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Ven 16 Nov 2018 - 20:20

E.L.I.T.E

RAP CLASS : Subject Material

EXTENDED LEVEL IDOL TRAINING FOR EXCELLENCE

Le Subject Material est l'essence même de tous les textes : qu'ils soient comiques ou émotionnels. Il s'agit de la source d'inspiration qui vous permettra de développer votre rap, ou autrement dit, votre texte. Qu'il soit personnel ou décalé, cette classe vous demandera d'élaborer autour d'un sujet de vote choix, accompagné de musique (beat ou instrumental) ou non.

27 (08.04.97)

Chae Yeon ne savait pas vraiment à quoi s'attendre avec ce cours. Elle ne s'y connaissait absolument pas, en rap. La plupart du temps, quand elle essayait de suivre une chanson, cette partie-là était interprétée en yaourt, ne captant vraiment qu'un seul mot ou deux. Que devait-elle faire ? Annoncer immédiatement qu'elle n'avait aucun talent pour l'écriture ? Mais elle souhaitait se perfectionner, et c'était là le cours où elle serait sûrement la plus attentive. Assise à sa place, elle se demandait néanmoins si l'on attendait d'elle un minimum de talent dans le domaine. Ecrire ses propres paroles lui paraissait comme une difficulté insurmontable, pour le moment. Ecrire sur quoi, après ? Son regard balaya la pièce. Y avait-il seulement quelqu'un d'autre ici, qui se retrouvait complètement perdu ?

Se grattant la tempe, elle réfléchissait depuis plusieurs minutes au sujet qui l'inspirerait. Quelque d'émotionnel. Quelque chose de drôle. Son stylo glissa sur la feuille, mais sa pointe barra rapidement de plusieurs traits les caractères que Chae Yeon venait à peine d'écrire. Se laissant retomber en arrière, elle laissa une grimace de frustration déformer ses traits. Devait-elle parler de son passé à la YM ? Non, cela risquerait d'éveiller trop de soupçons. Elle cherchait quelque chose de drôle, mais l'inspiration lui manquait. Jusqu'à ce qu'une idée plutôt stupide se mette à germer dans sa tête.

Short guys are made for love too,
Be patient before blocking him on Tinder
Maybe he's just a beginner
You got high heels, what he gonna do ?

Short guys are made for love too,
Maybe he smart, maybe he rich,
And if not say you a witch
That the one not made for love is you

Son rythme était loin d'être bon, et son attitude n'avait rien d'une rappeuse assurée. Son rire embarrassé prouvait assez qu'elle n'était pas franchement sûre d'elle. Secouant la tête, Chae Yeon se rassit, prise d'un fou rire après s'être rendue compte combien sa prestation avait été ridicule. Posant ses mains sur ses joues en feu, la jeune femme était tout de même soulagée que son tour soit passé. Elle s'améliorerait avec le temps.

When my heart breaks

When my world shakes

ANAPHORE

\|	rap class : subject material ; momo ; e.l.i.t.e

— sensation étrange qui remonte le long de la gorge, enserre entre ses doigts la trachée ; brûlure contre les cordes vocales qui vient s’infiltrer dans les muscles et jusqu’au bout des doigts.
le rap, pour morgan, ça vient de l’humidité des trottoirs, de l’odeur de la clope qui réside dans le local, des cris de la foule qui veulent tout couvrir – le rap, c’est l’enchaînement des mots dont on puise la source dans l’univers, l’expérience, la pensée fugace qui traverse l’esprit et dont on capture l’essence.
et depuis qu’il est ici, en corée, il a pris le temps. le temps d’écrire, de savoir de quoi il veut parler, foutre des mots sur c’qu’il est, c’qu’il a été, c’qu’il veut devenir. mais jamais il n’avait été amené à le faire devant une classe, des regards qui le scrutent – seulement face à des gens qu’il a appris à connaître avec le temps.
ses lèvres se pincent ; il soupire un peu – laissant son crayon gratter avec avidité le papier. à pour cette fois laisser le coréen de côté, pour que la langue qu’il l’a forgé imprègne de nouveau son esprit – il s’imagine là-bas, de l’autre côté de l’océan. laisser exprimer ce manque de liberté qui l'oppresse tant.

stupid feelings stupid things ;
now who’s afraid by the big bad wolf –
maybe me but mine is without fangs without claws,
his breath doesn’t even smell like flesh but like you know –
the steel of this chains around my neck around my wrist around my ankles’.
everybody just pretends to be normal
to be logicial, it’s just a cage full animals
i’m trying to find my way by own
taking a gun to shot this monster, kill this f*ucking big bad wolf.

la plume s’arrête. se relève du morceau de parchemin ; son regard se redresse tandis qu’on l’interpelle – il se lève, hésitant. inspiration longue et profonde pour faire craquer l’intérieur, lui donner assez d’oxygène pour oser se dépasser ; sans pour autant craindre de potentielle apnée.

il s’élance, rythme dans la peau au son de new york – sa main s’agite dans le vide, comme pour maintenir l’équilibre, dévalant son texte d’une traite avant de finalement se taire, laisser le silence recouvrir ses épaules d’un voile incertain – avant de finalement regagner sa place, avec la sensation d’avoir franchit un nouvelle étape.

