→ variety class : photoshoot

Prendre la pose... Une épreuve à la fois simple et difficile pour de jeunes artistes n'ayant pas forcément l'habitude d'être pris en photo. Mais c'était au moins une chose que Kohaku avait travaillé pendant un moment lorsqu'il était trainee, seul devant un des miroirs de la salle de bain des dortoirs. Il savait que même s'il n'était pas confiant, il devait faire semblant de l'être et montrer une image assurée, un sourire d'enfer. Il ne pouvait pas se permettre de paraître faible ou réellement incertain face aux autres artistes, aux autres candidats... Il ne se laissait réellement fondre que devant ses membres, et encore. Sa manageuse était sûrement habituée à ces situations un peu plus difficiles même s'il essayait parfois de les dissimuler mais devant les caméras, il était hors de question de montrer quoi que ce soit. Si les paparazzis étaient les ennemis des stars et des idoles, les caméras autorisées étaient de véritables amies et de très bons moyens de se faire connaître plus rapidement, ou sous une autre facette. Alors il était primordial que Kohaku soit en mesure de s'en sortir à ce niveau là.

Dans ce cours de variété basé sur le photoshoot, Kohaku était arrivé avec le sourire parce qu'il savait déjà ce qu'il devait faire. Il aimait bien l'exercice et une fois qu'il fut arrivé devant la caméra, il écouta les consignes qu'on pouvait lui donner. Qu'il s'agisse de sourire, de prendre une pose naturelle et de regarder droit dans l'objectif, il semblait beaucoup plus à l'aise que dans les cours de danse. On ne lui demandait même pas de parler, alors c'était plus simple pour lui. Il ne s'agissait que de communiquer au travers de son corps, avec son regard, sa posture... Ce qu'il avait l'impression d'un peu mieux faire que le reste.

Elle n'avait vraiment pas envie d'y aller. La boule au ventre, Chae Yeon tenta de ne pas trop montrer sa nervosité. Un photoshoot. S'il y avait bien une discipline dont elle connaissait l'issue d'avance – n l’occurrence, ici, l'échec – c'était ça. Elle ne se trouvait pas belle. Si son corps était parfait, son visage n'était par harmonieux. C'était pourquoi, en règle générale, la jeune femme se disait qu'elle avait d'autres charmes. Qu'elle pouvait donner l'illusion d'être jolie, à sa façon. Mais par sur une photo. Une photo ne mentait pas, et même avec tous les logiciels de retouche du monde – à moins de la dénaturer complètement – on ne changerait pas la réalité.

Observant ses camarades, Chae Yeon enviait la beauté de celles-ci. On ne s'extasierait pas devant elle, pour cette discipline. Sa mère lui dirait qu'elle devrait tirer partie de ses faiblesses, mais là, Chae Yeon ne voyait que des défauts. Devait-elle passer sous le bistouri ? Agrandir ses paupières, refaire son nez ? Sa relation avec son corps avait toujours été compliquée, et elle espérait que ses troubles alimentaires du passé restent bien enterrés. Que devait-elle faire ? Lorsque son nom fut appelé, elle eut l'impression de marcher sur des œufs. Il n'était pas compliqué de voir qu'elle n'était pas à l'aise devant l'objectif. Si elle se tenait droite, c'était sûrement trop. Pour une danseuse, être si coincée était un comble.

On lui donna des consignes qu'elle eut bien du mal à appliquer. Ses poses n'étaient pas naturelles, un œil expert saisirait tout de suite qu'elle se forçait à sourire. Chae Yeon se décevait elle-même. Son photoshoot, comme prévu, était bien loin d'être une réussite. Les yeux fuyants, la tête baissée, elle ruminait sa colère. Le travail était colossal, dans cette discipline. Elle qui ne manquait pas d'assurance en danse, et même en chant, voilà qu'elle s'effondrait dans cette classe que beaucoup devant penser facile. Mais elle n'allait pas pleurer. Son sourire était timide, un peu triste. Peut-être parviendrait-elle à attirer la sympathie des téléspectateur, au moins ? Rien n'était moins sûr, parce qu'après elle passaient des filles beaucoup plus mignonnes.

When my heart breaks

When my world shakes

ANAPHORE

Les photoshoots. Hui avait l'habitude de ça étant plus jeune, notamment avec ses parents, c'était même une sorte de routine, cependant c'était différent maintenant. Il avait grandit, il se rendait plus compte de la chose et stressait un peu quant à ce cours. Il avait peur d'avoir perdu de son naturel, de sembler trop crispé, parce qu'au fond les imperfections de sa peau, les détails de couleurs, tout ceci peut êre modifier par des logiciel, mais pas son charisme, la manière qu'il a de se tenir. Alors il devait au mins avoir ça, au moins faire ressentir certaines émotions à la personne qui verra ses photos. Il devra aussi réussir à faire ce qu'on lui demande, à faire tout ça de manière naturel, et malgré le stress qui l'envahit il reste excité et a hâte de pouvoir passer à son tour. Au fond c'est peut-être la deuxième chose qu'il préfère après le chant. Puis vient le rap et enfin la danse qu'il trouve bien trop difficile. C'est pour cette raison qu'il donne autant de sa personne : pour s'améliorer, montrer à ses parents qu'ils peuvent être fier et qu'ils ont bien fait de le motiver, de lui donner autant de soutient.

Ses yeux restent donc posés sur les autres personnes qui passent, montrent leurs talents, leur beauté, leurs atouts. Et il les admire, a les yeux qui brillent en les voyant, se demandant s'il pourrait susciter les mêmes réactions. Question qui passe en boucle jusqu'à son passage, moment où il peut se libérer, faire au mieux, et s'il peut, il essayera de voir les réactions des autres membres.

