns in fahrenheit
Spining around you, I'll forever be your own satellite »

Tu esquivais quelques pas de danse sans très grande prétention, préférant te concentrer sur la façon dont les mots s’enchaînaient, les variations dans ta voix alors qu'elle glissait sur le rythme de la musique.

01.06 « Everything looks so virtual, I need a sudden sense of reality
When we spin around each other, we become each other's gravity
Heads in the clouds, hands in the air, is the flight of fantasy
But we're too young to fly, too weak to stop our tragedy,
Even if I'll only be remembered by you as a faded memory
I've got a golden ticket to go back to the dream factory
Maybe I can't be your valentine, but you can be My One and Only »

Ton index pointait la demoiselle, commissures des lèvres légèrement relevées alors que de ta main gauche tu tenais toujours le micro haut devant ton visage. Fugace référence à un de tes titres précédents.

01.25 « Today is exactly like the day we first met,
You were aiming for the sky like a rocket,
You attracted every pair of eyes like a magnet,
Butterflies seeking your glow under the ultraviolet.

Even if I had a time machine, I wouldnt go back.
I would still be saying "sorry for every skill I lack"
"Teacher, I know you dont really like our titletrack,
But I appreciate you more than your feedback"
"Mom, Dad, believe me, my efforts are gonna payback" »

Dernière phrase presque criée, le message se faisait personnel. Vous aviez traversé tellement de choses, chacune de votre côté, de vos années de training à aujourd'hui, l'émotion se ressentait dans les vibrations de ta voix. Tu tendais ta main libre vers Hua pour attraper la sienne et la faire tourner dans une danse improvisée sur la scène, tout en continuant la reprise du refrain.

01.43 « Grab my hand, would you dance with me tonight ?
Can I make you spin in the room until it's midnight ?
Because standing here alone is a feeling I can't fight,
Even when it's dark you bring in a lil bit of daylight.

Grab your hand, howl to your heart in the moonlight,
Eyes locked, running down the stairs in the twilight.
Because our love never hits zero, it burns in fahrenheit.
Spining around you, I'll forever be your own satellite »

Tu te baladais sur la scène, un peu dans ton monde, un peu dans son monde, funambule qui glissait sur la ligne, mélangeant ces paroles personnelles, qui te déchiraient silencieusement de l'intérieur, les transformant en quelque chose de positif, un sentiment difficilement descriptible.

02.02 « The flashlights make it harder to keep pretending
Our journey can't stop as long as we keep singing,
That's the reason we're yet to have a happy ending.
Since our very first training 'til I walk you to your wedding.

I still believe yesterday was when I made my debut,
Because every year, everything looks so brand new,
But remember you made our bloodline royal blue,
I could walk with my eyes closed If you asked me to.
This sentence will never be said out of the blue :  »

La musique s'arrêtait.

02.21 « "One, two, three, this is Ahreum from Daebak Avenue" ! »

Tu relançais dans un nouveau bond sur place, alors ta main venait récupérer celle de Hua et que tu la faisais tourner comme jamais, oubliant un peu ce qui était autour, oubliant les regards, les visages. Puis tu ralentissais doucement en arrivant vers la fin du morceau.

02.26 « Don't let slip my hand, just forget the skyline,
Bright and dark disappear when we both align
Gold is in your heart, you've got all the shine
If I have to fight for you, you'll find me in the frontline
End of a chapter, the beginning of our next storyline
Your constellation shivers around the cloud nine
So let me ask you, would you be my valentine ? »

Tu tenais encore sa main, seulement le bout de vos doigts se touchaient, ton regard perdu dans le sien, quelques mèches blondes qui voletaient autour de ton visage, des plumes blanches de ta tenue encore dans les airs qui s'échouaient au ralenti sur le sol, et ta respiration ponctuée par les montées et descentes de ta poitrine. Et un sourire, simple, accroché à ton visage.

— c’est comme une explosion à l’intérieur, entre le poumon et le coeur. c’est comme un impact qui semble empêcher un peu de respirer, sans trop savoir si ça vient de l’instant ou de soi, tout simplement – comme si tout refuse soudainement de fonctionner.
elle se sent porter quelque part – ailleurs (c’est toi qui l’emmène). chaque parole semble se graver au simulacre de sa peau en tendre chuchotement au creux de son oreille alors que tu t’illumines comme tu sais si bien le faire. 
tu es un soleil, ahreum. hua s’est toujours abreuvée de cette lumière si étrange dont tu reluis – jamais, tu ne te détournes, ni ne la garde capricieusement entre tes paumes d’opale. te rends tu seulement compte de cette aura que tu dégages ; tous, ici le voient. alors même que le public t’acclame et que hua demeure sans mot aucun pour décrire cette lettre manuscrite que tu lui offres – cette couronne que tu forges de tes propres mots, se dépose alors sur ta tête. hua, contre toute attente, porte à ses lèvres, la coupe. en accepte une gorgée. tes dorures qui lui sont destinées : se refuse à pleurer.
elle s’invite à la danse, jamais ne te quitte du regard, parce qu’il lui en ferait trop peu pour flancher : hua, qui, soudainement, se refuse à penser à cette année écouler en ta compagnie, préfère se concentrer sur le présent, par peur de flancher. quelques mots seulement : une étreinte. « merci beaucoup, ahreum.»