(c) SIAL; icon kawaiinekoj

Un cours de rap, un lieu où l’on n’aurait pas espéré retrouver Soyun. Pourtant, elle se forçait à assister à un maximum de cours divers et variés, pour se monter, avoir l’opportunité d’être remarquée – même si elle ne pensait franchement pas être remarquée par le public ainsi -, et pour en apprendre le plus possible.
Ses pas se faisaient légers dans les couloirs, l’amenant jusqu’à la salle désignée. Le thème ? A priori, c’était élaborer un petit rap, sur un sujet au choix – pour développer la créativité, sûrement. Étrangement, elle avait hâte de cette séance, malgré l’échec qui s’annonçait plus que cuisant – avec, en prime, un peu de honte à parsemer, pour assaisonner le tout.

La jeune femme entra dans la pièce silencieusement, s’inclina légèrement par politesse, et alla se positionner au fond, cachée dans le petit groupe déjà formé. Elle s’installa, et soupira face à sa feuille. Son stylo tapait dans un rythme régulier contre sa table, preuve du manque d’inspiration auquel elle faisait face. Peut-être pouvait-elle évoquer les difficultés de la vie d’un trainee ? Bien trop complexe à détailler et nuancer à son goût, et peut-être un peu trop vu à son avis. Parler d’amour ? Sans aucune expérience, elle pensait que cela allait sonner faux, et sûrement trop cliché.
Ses yeux se baladaient de tête en tête, et elle désespérait de n’avoir encore rien trouvé, pendant que certains avaient visiblement déjà terminé. Après un énième soupir, elle trouva une petite idée. Tout petite, rangée dans un coin de sa tête, mais qui pourrait sûrement l’aider à produire quelque chose. Sans plus attendre, elle s’activa, commença à écrire, traçant avec soin chaque caractère formant ses paroles.
La brune contempla sa feuille, souriante, analysant une dernière fois ce qu’elle venait d’écrire. Ses souvenirs d’enfance l’avaient bien aidée, et c’est ainsi qu’elle s’était revue, petite, en train de patiner. Se laissant simplement porter par ces moments encrés dans sa mémoire, elle avait décrit ce qu’elle pouvait ressentir en patinant.

Certains élèves étaient d’ores et déjà appelés pour montrer leur travail. Soyun se sentait vraiment ridicule comparée à d’autres, qui avaient un excellent sens du rythme et des paroles très expressives. Elle se sentit rougir encore plus en étant appelée.

I can remember it clearly,
The scene is still in my head, so colourful.
I was so small at that time,
Grinning from ear to ear, happy, excited.

I still feel the sensations, as I see me,
Sliding along the ice, sometimes falling,
Always getting up and going again.
I remember the small wind because of speed,
My long hair floating softly in the air,
While going around the skating rink.

Gênée par sa prestation un peu bancale, avec son rythme laissant à désirer et sa voix se faisant timide, elle se rassit rapidement, toute rouge. Néanmoins, Soyun se remit bien vite à sourire. Elle avait réussi à produire quelque chose, et il fallait bien un début à tout.

Le rap, une classe qu'il redoutait autant qu'il attendait avec impatience. Il aimait le rap, savait l'apprécier mais ne savait pour autant s'il était doué pour cela. Il avait appris à écrire des textes, il a avait même pris plaisir à le faire, mais ses résultats étaient loin d'être constants, chngeant à chaque fois, passant d'écrits sublimes à plutôt meh. Cependant il s'était encore entraîné, faisait de son mieux et aujourd'hui il voulait bien faire, montrer qu'il était loin d'être médiocre, qu'il avait du talent même. Il voulait montrer qu'il n'était pas là par hasard, et c'était ce qui comptait le plus pour lui.

Alors il était motivé, feuilles en main, à écrire les meilleurs vers qu'il pouvait offrir. Hui se mit ainsi à gratter sur le papier, le remplir de gribouillis, d'idées en tout genre avant de se décider sur un thème, des mots clés, une idée qu'il avait depuis un certain temps et qu'il avait ainsi de partager via ce texte. C'était banal, c'était ce qu'on netendant le plus en général mais il aimait cela. L'amour, la sensatin qu'on recherche tous.