Alors il se donne à fond, profite de ce moment et y met tout son coeur. Suivre les consignes, essayer de faire mieux que ce qu'on lui demande, s'approprier la caméra comme on dit si bien. Il tente. Il fait au mieux. Et il se sent rapidement à l'aise car déjà bien habitué. Il n'a pas honte, se sent peu crispé et même s'il ne sait pas encore comment les photos vont rendre, il reste fier de lui.

L'épreuve du photoshoot n'avait jamais été quelque chose avec lequel Heeseul s'était sentie particulièrement à l'aise. Lors des promotions de PRISM, notamment lors des débuts du groupe, la jeune demoiselle avait été forcée de poser devant les caméras en compagnie de ses camarades mais quoi qu'il arrivait, elle ne se sentait jamais pleinement satisfaite lors de ce genre d'évènement. Si elle aimait la danse et se sentait relativement à l'aise avec son corps... C'était soudainement quelque chose de différent lors de ces prises de poses, de peur qu'un trait sur le visage ressorte mal sur l'écran, que la moindre petite chose devienne soudainement moche... Même si elle savait que les retouches existaient, elle voulait qu'on l'aime le plus naturellement possible.

Devant les caméras, cette aisance qu'elle portait d'habitude jusque dans les épaules semblait soudainement s'affaisser un peu et son regard était moins certain. Elle écoutait ce qu'on lui disait mais chaque mouvement lui semblait soudainement devenir quelque chose qui allait être chez elle peu mis en valeur. Elle n'était pas certaine, plus aussi sûre de quoi que ce soit, mais elle essayait de rapidement se ressaisir et faire des efforts au fur et à mesure qu'on la conseillait. C'était difficile... Mais c'était une épreuve comme les autres. Et ce n'était encore que le début, ce cours.

Photographies, faciès, parcelles vestimentaires de haute couture et dorures en tous genres. La demoiselle avait toujours adoré de tels aspects et c'est sans le moindre refus qu'elle fut en mesure de pointer le bout de son nez au travers de la classe. Qui, peuplée d'innombrables présences. Les jours défilaient et les talents se dévoilaient au travers des épreuves qui parviendraient à en faire faiblir plus d'un. Si ce n'est, en tant que candidat — qu'au travers du panel de juges et du public. Ils semblaient être sa seule issue de secours. Raison principale pour laquelle Sunmi s'aventurait en ces lieux à de multiples reprises. De quoi, se montrer. Se faire remarquer. Que les réseaux sociaux s'affolent à l'instar de son identité et que son prénom parvienne à devenir une recherche en vogue. Ainsi soit-il.

Sa chevelure blonde avait le dont d'attirer l'attention et d'attiser les regards. Satisfaite de son choix à l'égard de ce revirement capillaire, ses hair-flip légendaires allaient très certainement devenir des memes à foison. Amusée, un léger sourire fut planté à l'instar de ses lèvres tandis que les candidats s'aventuraient au-devant de l'objectif. Présentables, pour certains. Potables, pour d'autres. Et dérisoires. Morgan fut le seul garçon encouragé de part — les murmures de la demoiselle.

Son tour fut venu et c'est la moindre once de gêne qu'elle se présente. Les poses sont multiples, les faciès son changeants et les images dévoilées seront uniques. L'authenticité. La demoiselle s'inspirait de ces nombreux magazines dissimulés sous sa literie, digne des plus grandes figures du mannequinat. L'espoir de percer un jour, dans ce milieu.

Ce n'est qu'à la suite de ces clichés que son corps fut courbé afin de remercier les présences professionnelles résidant à ses côtés. Plutôt impressionnée de part, le professionnalisme dont avait su faire part ces sombres inconnus.

Une fois que son tour fut passée, Chae Yeon tenta tant bien que mal de garder un sourire aux lèvres. Peine perdue, semblait-il. La jeune femme était complètement dévastée par son manque de confiance en elle, lorsqu'il s'agissait de poser devant les caméra. Elle n'était pas jolie, du moins, pas autant que ses camarades dont elle enviait les charmes. Par exemple, Sun Mi. Cette fille avait une beauté d'un autre genre. Quelque chose de charismatique que Chae Yeon ne pourrait expliquer, mais rêverait d'avoir. Debout, à l'écart des projecteurs, elle observait le shooting de la blonde, la bouche entrouverte, le bout de ses doigts contre sa lèvre inférieure. Totalement subjuguée par l'aisance de sa camarade. Elle se fichait bien qu'on la filme à ce moment-là. Ce serait peut-être le plan le plus sincère que l'on aurait d'elle.

Applaudissant à pleine mains lorsque la session de Sun Mi toucha à sa fin, Chae Yeon affichait un grand sourire impressionné. C'était comme ça qu'elle aimerait poser. C'était comme ça qu'elle aurait aimé être. Pas une fille sans expression, au comportement awkward. Pourrait-elle vraiment apprendre ? N'était-ce pas là un talent inné ? Chae Yeon n'avait pas le droit de considérer la chirurgie esthétique. Elle devait encore se trouver elle-même. Et si sa personnalité était complexe, elle avait peur de l'altérer en changeant artificiellement ses traits. De plus, la jeune femme avait lu quelque part que l'on pouvait devenir addict au bistouri, et les photos qui accompagnaient l'article faisait clairement peur. Des carrières pouvaient être fichues, à cause de ça ! La sienne n'ayant pas encore commencé, Chae Yeon se dirait qu'elle avait encore le temps de voir venir. « Sun Mi ! C'est incroyable, tes photos sont magnifiques. » Chae Yeon sourit à l'intéressée, s'autorisant une légère accolade – cela pouvait plaire au public. « Tu ne veux pas m'apprendre ? J'ai l'expression d'un poisson mort sur mes clichés... » Le pire ? Elle exagérait à peine.

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