Puis il fallait passer, et c'était peut-être la partie la plus dure pour Hui qui n'est pas autant à l'aise pour rapper que pour chanter. Il a peur d'hésiter, de s'emmêler les pinceaux. Alors il ne se presse pas et essaie de ne pas trop regarder sa fiche, d'avoir une bonne attitude même s'il sait que ce ne sera pas à la hauteur des rappeurs présents, et encore moins des rappeurs idoles.

eyes in that bronze color that made me stop
silver earrings that made me wonder about you
golden skin that made my jaw drop
your whole just made me fall through

searching for your hand to hold tightly
show me your beautiful fantasy
tell me how you love me
and that’s all I need to be yours endlessly

don’t wait too long baby, I’ve been craving for this for too long
love is like a fire and it can die even if it’s strong
all I want is you and the way you make my heart race
until the end I want you to be my ace

Il s'incline légèrement à la fin, espérant que cela cache le rose qui s'est installé sur ses joues et ses oreilles avant de retourner s'asseoir. Maintenant que le stress était retombé il allait pouvoir se concentrer un peu plus sur les textes des autres personnes.

27 (08.04.97)

Se rasseyant sur sa chaise en riant d'elle-même, Chae Yeon fut heureuse que son tour fut passé. Ce n'était vraiment pas une classe facile, aussi se disait-il qu'il valait mieux en rire qu'autre chose. De toute façon, son agence ne lui demanderait sûrement jamais de rapper. Eun Bi était bien plus douée qu'elle à ce niveau, et c'était très bien comme ça ! Chae Yeon se contenterait d'être bonne en chant, se disant de plus en plus qu'elle adorerait qu'on lui octroie la place de chanteuse principale. Néanmoins, elle avait entendu qu'une trainee était déjà pressentie. Elle se demandait ce qu'ils attendaient pour la leur présenter officiellement. Histoire qu'elle sache qui détester. Ils n'avaient pas attendu si longtemps avant de leur mettre Eun Byul dans les pattes ! Ah, voilà qui ferait un bon sujet pour le prochain cours. Chae Yeon se hâta de le noter sur son carnet. Sa frustration. Bon, en soit, rien n'était encore complètement défini. Il restait une lueur d'espoir. Ah, voilà comment elle terminerait son texte.

Reposant son crayon, Chae Yeon leva la tête pour écouter ses camarades. Elle était surprise de voir qu'ils étaient plus nombreux qu'elle ne le croyait, à être plutôt doués dans ce domaine. Ce fut lors de sa démonstration que Morgan devint son favori, et elle se retint à peine de l'applaudir, levant un pouce admiratif lorsque leurs regards se croisèrent. Elle encouragea également la belle So Yun lorsque ce fut son tour. Sûrement parce qu'elle était alors rassurée de ne pas être la seule à sembler gênée. Chae Yeon se surprit à prendre quelques notes, à la suite des prestations de ses camarades. Lorsque Hui se leva pour passer à son tour, elle ressentit une drôle de fierté à se dire que le trainee masculin de la Flow s'en sortait plutôt très bien ! Elle était curieuse de connaître quels étaient les projets qui entouraient le garçon.

When my heart breaks

When my world shakes

ANAPHORE

13.05.1997 - 27 ans

Kohaku avait presque couru pour rejoindre le cours de rap, une fois sorti de son cours de danse qui l'avait pourtant bien fatigué et qui l'avait sans doute dissuadé de se rendre au prochain cours à pleine vitesse. Encore une fois, il s'agissait de travailler sur des textes et plus particulièrement sur les sujets qui pouvaient les inspirer. Chaque fois qu'il avait dû écrire, il avait écrit au fil de sa plume sans réellement réfléchir à moins d'avoir déjà des idées en tête. En ce qui concernait la troisième mission de la compétition, il avait apporté beaucoup de soin à ses paroles et avait cherché de nombreuses informations pour être sûr de donner exactement le message qu'il souhaitait aux juges. Et ça avait payé...

Il avait passé un moment à travailler sur son nouveau texte après avoir un peu réfléchi, décidant de travailler sur un sujet aussi banal que l'hiver, qui avait fini par tomber sur toute la Corée et qui n'avait pas épargné l'Elite School. Il avait trouvé ça un peu banal, très banal même, quelque peu idiot... Mais il s'était bien amusé à le faire et c'était le principal.

"Snowy paths ahead of us,
Just be careful not to slip on that ice
Put some salt in your soup
And burn the stage even though it's cold

Keep drinking hot tea and juice
Even though you feel so cold and alone
Let's go and play in the snow
When the competition is over"

Dim 13 Jan 2019 - 18:45

\|	rap class : subject material ; momo ; e.l.i.t.e

— ses mains tapotent ses cuisses au rythme de la musique venant battre dans ses tympans ; les yeux à demi clos, morgan vogue dans les couloirs en quête d’un prochain cours, 2pac toujours au fond de ses oreilles comme un genre de dieu secret auquel il aurait voué toute son existence.
sa tête et ses épaules s’activent en métronome sur le beat alors qu’il se pointe dans la classe, salue d’un simple mouvement de tête ses camarades avant de se diriger vers sa place sans plus de cérémonie.
décidément, rien de mieux que ce bon vieux 2pac pour remonter le moral quand il termine dans les chaussettes voir tout au fond des baskets – aujourd’hui pas de vannes à deux balles ni de raillerie, juste lui qui s’enferme dans sa bulle pour ne pas se laisser plomber par les derniers résultats lors de l’émission qui a précédé.

faut croire que l’esprit de compétition de morgan est plus affuté que ce qu’il n’eut cru.

il retire ses écouteurs lorsque le professeur entre dans la salle, s’installe un peu plus dans sa chaise alors qu’il écoute le cours donné. ses notes sont ponctuées de quelques gribouillis et lyrics qu’il aimerait réutiliser plus tard – et quand enfin vient l’heure d’écrire, il s’autorise à se remettre un beat neutre en tête pour se couper du monde.

retour durant sa « teenage fever » ; avec les crépitements des premiers dangers, l’envie de transgresser, rompre les règles auxquelles on s’est toujours cantonné. premiers murs, fausses soirées, l’impression de fricoter avec le diable alors qu’il ne s’agit que de gosses paumés qui ont seize ou dix huit ans à tout casser – à se sentir grand sans l’être, vibrer grâce à l’illusion du gigantisme quand ce n’est qu’un minuscule aspect de tout ce qu'on peut faire à new york.

et lorsque qu’il rend son papier, et doit le présenter aux autres ; il se sent un peu à découvert – pas certain que tout le monde puisse capter où il veut en venir mais peu importe ; ce petit morceau parle de lui, de ce qu'il a été, et de ce qui l'a emmené jusqu’ici.

(c) SIAL; icon kawaiinekoj

Sam 19 Jan 2019 - 21:13

Déterminée, encore plus que jamais. Soyun n’a pas de don pour le rap, elle en est bien consciente. Ses paroles sont bancales, jamais très élaborées – et même si elles semblent l’être à ses yeux, elles finissent toujours par être ridicules, une fois prononcées sur un rythme hésitant. Pour la fin de l’émission, elle espérait pouvoir montrer aux téléspectateurs et même au professeur chargé de cette discipline qu’elle pouvait produire un texte recherché, et qu’elle pouvait se débrouiller en rap. Ce pourquoi elle avait passé des heures entières à écouter du rap, anglophone ou pas. Son esprit était rempli d’idées, de rythmes, de sujets à aborder.

La trainee de la KG avait à peine eu le temps de se changer, qu’elle devait déjà rejoindre la classe de rap. Son uniforme n’était toujours pas de couleur blanche, comme elle aurait aimé qu’il le soit, mais plus le temps passait, moins elle s’en inquiétait : tant qu’elle restait dans le début du classement, ça lui convenait. Certes, elle courrait toujours après l’espoir d’enfiler la tenue blanche des têtes de classe, mais elle devait être concentrée sur son travail pour cela.
Elle arriva juste à l’heure pour le cours, et elle s’installa au premier rang. Déjà, la brune diffusait de la musique dans son casque, et écrivait de nombreuses choses sur une feuille. Son sujet était déjà tout choisi : la pression pour réussir, que ce soit dans le système scolaire, ou dans la vie, au travail par exemple. Malgré son jeune âge, Soyun avait déjà une idée générale de ce que c’était, elle avait déjà senti ce poids sur ses épaules – elle pouvait même encore le sentir à cet instant.

Les passages s’enchaînaient, et les textes avaient tous leur touche personnelle, un petit quelque chose qui les faisait ressortir de la masse. Quand vint son tour, la jeune femme se leva avec assurance, et prit une dernière inspiration. La concentration se lisait aisément sur son visage, mais elle ne laissait pas la moindre once de nervosité y passer. Son rythme était déjà meilleur que les autres fois, bien qu’il soit toujours un peu vide à son goût – il manquait un petit quelque chose. Contente de ce qu’elle avait fait, la brune s’inclina et se rassit.

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